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L'idée de la création d'un état juif est une aberration ; la réalité d'un état juif est une anomalie. Ceci a été imposé au monde comme un cheveu sur la soupe et, aux vues du résultat on ne peut que constater que ce fut une mauvaise idée.

Aucun état au monde n'a été crée artificiellement sans créer de graves dommages dans les populations ; ceux-ci du reste sont tous récents, issus de cerveaux aussi malades que celui d'un dénommé Churchill, indifférents, pire, dédaigneux de la réalité spontanée d'une organisation d'individus, qui, bien évidemment, à force de se structurer et de civiliser comme on dit sans rire, à coups de guerres de conquête, de génocides et d'atrocités n'ont, vus d'ici, plus rien de spontané. N'empêche, au départ d'un pays, rien ne fut dicté par qui que ce soit. Les pays se sont créés en aval d'une population existante en une contrée donnée, en toute logique.

Un état religieux n'existe nulle part ; certes des régions du monde se répartissent dans des zones de religions majoritaires, bouddhisme, hindouisme, Islam, Chrétienté, mais aucun pays n'est exclusivement d'une confession. Les minorités y sont toujours mal traitées, sauf en Iran, justement, où les juifs mènent leur train comme ils l'entendent bien, qu'ils ne soient pas aux commandes. Si on considère le problème sous cet angle -là et que l'on suppose que les juifs, partout minoritaires en avaient marre de ne jamais gouverner et commander, ouvertement, on comprend tout de suite pourquoi une telle politique est menée dans ce pays !

Sauf quand j'avais sept ou huit ans et que je pleurais sur les malheurs de Dov et Karen, ne comprenant pas pourquoi on ne faisait rien contre les méchants qui empêchaient leur amour, je me suis toujours posé la question de savoir ce qui pouvait bien se passer dans la tête de quelques-uns pour qu'ils veuillent imiter le naturel, l'authentique, le spontané, en le distordant à le rendre méconnaissable, en le défigurant à le rendre nocif. C'est pourtant pas difficile de prendre leçon du passé, de la vie, et se garder de recommencer, sous d'autres formes, les horreurs erreurs déjà vécues.

Israël ne pouvait mener une autre politique que celle qu'il mène car ce n'est pas un pays né aux forceps, c'est un pays né artificiellement in vitro. Le pur produit de cerveaux humains et non pas la conséquence d'une histoire longue d'une multitude d'humains.

Israël est à la géopolitique ce que l'espéranto est au langage : artificiel ; sauf que l'espéranto au contraire d'Israël avait des visées universalistes. Mais l'artifice est impossible, la capacité de l'homme à maîtriser et à vouloir, ne dépasse guère le périmètre de ses bras, sans faire un tort considérable alentour. Voici un pays qui ne possède rien d'autre que quelques vergers qui eux-mêmes ne subsistent qu'à coups d'apports de fric de l'extérieur et du vol de l'eau ! Et des cerveaux, oui, des cerveaux ; qui nous montrent et nous prouvent à quel point les cerveaux peuvent se rendre nuisibles ; à quel point le mental est tout entier au service des névroses, des complexes et des peurs ; parce qu'un pays, c'est une longue accumulation d'histoires, qui font histoire, un mélange de gens, d'allers de retours, d'une langue qui évolue, qui change au fil des siècles.

Israël est un artifice que les juifs croyants et pratiquants récusent.

Quand j'étais plus jeune, je comparais les juifs à des oiseaux migrateurs et je me demandais comment il était possible de nier sa nature et d'en vouloir une autre ; être sédentaires, être rassemblés ; que deviendraient les oiseaux s'ils se posaient - certains le font du reste, mais une infime minorité- du jour au lendemain, en masse dans un endroit donné ; vu qu'il n'y a plus sur terre d'endroits vierges à défricher ou à investir pour quelle espèce que ce soit, les oiseaux migrateurs sèmeraient la zizanie chez leurs cousins sédentaires et causeraient bien du tort à certaines espèces plus ou moins concurrentes ; ils migrent parce que les conditions l'ont fait comme ça, ils migrent parce que ces conditions ne sont pas idylliques paradisiaques et optimales. Les juifs de même ; ils ne sont jamais partis, la fleur au cœur voir ailleurs si l'herbe étaient plus verte ; ils sont partis chassés. L'exil. Cet exil qui a su, par delà les frontières, forger une culture particulière tout entière nouée autour de ses légendes, de ses langues, et tout autour de sa religion. Voici un peuple qui possédait la richesse de deux langues propres, le yiddish et l'hébreu, sans compter celles de son habitat. Internationalistes, ou transnationalistes avant l'heure, c'est vrai que les juifs semblaient être les premiers, mûrs pour la mondialisation.

Israël arrive exactement à l'orée de cette période où la maîtrise de l'homme sur lui-même aboutit, la fécondation sans corps, la culture sans terre, bref, le refus total, absolu, définitif de sa condition ; l'ignorance volontaire et arrogante de la nécessité du temps en toute chose, l'immédiateté, et, surtout le pouvoir sans frein, comme aucun Gengis Kahn n'avait pu l'imaginer !

Un pays pour les juifs est une idée absconse ; n'aurait-il pas mieux valu s'engager à, jamais plus, les persécuter ?

Une idée absconse parce que tous les juifs n'y sont pas et ne veulent pas y aller ; absconse parce qu'elle contredit le fondement de leur religion ; absconse parce qu'il n'y avait nulle part d'endroit libre et que les gouvernants occidentaux ont, comme toujours, tracé un trait, négligé l'humain, sa vie, ses mœurs, et que quiconque arrive chez vous même si vous n'êtes pas Mathusalem depuis mille ans en votre logis, l'envahisseur est un ennemi.

La désinvolture qui a conduit, à la suite de palabres entre gens du beau monde, de décider du sort de l'Occident et du Moyen-Orient, finalement, est inqualifiable. Supercherie dans les buts avoués, irresponsabilité totale dans les effets non pris en compte, infantilisme et ignorance des lois naturelles, dans ce but dont la légitimité apparente réside dans le fait de dire : nous, occidentaux, nous sommes rendus coupables d'atrocités à l'égard des juifs (1), donc nous, occidentaux, déclarons que ceux-ci auront droit à un pays, que nous délimitons de telle et telle manière, ... chez les arabes !!

C'est tout bonnement hallucinant ; et se faire croire avec ça que les choses auraient pu bien se passer !

Des enfants avec une baguette de fée ! Mais qui ne savent pas s'en servir ; la fée a carrément roupillé pendant l'opération.

D'habitude, on fait des guerres, on asservit, on massacre, on viole on s'approprie, c'est infect mais le vainqueur est le plus fort, le vaincu se soumet et puis s'adapte, avant de retrouver tout au fond de sa mémoire collective, cent ans plus tard, le germe de la vengeance. C'est comme ça la joyeuse vie des hommes ; c'est comme ça qu'on sait gérer s'arranger avec la violence. Ceux qui sont là sont les combattants, ceux qui sont là sont les vainqueurs. Mais la décision abstraite de potentats lointains, absolument pas concernés personnellement ! Le peuple juif a été convié n'est-ce pas, dans son pays ?

Israël est à l'image du monde qui s'entête dans l'artifice, qui nie toute continuité et lente progression ; or, cette loi est indéboulonnable, sauf, naturellement, à foutre le bazar partout sans plus rien pouvoir gérer, et s'enfoncer inexorablement toujours plus profond dans l'inconséquence et la violence.

Ce n'est donc pas un hasard si Israël est au devant de la scène des coupables tout trouvés aujourd'hui ; il en est l'illustration, le concentré.

La plupart des anti politique-d'extrême-droite- d'Israël, se dédouane en disant que oui, c'est normal que les juifs aient un pays. Personnellement, je ne le crois pas, et ce n'est pas de ma part un a priori qui me ferais hargneuse, loin de là, c'est juste le constat des effets de cette aberration.

L'aberration est à tous les niveaux, c'est bien pour cela qu'il n'y a pas d'issue ; nous l'avons vu, vis-à vis des pays occupés qui étaient habités ; vis à vis de la religion, ce pays est un blasphème. Mais surtout, Israël est un pays refuge : juifs du monde entier, venez chez vous, enfin à l'abri des antisémites. Qu'est-ce qu'un refuge ? Un endroit fermé protégé du froid et des ennemis , une forteresse, puisque l'abri n'a pas été bâti sur du solide, bientôt un ghetto. C'est sans humour et avec beaucoup de tristesse que je boucle cette boucle.

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Seulement, au temps de la mondialisation, des échanges tous azimuts, des va-et-vient, et, surtout de la chute programmée de l'Occident capitaliste ultra libéral, tout ceci se cristallise, en Orient !!! Anachronisme insurmontable. Position géopolitique intenable.

Le problème d'Israël n'est pas un problème religieux, le bon cœur de certains à concéder une terre à ces damnés de la terre pendant des siècles, n'a pas de force. Du reste ne voit-on pas ce pays se rapprocher des créanciers arabes de l'Occident ?

Un peuple qui se mêle à un autre, au gré des mauvais vents de l'Histoire, crée-t-il tant de tracas ? Bien sûr que non ! Au cours de l'histoire, combien de migrations spontanées se sont intimement mêlées aux peuples autochtones ? Le peuple juif, fluide et respectueux, répartissant spontanément le nombre de ses arrivants, bouleversant l'équilibre mais élevant le niveau de vie de tous, par son ingéniosité, s'adaptant, adaptant, n'aurait causé aucune des horreurs que l'on voit chaque jour.

Israël a épousé le totalitarisme occidental, ses valeurs, son désir de conquête et de pillage... je pense qu'il n'était pas nécessaire de quitter l'Occident pour le parachuter en de tels territoires. Et je ne parle pas des projets pharaoniques de mêler les eaux bleues de la Méditerranée aux eaux saumâtres de la Mer morte parce que celle-ci s'épuise ! Dans tous les cas, catastrophe écologique assurée, mais c'est, on le sait, le fond de commerce du capitalisme néo-libéral !!

La haine d'Israël n'est pas tant la haine des juifs que la haine de l'Occident ! Alors, ces hébreux retournant chez eux, pourquoi diable ont-ils trahi leurs origines, si chères ?

N'y a-t-il pas là une entourloupe si mal ficelée que chacun peut la percevoir ?

Un confetti, le plus cruellement imbu de l'impérialisme occidental, s'étonne d'être cerné d'ennemis ? Et plutôt qu'emprunter la ligne de moindre résistance pour parachever leur prétendu dessein de vivre peinards chez eux, veulent soumettre les alentours à leurs diktats empruntés ?

Mais voilà, Israël existe, il faut faire avec.

Il faut faire avec une création artificielle d'un état qui gouverne un peuple artificiel !

Certes tous les Français ne vivent pas en France, certes tout le monde bouge tout le temps, mais ce petit bout de territoire n'a pas d'autre histoire que celle décidée derrière une table, absolument indifférente à l'absence d'élans spontanés de migrations même colonialistes !

Il n'y aura aucune solution pour les peuples avant la chute définitive de l'Occident. Aucune. Parce que la force qu'ils préconisent pour survivre, est d'alimenter cette hérésie qu'ils nomment haine, en s'enfonçant chaque jour davantage dans la paranoïa !

Israël est suicidaire, dit Chomsky. Oui ; la pulsion de mort est l'inverse de la pulsion de vie, si Israël voulait vivre, il trouverait tous les moyens de le faire.

Cette histoire brasse trop de pathologies, d'un côté comme de l'autre, paranoïa donc, culpabilité, hypocrisie, aveuglement, tout ou rien, quitte ou double, jouer son va- tout, avec tout ce que cela comporte d'arrogance, de mauvaise foi et de l'obligation d'endoctrinement pour étouffer chez le peuple toute volonté de vivre sainement.

C'est une maladie létale, et les miracles n'existent pas !

Tenir en force n'est pas viable, on ne le fait pas impunément et pourtant cette panique est adoptée par le capitalisme qui s'agite alors qu'il se noie. Israël n'en est pas responsable, Israël n'en est pas coupable, il en est la victime ou peut-être une sorte de psychopompe pour les enfers, et s'il est l'épicentre de la tornade qui vient, il ne l'est que parce qu'il a capté, emmagasiné tous les miasmes de l'Occident, comme un bouc émissaire chargé de toutes les turpitudes d'une société ; il concentre à l'intérieur même du système toutes les dérives, toutes les folies, qu'un jeune état, rend visible, prend le rôle de catalyseur et s'enferre dans cet infernal paradoxe d'être le plus voyant, le plus exposé alors qu'il est, en réalité, la mule.

Je suis convaincue qu'Israël attire et fixe toutes les scories du système et qu'en cela, les juifs ne sont pas sortis de leur condition ; fatalité ou rôle nécessaire dans un monde aussi malsain, je ne sais ; mais il caricature la faiblesse accoutrée en force de nos sociétés, dangereuse comme la folle détermination de tout le pouvoir occidental, qui se croit mondial.

Aussi, je pense qu'il serait temps de ne plus céder aux sirènes de la facilité, chasser la proie et plus l'ombre, à moins qu'il ne soit trop tard. Et je n'imagine pas que ceci soit conscientisé ni bien sûr voulu par qui que ce soit qui tient les rênes, c'est juste une loi qu'on peut dire naturelle parce qu'elle échappe à l'homme et que l'homme nouveau méprise et occulte tout ce qui le dépasse. L'antisémitisme - en tout cas celui qui sévit prétendument de nos jours- serait alors, et c'est mon hypothèse, l'exact inverse de ce que l'on croit, disons la dénonciation du doigt qui voudrait révéler l'essence de la lune mais qui brille d'une telle lumière concentrée qu'elle nous la cache. On pourrait dire : ne voir que l'arbre qui cache la forêt.

En attendant il suffit de se rappeler l'appartenance des juifs, sionistes ou non d'ailleurs, au monde occidental ; je ne trouve pas l'image correcte, ils sont la cerise sur le gâteau, le leurre ou quelle image que ce soit qui éclaire une minorité des coupables pour en cacher la majorité : mon ami juif est aussi loin de la politique d'Israël que je suis de celle de la France !!!

(1. Ce n'est pas mon propos de faire le tour de toutes les causes, les prétextes et les explications, réelles ou hypocrites, de la création de l'État d'Israël, c'est pourquoi je ne prends que la plus ressassée !)