Image
Depuis le début du 21ème siècle, des dizaines d'astéroïdes se sont écrasés sur Terre. Certains d'entre eux, surnommés "tueurs de ville" potentiels, ont libéré plus d'énergie qu'une bombe atomique capable de rayer une ville de la carte, estiment les scientifiques.

Entre 2000 et 2013, 26 explosions avec une puissance allant de 1 à 600 kilotonnes ont été détectées sur Terre. Leur origine ? Pas des bombes nucléaires mais des impacts d'astéroïdes. C'est ce que des chercheurs ont conclu en étudiant les données fournies par le système utilisé pour détecter les explosions d'armes nucléaires.


Début 2013, le météore qui a explosé dans le ciel de Russie, à Tcheliabinsk était difficile à louper. Mais ce que l'oeil humain n'a pas repéré, ce sont deux explosions séparées de haute-altitude, qui se sont produites au-dessus de l'Argentine et de l'Océan Atlantique, quelques mois plus tard. Celles-ci ont été détectées par un réseau infrarouge de détection des tests nucléaires, explique la Fondation B612.

26 astéroïdes

A l'occasion de la Journée de la Terre qui se tenait le 22 avril, l'organisation a réalisé une animation sur les 26 astéroïdes ayant frappé la planète depuis 2000, notamment grâce aux données du réseau de détection de l'Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBTO). En effet, depuis 13 ans, 26 explosions équivalant à la détonation de 1 à 600 kilotonnes de TNT, ont été détectées par les capteurs.

Toutes ont été causées par des météores venus de l'espace. À titre de comparaison, la bombe nucléaire qui a rasé Hiroshima en 1945 avait une puissance de 15 kilotonnes. Le bolide qui a explosé en Russie en février 2013 a lui libéré une énergie équivalant à 440 kilotonnes de TNT. La plupart des autres explosions d'astéroïdes sont passées inaperçues car elles ont eu lieu dans la partie supérieure de l'atmosphère, soit trop haut pour avoir le moindre impact sur le sol.

De plus, ces explosions se produisent surtout dans des zones isolées au-dessus des océans. Mais parfois elles touchent des régions densément peuplées, comme Tcheliabinsk, en Russie. L'ensemble des caractéristiques de ces explosions ont été analysées par Peter Brown, chercheur en météores à l'Université d'Ontario, qui a ensuite créé une liste de la puissance des collisions.

Prévenir les collisions

Avec cette vidéo, la Fondation B612 espère pouvoir faire prendre conscience de la nécessité de système de suivi des astéroïdes, sous la forme de satellites. "Alors que les plus larges astéroïdes, possédant la capacité de détruire un pays ou un continent, ont été détectés, moins de 10.000 astéroïdes dangereux sur plus d'un million pouvant détruire une zone urbaine ont été repérés par n'importe quel observatoire, terrestre ou spatial".

Des astéroïdes mesurant 40 mètres sont capables de rayer une ville de la carte. "Imaginer un immeuble se déplaçant à Mach 50", 5à fois la vitesse du son, soit environ 61.250 kilomètres par heure, a relevé Ed Lu, co-fondateur de la Fondation B612 et ancien astronaute de la NASA. "Alors que nous pouvons savoir quand et où les impacts majeurs auront lieu, la seule chose nous protégeant d'un astéroïde capable de balayer une ville a été la chance pure".

L'ancien astronaute espère récolter 250 millions de dollars de fonds privés pour financer son satellite. Car, même si tous les astéroïdes potentiellement "tueurs de ville" ne rayent pas une ville de la carte, ils arrivent bel et bien sur Terre. "Est-ce-que nous pouvons juste nous dire : 'Bien, espérons que nous continueront d'être chanceux...' ? Nous devrions faire des efforts pour protéger notre planète", ajoute-il.

Éliminer les astéroïdes quand ils sont encore loin

La Fondation B612, soutenue notamment par l'astronaute d'Apollo 8, Bill Anders, a présenté son projet au Museum of Flight de Seattle. La Sentinel Space Telescope Mission permettrait de repérer et éliminer les astéroïdes dangereux pour la Terre, alors qu'ils se situent encore à des millions de kilomètres.

"Il me semble que c'est quelque chose que nous, en temps qu'hommes, devons accomplir. Pour moi, c'est ce que signifie la Journée de la Terre", conclut Bill Anders, repris par NBC News.