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Et Dieu créa l'homme à son image ...

La face hideuse de l'intégrisme.

Comment peut-on qualifier l'enlèvement de jeunes filles coupables du crime le plus absolu qui soit dans l'esprit haineux d'un barbu fou de dieu ? Il n'est pas de mots assez forts pour décrire cette abjection absolue, cette négation de la personne et ce refus du savoir. Car le crime qu'auraient commis ces jeunes filles pour mériter les foudres de ces sombres abrutis, est d'être allées au lycée alors qu'elles sont femmes.

L'obscurantisme est de retour ; il n'a d'ailleurs jamais cessé de sévir dans les esprits malades d'hommes confits en prières et en dévotions, au service d' une philosophie de la domination du mâle. Ils imposent, partout où ils sévissent, les pires restrictions qui soient pour punir la femme, la cacher, l'avilir en ne lui laissant qu'une place de servante ou de putain.

Ce sont des pervers, des monstres lubriques qui espèrent assouvir leurs vices et leurs instincts les plus bas en prétextant des références célestes. Comment admettre cette barbarie de la pensée, cette violence démente, ce recul de la civilisation dans la négation de la femme ? Qu'ils aient besoin de la parole de Dieu pour justifier une telle hérésie prouve bien le peu de cas qu'ils font de la foi.

Cette fois, ces charmants barbus ont laissé tomber le masque. Rien n'est pire pour eux que l'éducation, le savoir, l'enseignement. Tout ce qui élève l'individu, tout ce qui lui permet d'acquérir des outils pour comprendre le monde, pour réfléchir par lui-même et non au travers de prêches infantilisants et de commandements démoniaques, est une menace absolue pour leur plan machiavélique.

Alors, ces malheureuses adolescentes qui ont simplement, normalement, naturellement désiré suivre les cours dans un lycées, ont été enlevées et vendues comme esclaves. Elles sont niées dans leur humanité au nom d'une religion, elles sont réduites au néant de la marchandisation et de la servilité, elles sont exclues de la civilisation.

Quel Dieu peut bien exiger pareille monstruosité ? Quelle transcendance demande une telle ignominie ? Chacun devine naturellement que ces idées si abjectes ne peuvent sortir que de l'esprit retors et pervers d'individus sans foi ni loi . L'horreur est consubstantielle à l'humain ; point n'est besoin de convoquer Dieu et d'autres illusions pour justifier l'abomination ontologique.

Nous attendons une réaction mondiale, une condamnation unanime de toutes les nations, de tous les gouvernements, de toutes les autorités spirituelles de par le monde pour dénoncer cet acte révoltant. Nous l'attendons et nous savons que bien des défaillances seront à déplorer. C'est bien là la plus insupportable réalité. Pour d'innombrables raisons, aussi mesquines que vulgaires, aussi honteuses qu'inavouables, bien des instances se taisent sur ce crime contre l'humanité.

Il ne devrait pas y avoir un seul espace sur cette planète où puissent se cacher ces ordures et pourtant, ils doivent avoir déjà écoulé leur « marchandise » auprès d'autres salopards qui ont trouvé l'occasion de jouir à peu de frais du plaisir de posséder un corps, de disposer d'une servante servile. C'est plus encore cette cascade des complicités et des silences qui m'indigne et m'horrifie.

J'ose croire encore en la puissance des nations civilisées. J'ose espérer que tous les moyens humains, technologiques, que les armées et les services secrets de par le monde sont à la recherche de ces gamines qui n'ont rien fait d'autre que de vouloir le savoir. Mais j'ai comme un doute, j'ai le terrible pressentiment que derrière les proclamations de façade, leur sort n'intéresse, en fait, aucune instance internationale.

C'est à hurler, c'est une folie sans nom ! Rien n'a vraiment changé. Les ténèbres demeurent sur cette planète. Nous cherchons des raisons de croire en la raison, en la civilisation et nous nous heurtons à cette immonde réalité : notre espèce en est encore au stade de la bestialité.

Odieusement leur.



Le 14 avril, Boko Haram a enlevé 276 lycéennes dans leur établissement scolaire de Chibok, dans le nord-est du pays. 53 d'entre elles ont réussi à s'enfuir, selon la police. 223 sont toujours en captivité. Selon certaines rumeurs, des adolescentes auraient pu être transférées au Tchad et au Cameroun voisins, où elles auraient été vendues pour 12 dollars chacune.