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© Pedro Ruiz Le Devoir Archives Les abeilles, dont le nombre disparaît dangereusement, sont responsables, par leur pollinisation, de plus d’un tiers de notre alimentation.
Les abeilles continuent de mourir à un rythme inquiétant aux États-Unis. En fait, les pertes sont si importantes que leur survie à long terme n'est plus du tout assurée, souligne un nouveau rapport gouvernemental américain.
Selon les données publiées jeudi par le ministère américain de l'Agriculture (USDA), la mortalité a éliminé pas moins de 23,2 % des colonies au cours de l'hiver qui vient de se terminer. Ce taux est cependant légèrement moins élevé que celui de l'hiver précédent, au cours duquel 30 % des colonies avaient disparu.


Reste que selon l'USDA, les taux de mortalité des dernières années sont tellement élevés qu'ils compromettent littéralement la survie des abeilles à long terme. Sans que les experts s'accordent sur un facteur déterminant, quelque 30,5 % en moyenne des colonies d'abeilles meurent chaque année depuis l'hiver 2006-2007.

Le risque que cela représente pour la population est d'ailleurs bien réel, puisque pas moins de 25 % des cultures américaines dépendent directement de la pollinisation des abeilles. La Californie, l'État le plus gourmand en abeilles, est le plus touché par ces pertes. Pour sa seule production d'amandes, cet État de l'ouest des États-Unis a besoin de 1,5 et 1,7 million de colonies, soit 60 % des abeilles élevées dans le pays.

Déclin rapide

Les abeilles, dont le nombre disparaît dangereusement, sont responsables, par leur pollinisation, de plus d'un tiers de notre alimentation. Au total, ce sont 80 % des plantes à fleurs qui sont pollinisées par les insectes comme les abeilles, les bourdons ou encore les papillons.

Mais depuis quinze ans, le nombre d'essaims disparaît mystérieusement sur toute la planète, un phénomène baptisé Syndrome d'effondrement des colonies. Le taux de mortalité des abeilles est d'environ 30 % chaque année depuis 2007 en Europe. Et le phénomène prend aussi de plus en plus d'ampleur en Amérique du Nord.

Ce processus a été imputé à tout un faisceau de causes, à commencer par les pesticides, d'où la décision de la Commission européenne d'en interdire plusieurs l'an dernier.

En 2011, le programme des Nations unies pour l'environnement avait dénombré douze facteurs pouvant expliquer la mortalité des abeilles, surtout dans l'hémisphère nord industrialisé : outre les pesticides, il pointait surtout du doigt la pollution de l'air, la réduction du nombre de plantes à fleurs et un parasite mortel (le varroa). D'autres spécialistes blâment l'extension de la monoculture, qui amenuise la diversité de la flore nécessaire aux abeilles, et du même coup leur résistance immunitaire.