Mehmet Toner , Daniel Haber
© National Institutes of HealthMehmet Toner (à gauche) et Daniel Haber
Le flux sanguin est une voie de prédilection pour la diffusion d'un cancer à d'autres organes (métastases). La détection précoce dans le sang de rares cellules tumorales qui y circuleraient pourrait favoriser la lutte contre la maladie.

Une équipe de la HarvardMedical School (Boston) propose un dispositif qui y parvient avec une précision inédite. Les mêmes chercheurs avaient mis au point en 2007 une puce de silicium comprenant des canaux tapissés d'anticorps spécifiques pour stopper les cellules tumorales, mais certaines d'entre elles - notamment les mélanomes - , dépourvues de cette clé de reconnaissance, échappaient à la détection. Le nouveau système, baptisé i-Chip, présenté dans Science Translational Medicine le 3 avril, vise à détecter toutes les cellules tumorales circulantes en trois étapes.

La première consiste à extraire du sang le plasma, les globules rouges et les plaquettes grâce à un tamis microscopique. La deuxième aligne les globules blancs et les cellules tumorales en les faisant circuler dans un canal serpentin. Enfin, la troisième étape voit la séparation de ces deux populations grâce à des microbilles aimantées accolées à l'une ou l'autre catégorie de cellules. Le système peut traiter 10 millions de cellules à la seconde, soit une heure pour un tube de sang analysé. Un accord pour un développement industriel a été passé avec une filiale du géant pharmaceutique Jonhson&Jonhson.