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NEW YORK - Un ouvrage français du 19e siècle avait été relié avec de la peau humaine, a-t-on appris vendredi de l'université américaine d'Harvard.

Il s'agit d'un ouvrage de l'auteur français Arsène Houssaye,
Des destinées de l'âme, qui fait partie des livres anciens conservés par la bibliothèque Houghton d'Harvard, spécialisée dans ces ouvrages.

Des conservateurs d'Harvard et des scientifiques ont fait des tests sur la reliure avec plusieurs méthodes, sur la base de particules microscopiques récupérées en différents endroits.

Ils ont ainsi exclu la possibilité d'une peau de chèvre, de mouton, ou autre bétail.

«Ils sont sûrs à 99 % que la reliure est d'origine humaine», a précisé le conservateur des livres rares Alan Puglia, sur le blog de la bibliothèque Houghton.

Ces conclusions confirment une note manuscrite en français trouvée dans le livre, qui affirmait qu'il était relié «en peau humaine parcheminée. (...) En le regardant attentivement, on distingue facilement les pores de la peau», ajoutait même l'auteur de la note, un médecin ami de Houssaye (1815-1896).

«Un livre sur l'âme humaine méritait bien qu'on lui donnât un vêtement humain: aussi lui avais-je depuis longtemps réservé ce morceau de peau humaine prélevé sur le dos d'une femme» décédée, ajoutait le médecin, Ludovic Bouland.

La femme, malade mentale, serait morte d'une crise cardiaque.

Le médecin précise dans sa note qu'il a un autre livre relié en peau humaine dans sa bibliothèque, «tannée au sumac».

Harvard a précisé que Des destinées de l'âme était le seul livre de ses collections relié en peau humaine.

Mais cette pratique dite de bibliopégie anthropodermique, aussi étrange qu'elle paraisse aujourd'hui, n'était selon l'université pas exceptionnelle. «Il y a de nombreuses références d'occurrences similaires au 19e siècle, où des corps de criminels exécutés ont été donnés à la science, et leur peau donnée à des tanneurs et relieurs», affirme le blog.

À Harvard, deux autres livres, de la bibliothèque de droit et de la bibliothèque de médecine avaient été testés pour vérifier qu'il ne s'agissait pas de peau humaine. Dans les deux cas, il s'agissait de peau de chèvre.