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Une des rues inondée de Itxassou (sud-ouest) le 4 juillet 2014, après les fortes pluies qui se sont abattues sur le sud de la France
afp.com/Gaizka Iroz
Itxassou (France) - Le Pays basque était le plus touché vendredi par l'alerte météo, désormais ramenée à 25 départements, avec des crues d'une rare violence ayant tué une personne âgée tandis que des dizaines d'autres ont dû être hélitreuillées, bloquées par une soudaine montée des eaux.


Selon le dernier bulletin de Météo France, l'alerte concerne les départements d'Alsace, de Franche-Comté, de Rhône-Alpes, l'Allier, les Bouches-du-Rhône, la Côte-d'Or, le Gard, la Haute-Loire, la Haute-Marne, la Nièvre, Puy-de-Dôme, la Saône-et-Loire, le Vaucluse et les Vosges.

Selon Météo France, l'activité orageuse s'étend désormais "des Bouches du Rhône au Lyonnais". Dans la soirée, des orages "parfois violents", pouvant être accompagnés de "violentes rafales de vent", toucheront la vallée du Rhône, l'est du Massif central, le nord des Alpes et les Vosges.

En raison du risque de vents violents, les mairies de Strasbourg et Valence (Drôme) ont renoncé à diffuser sur écran géant et en plein air le match France-Allemagne, optant pour une diffusion dans des salles (Zénith pour Strasbourg, salle polyvalente pour Valence).

Au Pays basque, "le maximum est derrière nous. La météo va s'améliorer dans le courant de la journée avec des pluies moins fortes", avait rassuré plus tôt sur France Bleu Pays basque le directeur de cabinet de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, Pascal Vion, où l'alerte "orages", a été levée ainsi que la vigilance orange "crues".

A la mi-journée, la crue s'était déplacée de l'intérieur des terres du Pays basque vers le littoral, où la Nive en crue se jette dans l'Adour à Bayonne. La mairie avait lancé par précaution une alerte à la population vivant en bordure de la Nive, notamment en raison du phénomène de marée, qui empêche l'évacuation des eaux vers l'Océan.

En une nuit l'équivalent d'un mois de pluie est tombé au Pays basque, entraînant une montée brusque des eaux.

Les Pyrénées-Atlantiques n'ont été ajoutés à la liste des départements concernés que vers 07H00 par Météo-France, quelques heures après le début de la montée des eaux qui a surpris la population, notamment dans les secteurs de Mauléon, Saint-Jean-Pied-de-Port et Saint-Etienne-de-Baïgorry. Une alerte orange pour les crues avait été lancée à 10H00, avant d'être levée dans l'après-midi.

A Ostabat Asme, un homme âgé de 84 ans est sorti de chez lui, avant d'être emporté par les eaux. Son corps a été retrouvé peu après 07H00, selon la préfecture.

"Tout était normal ce matin à 8 heures. L'eau est montée extrêmement vite en deux heures", a témoigné Maialen Delanoix, 24 ans, de Cambo-les-Bains, jointe par téléphone.

"Il y a d'importants dégâts : une vingtaine de maisons autour de chez moi sont inondées, avec un bon mètre d'eau à l'intérieur", a-t-elle ajouté en décrivant des "baraques de chantier et voitures, charriées par la Nive, sous le pont du Bas-Cambo".

Brebis noyées

Selon le capitaine Nicolas Regerat, en charge du PC des secours à Saint-Jean-Pied-de-Port, dans ce secteur, cinq hélicoptères ont été mobilisés et 61 personnes ont été hélitreuillées ou évacuées de leurs habitations par des moyens nautiques après une montée des eaux "très rapide" qui avait démarré par un orage.

Mais de nombreux animaux et cultures n'ont pu être sauvés, en particulier 300 brebis, mortes noyées et les vignobles d'Irouléguy, touchés par des glissements de terrain.

"On est bloqués depuis 6 heures du matin", a témoigné Gaizka Iroz, photographe de l'AFP habitant le village d'Itxassou, niché dans une boucle de la Nive, qui a débordé plus tôt à l'intérieur des terres.

"On a monté le grand-père de 92 ans à l'étage". "C'est ma belle-mère qui nous a réveillés à six heures en disant +vite, vite l'eau monte, il faut sauver le cheval et le chien+", a-t-il ajouté vers 11H00, déplorant n'avoir eu vent d'aucune alerte.

"Le village est complètement isolé depuis ce matin, il n'y a pas d'accès. Nous avons dû procéder très rapidement à l'évacuation d'un camping dont la sirène a sonné ce matin à 07H00. L'eau est montée à une vitesse folle, je crois n'avoir jamais vu ça", a aussi relaté le maire de Saint-Etienne-de-Baïgorry, Jean-Michel Coscarat, joint par téléphone.

Les services des routes du Conseil général ont également été mobilisés tout comme des équipes d'ERDF pour rétablir l'électricité auprès de 3.000 foyers.

Au total, dans la nuit de jeudi à vendredi, près de 15.000 sapeurs-pompiers, trois hélicoptères de la sécurité civile, des gendarmes et des policiers ont été mobilisés dans le Sud-Ouest pour faire face aux intempéries, selon le ministère de l'Intérieur.