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Au moins 40 morts dans le quartier de Chajaya, quartier à l'est de la ville de Gaza, que des mil­liers de pales­ti­niens ter­ro­risés fuyait, dimanche matin. Le drame des habi­tants de ce quartier marque déjà une journée où, selon des témoins, de nom­breuses vic­times sont étendues dans la rue.

Les images dif­fusées par plu­sieurs chaînes de télé­vision de cadavres déchi­quetés dans les rues dont ceux d'enfants sont insou­te­nables. Ce qui s'est passé à Chajaya apparaît comme un saut sup­plé­men­taire dans l'escalade.

Les sur­vi­vants qui s'exprimaient sur les mêmes chaînes dont Al-​​Jazira se trouvent dans un état de sidé­ration. "C'est la nuit la plus infernale que j'ai jamais vécue" raconte une femme.

Sur son compte Facebook du Dr Achraf al-​​Qoudra, porte-​​parole du ministère de la santé, qui fait état de l'incapacité des ser­vices de secours à aller prendre en charge des blessés dans de nom­breuses du fait des bom­bar­de­ments intensifs.

Sur cette même page, la liste des morts s'égrène de minute en minute au fur et à mesure de l'arrivée des corps et des blessés dans les hôpitaux. Le Directeur Général de l'Hôpital Chiffa parle d'un "mas­sacre sans pré­cédent" à Chajaya.

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Des habi­tants de Chajaya ins­tallés devant l’hôpital Chiffa chiffa gaza
Parmi les nom­breux morts figure, le fils du diri­geant du Hamas, Khalil Al-​​Hiya, sa femme et ses deux filles tués dans un raid contre leur domicile à Chajaya. Les pires inquié­tudes portent sur ce qui se passe à Chajaya, qua­lifié de mas­sacre par le mou­vement Hamas.

Selon les décomptes, 57 per­sonnes ont été tuées au cours des der­nières 24 heures portant le bilan, encore pro­vi­soire, des pertes pales­ti­niennes à 360 morts dont 85 enfants.

Une équipe d'ambulancier a été tuée à Chajaya. Un jour­na­liste fait éga­lement partie des vic­times dont le nombre ne cesse de s'allonger. Les res­pon­sables de l'UNRWA ont lancé un appel à l'aide inter­na­tionale car les moyens dont ils dis­posent s'épuisent.

Efforts diplomatiques

Cette escalade san­glante inter­vient alors que les efforts diplo­ma­tiques ne paraissent pas en mesure de trouver une issue, le Hamas et les autres fac­tions com­bat­tantes à Gaza refusant de s'engager dans un cessez-​​le-​​feu qui main­tient le blocus total imposé à 1,8 mil­lions de palestiniens.

Alors que l'Egypte a invité Khaled Mechaâl, le mou­vement Hamas a réitéré qu'il n'accepterait pas la pro­po­sition ini­tiale du Caire approuvée par Israël. La position du Hamas sur cette pro­po­sition est "connue" a indiqué le mou­vement dans un com­mu­niqué tout en se disant prêt à "coopérer avec toute ini­tiative de n'importe quelle partie qui répondra aux demandes spé­ci­fiques pales­ti­niennes déjà présentées".

Le Hamas a com­mu­niqué à plu­sieurs pays dont le Qatar et la Turquie, ses demandes qui com­portent la levée du blocus en place depuis de 2006, l'ouverture du poste-​​frontalier de Rafah avec l'Egypte, la liberté du mou­vement pour les gazaouis, la sup­pression de la « zone tampon » interdite aux habi­tants de Gaza, l'autorisation de pêcher jusqu'à 12 milles marins des côtes de Gaza et la libé­ration des prisonniers.

Le Hamas a précisé que l'Egypte avait été informée de ces demandes.

Mahmoud Abbas qui avait cri­tiqué le refus du Hamas d'accepter la pro­po­sition égyp­tienne a entériné ces demandes, via Yasser Abed Rabbo, le secré­taire général de l'Organisation de libé­ration de la Palestine (OLP). "Les demandes de la Résis­tance sont aussi nos demandes. Si Gaza est brisée, tous les Pales­ti­niens seront brisés."

Le Premier Ministre turc, Recep Tayyip Erdogan a maintenu ses cri­tiques contre Israël qu'il a accusé de "sur­passer Hitler en barbarie".

"Ils mau­dissent Hitler jour et nuit, mais ils l'ont sur­passé dans la bar­barie... Ils n'ont ni humanité ni conscience ni honneur", a-​​t-​​il déclaré au cours d'un rassemblement.