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Si la France sous-estime dramatiquement l'ampleur des abus sexuels sur les mineurs, c'est encore pire quand il s'agit de réseaux pédophiles. En France, c'est comme le nuage de Tchernobyl : les réseaux pédophiles se sont arrêtés à la frontière. Mais alors, qu'en est-il des réseaux pédophiles et sataniques ? Eh bien officiellement, cela n'existe pas en France. Les satanistes ne violent pas d'enfants, ils n'en tuent pas non plus, d'ailleurs ils ne sont même pas dangereux. Regardons au-delà la fable que nous servent la justice et les autorités, on est alors forcé de constater que là aussi, c'est l'omerta qui règne.

On va surtout aborder le cas de l'Angleterre, où on n'en finit plus de découvrir des réseaux pédophiles d'élite, tous protégés jusqu'à présent car impliquant le gratin. En Angleterre, plusieurs affaires d'abus sexuels rituels ont été mises à jour et systématiquement étouffées. Mais des thérapeutes qui travaillent avec les victimes de ces abus-rituels-qui-n'existent-pas se mobilisent, et ont bien analysé ce phénomène qui prend de l'ampleur.

Le Dr. Joan Coleman est psychiatre et a traité des dizaines de victimes d'abus sexuels rituels en Angleterre. Avant 1980, elle ne pensait pas que des satanistes s'en prenaient vraiment aux enfants.

Dans les années 80, les États-Unis ont connu ce que les médias ont appelé « la panique des abus rituels » : des dizaines d'écoles et de crèches ont été accusées d'abriter des réseaux pédophiles et sataniques, de la Californie jusqu'à New York. Dans le cas de la maternelle McMartin, près de 400 enfants ont décrit le même type d'abus commis sous l'école ou à l'extérieur, des meurtres d'animaux, des photos qui étaient prises, des viols répétés, de la torture psychologique. Mais quelques experts pédophiles comme Ralph Underwager qui a inventé le « syndrome des faux souvenirs » ont permis d'étouffer toutes ces affaires en disant que les psys avaient induit de faux souvenirs à des enfants qui n'avaient jamais rien subi. Depuis, on ne parle plus d'abus rituels aux USA[1]. Aujourd'hui, dès qu'on parle de satanisme, des biens-pensants qui n'y connaissent rien ou sont de parti pris nous traitent de dingues.

Pourtant, on continue à formater les futurs terroristes à Abu Ghraib (qu'Obama n'a pas fermé contrairement à ses promesses, pourquoi?), on développe les messages subliminaux à destination des enfants, on nous envoie des ondes électromagnétiques de partout... Bref, on est dans du contrôle mental à grande échelle, et bien plus précis qu'il y a 50 ans.

A la fin des années 80, plusieurs affaires d'abus rituels ont fait scandale en Angleterre avant d'être dégonflées.

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Mais petit à petit, les thérapeutes confrontés à ces patients étranges se sont organisés. Dès le début des années 90, des conférences, des études ont commencé à apparaître. Et aux USA comme en Angleterre, le lien a rapidement été fait avec diverses expériences militaires.

En 1989, avec d'autres psychiatres, Joan Coleman fonde l'association RAINS (Ritual Abuse Information Network & Support[2]). On a déjà parlé de cette association, car c'est elle qui a établi une liste de satanistes à partir de témoignages de victimes et de membres repentis. Une liste dans laquelle on retrouve pas mal de politiciens notoirement pédophiles, comme l'ex premier ministre Ted Heath, mais aussi quelques professionnels de la protection de l'enfance qui ont pignon sur rue et n'ont de cesse de nier l'existence des abus rituels, ces abus qu'ils commettent eux-mêmes.

Pendant ce temps là, pour étouffer définitivement toutes les affaires d'abus rituels qui pourraient remonter à la surface, Virginia Bottomley[3] alors ministre de la santé a demandé un rapport à une anthropologue, Jean la Fontaine, qui a dit que les abus rituels sont un vieux fantasme complètement bidon. Faut-il préciser que ce rapport (basé sur zéro témoignage direct) fait encore référence aujourd'hui?

Mais, les victimes affluaient chez RAINS. Elles arrivaient avec des bribes de souvenirs de tortures diverses et variées.
La plupart recevaient des antipsychotiques de leurs « médecins » qui ne les croyaient pas, alors que c'est inadapté. Un comportement des psys (et des médias) renforcé par la création de la False Memory Syndrome Foundation aux USA en 1992[4] et de la British False Memory Society en 1993. Ce travail de sape a tellement bien fonctionné que très peu de thérapeutes sont formés à traiter les victimes d'abus rituels, censés être un mythe créé de toutes pièces pour faire peur au bon peuple. Enfin, bref, il est absolument certain que la théorie des faux souvenirs a été diffusée par la CIA pour briser le mouvement des victimes vers la vérité.

En France, on préfère utiliser un machin bidon appelé « syndrome d'aliénation parentale » (qui, lui, n'existe vraiment pas), pour décrédibiliser la parole des enfants. Des psys comme Paul Bensussan reprennent allègrement cette théorie pour dire que les enfants mentent, et ils viennent souvent témoigner aux procès de pédophiles, véhiculant leurs théories ineptes. Le procès Outreau marche aussi très bien comme bouclier à pédophiles[5] : regardez, à Outreau, les enfants ont menti, alors les enfants mentent tous. Sauf qu'il y a un hic : à Outreau, 12 enfants ont été reconnus victimes, notamment de proxénétisme. L'équation ne tient pas, mais c'est le niveau de la « justice » française. Au ras des pâquerettes, et rendue au nom du peuple français, qui plus est !

Un premier cas perturbant

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En 1986, Coleman tombe sur une patiente, après 17 ans de métier, qui l'amène à revoir ses certitudes. Cette patiente, « Margaret », avait des migraines, de l'asthme, des troubles mentaux, mais disait n'avoir aucun problème dans sa famille. Beaucoup de gens venaient la voir.
Mais dès que les soignants avaient le dos tourné elle avalait des médicaments. C'est quand elle allait très mal qu'elle a commencé à parler d'un gros réseau pédophile et donne des noms.

Quand elle a commencé à parler, elle est allée mieux. Coleman prévient les flics mais ils n'enquêtent pas car il n'y a pas de preuve. Coleman cherche donc à en collecter.

Puis, Margaret a déclaré une maladie en phase terminale. Elle voulait rentrer chez elle a dit qu'elle avait menti.

Quelques semaines plus tard elle est revenue, encore une fois après avoir pris plein de médicaments. Elle a alors parlé de jeunes (surtout des garçons) qui étaient récupérés à Londres, abrités dans des hôtels, drogués, rendus accros, prostitués. Margaret avait été forcée de participer et avait été prise en photo.
Elle a dit qu'après les partouzes, certains enfants étaient ramenés à l'hôtel, d'autres étaient tués avec un couteau et que c'était filmé, les films étant ensuite revendus. Il y avait aussi des meurtres rituels, sur un autel, notamment de petits Vietnamiens. Les corps étaient démembrés et mis dans des sacs plastique. Il s'agissait de cérémonies, dirigées par un « Grand Prêtre ».

C'était toujours le même scénario, et les adultes portaient des robes et des masques.
Margaret a fini par avouer que sa famille était sataniste depuis des générations, ce qui est un cas très courant.

Après bavoir dit tout cela, Margaret n'avait plus de problème mental.
Coleman est retournée voir les flics avec de nouveaux noms, de lieux, des dates.
L'enquête s'est résumée à envoyer un psy à Margaret, qui a dit qu'elle délirait.

Margaret a aussi parlé de contrôle mental, des enfants drogués et hypnotisés pour croire au pouvoir de Satan. D'ailleurs, elle y croyait encore au moment où elle parlait de cela. Petit à petit, Coleman a réussi à la faire douter et avoir moins peur. Le groupe commençait à la regarder de travers, mais le fait que la police ait été mise au courant assurait un peu la survie de Margaret. Finalement, ils l'ont laissée tranquille.

D'autres affaires troublantes

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Au fil du temps, plusieurs patients avec des histoires assez similaires sont arrivés dans l'association. En 1989, Coleman tombe sur une adolescente de 15 ans envoyée par un confrère. Theresa évoquait des abus sataniques de manière assez directe de la part de sa famille, de laquelle elle s'était échappée 18 mois auparavant.

Elle a parlé de rituels, a décrit minutieusement les lieux, comment les enfants étaient drogués avant le trajet jusqu'au lieu du rituel, des enfants retenus dans des cages, qu'on sortait juste pour les violer, des opérations, des expériences médicales, et des sacrifices. Apparemment, les corps étaient dissous dans de l'acide.

La police était déjà sur cette affaire et avait poursuivi cinq hommes pour des viols sur mineurs et une femme pour les avoir aidés ainsi que pour avoir procédé à un avortement. Mais, il n'y avait aucune preuve pour les rituels alors on a laissé tomber tout cet aspect-là de l'affaire pour le procès.

Mais, pour les audiences, les flics sont allés chercher des documents concernant Theresa à l'école, et on leur a remis des dessins qu'elle avait faits quand les souvenirs lui remontaient en tête. Ces dessins montraient les rituels, et les juges les ont vus. L'affaire a été ajournée, les avocats ont dit qu'aucun juré n'y croirait, et les accusés sont repartis libres.

« Cette affaire illustre bien la difficulté avec la crédibilité », écrit Joan Coleman, « Même aujourd'hui, 17 ans plus tard, les avocats des parties civiles sont réticents à inclure des détails concernant les aspects rituels dans les affaires d'abus sexuels sur les enfants. C'est parce qu'en Angleterre, il n'est pas illégal de pratiquer le satanisme, ni de porter des capes et des masques ». De fait, ces éléments décrédibilisent totalement les victimes, comme on a pu le voir dans l'affaire du Var, dans celle de Lyon ou dans d'autres dossiers.

La troisième de ses patients qui est venu lui parler d'abus rituels avait en plus un problème de personnalités multiples.

Alors que Theresa et Margaret n'avaient probablement jamais oublié les abus qu'elles avaient subis, cette troisième patiente, Monica, a du retrouver la mémoire. En 1990, Coleman est appelée par une infirmière pour rencontrer Monica, 37 ans, qui faisait des crises de boulimie. Au bout de plusieurs semaines, elle a commencé à parler d'abus rituels, et à donner des détails.

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La plupart de ses souvenirs remontaient à l'enfance, et elle en parlait avec une petite voix, et avec des mimiques enfantines. Ces parties d'elles disaient qu'elle avait un autre nom et un autre âge que les siens. Parfois, quand elle écrivait, c'était l'écriture d'un enfant de 5 ans. Elle pouvait aussi se montrer agressive. « Il est apparu progressivement que certaines de ses personnalités étaient toujours fidèles au culte », explique Coleman, « Alors que Monica elle-même pensait qu'elle n'avait plus été impliquée dans des activités rituelles depuis ses 15 ans, certaines de ses personnalités n'ont jamais cessé d'y être reliées et n'avaient pas l'intention de le quitter. Ces personnalités étaient toujours régulièrement présentes aux réunions du culte, sans qu'elle n'en ait connaissance ».

C'est Monica qui a appris à Coleman comment s'organisaient les personnalités multiples, et comment travailler là-dessus.

Les trois patientes avaient parlé de « mariages avec Satan » ou Lucifer, au cours desquels elles prêtaient serment de loyauté, et on leur faisait aussi croire que les membres du culte sauraient grâce à la magie si elles parlaient. Et bien-sûr, elles étaient menacées. Beaucoup des alter, les personnalités de Monica, croyaient encore à cette magie.

Les trois avaient expliqué comment les enfants étaient forcés à devenir des abuseurs, parfois dès l'âge de 4 ans. Cela instille la culpabilité, et cela assure un contrôle par le culte. Monica a expliqué comment les enfants étaient torturés, de manière à introduire de nouvelles personnalités en eux. Au moment où les tortures sont les plus insupportables, on leur attribuait un nouveau nom et on leur disait que quand on les appellerait comme cela, ils devraient obéir aux ordres.

Coleman souligne que ce type de programmation ressemble beaucoup à ce qui se faisait durant la seconde guerre mondiale. La déprogrammation de ces personnalités prend énormément de temps et implique pour les victimes de revivre les moments traumatiques auxquels on leur a implanté ces personnalités.

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Au fur et à mesure que Monica se séparait de ces alters, elle a pris conscience de son propre degré d'implication dans le culte. Elle a alors commencé à donner des noms, des lieux de rituels, et Coleman a même reconnu d'autres de ses patients parmi les membres que Monica a pu lui décrire.
« Elle a parlé du Grand Prêtre par son nom de culte, mais nous a aussi donné son vrai nom. Je n'avais jamais entendu parler de lui ou vu de photo, je savais seulement qu'il avait une fonction nationale importante », écrit Coleman, « Un jour il y a eu un article dans un journal, dans lequel cet homme était nommé et son métier indiqué. Le texte était accompagné d'une photo avec de vieux messieurs à un arrêt de bus ». Elle a pris la photo du type en enlevant tout le texte et l'a montrée à Monica en lui demandant si elle reconnaissait quelqu'un. Elle a tout de suite reconnu le « Grand Prêtre ».

Une des personnalités de Monica était une fillette de 10 ans qui avait pour nom « sac à merde ». Elle est apparue quand Monica avait 10 ans et qu'elle était forcée par sa mère à « servir » des hommes dans les backrooms d'un pub. L'argent qu'elle gagnait était collecté par sa mère et donné au culte. Cette personnalité était apparue naturellement, comme une protection qui permettait à Monica de se dissocier. Alors que Monica ne buvait pas, « sac à merde » adorait la bière.

« Monica était une femme courageuse. Elle a parlé lors d'une émission de radio en 1996, et pour cela elle a été punie. C'est très presque certainement cela qui l'a menée à sa mort peu de temps après », écrit Coleman.

La plupart des victimes de satanisme générationnel ont dit que ce n'est pas juste une histoire de rituels. Les pratiques sataniques sont quotidiennes, et se font aussi à la maison, en famille.

Coleman parle d'une autre patiente, Elaine, âgée d'une cinquantaine d'années, dont une des personnalités était très indépendante. Âgée de 16 ans, elle a été implantée sous la torture à Elaine quand elle avait 12 ans, et on l'avait appelée Miranda, mais elle a choisi de s'émanciper de s'appeler Mooch. Cependant, on avait inculqué à Miranda qu'elle était amoureuse de son « gardien » et que c'était réciproque bien qu'il la maltraitait. Elle avait aussi une personnalité protectrice, Reggie, qui cachait les secrets, et qui était indispensable aux autres. Quand une personnalité est en action, les autres ne se rappellent pas de ce qu'il s'est passé. Toute la vie de ces victimes est cloisonnée.

Voilà le genre de situations auxquelles sont confrontés les psys qui tentent d'aider ces victimes.
« Tous les crimes dont parlaient mes patients précédents et mes contacts téléphoniques ont aussi été décrits par Mooch, Reggie et les autres alters. Cela inclut des abus sexuels sévères et sadiques, les viols d'enfants et d'adultes, les tortures physiques, la mise enceinte et l'avortement d'adolescentes, les enlèvements et la séquestration d'enfants et d'adultes, la tromperie, le lavage de cerveau et le contrôle mental, la cruauté envers les animaux, la zoophilie, le meurtre de bébés, d'enfants et d'adultes-pour ces derniers il ne s'agit pas toujours de « sacrifices à Satan », mais plutôt de punitions, et dans ces cas-là c'est précédé de tortures extrêmes », détaille Joan Coleman.

Le système

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Les membres des cultes donnent de l'argent au groupe, mais il faut beaucoup d'argent, et celui-ci vient donc aussi de divers trafics. Coleman cite du trafic de drogue à grande échelle, mais aussi la prostitution d'adultes et d'enfants ou encore la vente de pornographie et de pédopornographie, ou carrément de snuffs movies. Décidément, cela semble un classique, et pas une seule fois les autorités anglaises (ni françaises d'ailleurs) n'auraient mis la main sur un seul snuff movie. Monica et Elaine ont toutes les deux dit avoir assisté à des snuffs, mais pas forcément dans le contexte direct du culte. Tout comme Regina Louf en Belgique ou les trois petits du Var, ou d'autres dont on ne peut pas évoquer les affaires à l'heure actuelle.

Les satanistes font aussi dans l'extorsion. Il est en effet facile de faire chanter ceux qui se tapent les gamins envoyés par le culte, surtout si on possède la vidéo de sa mise à mort.

Quand une victime se met à parler à son psy, elle est agressée par les membres du culte, et Coleman en a constaté les stigmates plusieurs fois. Elle a pris des photos des scarifications avec des symboles sataniques, et les a données aux flics. Mais il suffit d'un expert pour jeter toute l'affaire à la poubelle.

Les membres du culte viennent persécuter les victimes chez elles et les maltraitent.

Il ne faut pas croire que les satanistes sont des marginaux un peu débiles, illuminés et pas dangereux. D'après l'expérience de Coleman, beaucoup de satanistes sont haut placés dans la société et ils sont d'autant plus dangereux qu'ils ont un certain pouvoir et que, comme les francs maçons, ils dissimulent leur appartenance à ces groupes de dingues (autrement ils finiraient sûrement en hôpital psychiatrique).

Coleman a interrogé un policier qui a travaillé sur un meurtre non élucidé, et a rencontré une jeune femme de 24 ans qui s'était retrouvée dans un culte à l'âge de 16 ans, elle alors qu'elle avait fugué. Elle avait nommé plusieurs des protagonistes, t les noms correspondaient bien à des personnes existantes : un médecin, un haut flic... Coleman avait sincèrement des doutes que le flic soit impliqué dans un truc sataniste.

La jeune fille avait déjà parlé d'abus sexuels à la police locale, qui avait procédé à deux arrestations. Mais, le parquet a décidé de ne pas poursuivre faute de preuves. A l'époque, elle n'avait pas parlé de l'aspect rituel des viols.

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La deuxième enquête n'a pas été plus loin pour les mêmes raisons. Puis un type s'est accusé d'avoir commis un meurtre, et justement ce type avait été cité par la jeune fille comme étant impliqué dans les rituels. Il a été en taule mais on n'a pas fait d'autres recherches. Ce flic explique qu'il a croisé cinq personnes avec des troubles de la personnalité dans sa carrière, toutes en lien avec des abus rituels.

Dans la quasi-totalité des cas d'abus rituels qui sont amenés à la « justice », les flics ne trouvent pas assez de preuves pour poursuivre quelqu'un. Ce flic n'a jamais pu amener un dossier d'abus rituels jusqu' au tribunal, ce qui donne une idée de l'impunité de ces dingues.

En tout cas, le policier a lui aussi été interpellé par les points communs entre toutes les affaires d'abus rituels, alors que les victimes vient éloignées et ne se connaissent pas :

- La personne qui témoigne est rappelée pour être abusée par les coupables, même si elle déménage.
- Il y a des éléments rituels dans les histoires, comme des abus organisés à une certaine date de l'année
- La plupart ont parlé de meurtre d'enfants et de bébés
- Des naissances non enregistrées sont évoquées, et ces bébés sont massacrés ensuite
- On boit du sang
- Un "livre des ombres"est mentionné
- La personne qui témoigne a des phobies, souvent celle des araignées (car on leur fait croire que les araignées sont Satan et qu'elles peuvent rentrer en eux et tout savoir)
- Des médecins et des flics sont souvent cités parmi les coupables
- Le calendrier est souvent le même

Éléments de compréhension

Coleman explique que plusieurs études sur le sujet des troubles dissociatifs de la personnalité ont été réalisées. Je ne vais pas en faire le tour ici, d'autant qu'elles disent toutes la même chose.

L'une d'elles a été menée par Coleman et un collègue allemand à partir de questionnaires envoyés à des victimes en Allemagne et en Angleterre. En Allemagne, ces questionnaires évoquaient 354 cas de personnes traitées pour des troubles de la personnalité liés à des abus rituels. Là aussi, les cultes sataniques se mélangeaient à la pédopornographie, et dans 13% des cas il s'agissait aussi de groupes fascistes.Il est assez intéressant de noter qu'un bon tiers des cas reportés ont eu lieu en Rhénanie Palatinat, la région frontalière avec la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas, mais d'autres régions frontalières sont beaucoup citées aussi, et qu'il y en a en revanche très peu en ex Allemagne de l'Est.


D'autres études ont été menées aux USA, au Canada, en Australie. A chaque fois, le processus d'endoctrinement décrit par les victimes est le même, et les séquelles sont les mêmes. Ces cultes inversent toutes les valeurs, jouent en permanence sur la tromperie, le mensonge, les faux-semblants.

Il semble que les cérémonies ont pour but à la fois d'endoctriner les novices, et de programmer les victimes.

En 1999, une psychiatre, Carol Rutz, est parvenue à obtenir des documents déclassifiés de la part de la CIA, au sujet de deux vieux projets appelés MK Ultra, Blue Bird et Artichoke, qui avaient pour but de modeler un soldat parfait, capable d'oublier les missions qu'on lui demande d'accomplir et n'ayant aucun état d'âme. Pour cela, de nombreuses expérimentations ont été menées sur des cobayes qui ignoraient tout de ces expériences. Rutz explique que dans ces documents, elle a vu que ces expériences étaient réalisées grâce à de l'hypnose et à des drogues, mais aussi des électrochocs.

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Ces études avaient particulièrement abordé la question des états dissociatifs et les types de tortures subies par les témoins.

En 2007, Rutz a mené une étude appelée Extreme Abuse survey for adult Survivors.

Près de 2000 personnes ont participé à ce questionnaire, dont 81% de femmes. 31 pays ont été cités par les victimes, en premier lieu les Etats-Unis (774 citations), l'Allemagne (273), l'Angleterre (92), le Canada (75)... La France n'a été citée que deux fois, comme la Belgique.

Les résultats montrent que des techniques de torture mentale et physiques se retrouvent un peu partout, du cannibalisme au "mariage à Satan", en passant par les avortements forcés, les électrochocs, la prostitution de mineurs, les rituels...

La même étude a été menée auprès des thérapeutes de ces victimes, qui ont aussi reçu un questionnaire. Une troisième a été orientée sur les mineurs.

Près de 400 thérapeutes ont répondu, qui avaient généralement eu à soigner moins de 10 patients atteints de troubles dissociatifs, qui parlaient d'abus rituels et/ou de contrôle mental. Leurs constats rejoignent les réponses des victimes.

En fait, les études de cas d'abus rituels et de troubles dissociatifs ne manquent pas. Elles sont même très nombreuses, depuis les années 80, pour un phénomène censé ne pas exister. Les groupes d'aide aux survivants se multiplient aussi sur le web, de même que les blogs de survivants, presque uniquement dans les pays anglo-saxons.

On s'aperçoit aussi d'une chose qui n'est pas étonnante finalement : une partie des abus de type rituel sont le fait de groupuscules nazis ou fascistes. On sait qu'entre ces milieux et les milieux occultistes à tendances sataniques, le lien est parfois ténu, comme l'a montré en France l'affaire du Temple Solaire.

Si les autorités parviennent encore à nier l'existence des abus rituels, c'est notamment parce que les victimes mineures ne parlent que si elles sont retirées à leur milieu. Il faut donc que les abus aient été prouvés, ce qui n'arrive pour ainsi dire jamais[6]. Par exemple dans l'affaire du Var, la « justice » a tout fait pour ne pas examiner l'affaire des viols en réunions au tribunal : les plaintes ont toutes été classées sans suite, sans bien-sûr faire d'enquête digne de ce nom. Quant aux meurtres de 16 enfants, ce n'est pas demain la veille qu'on mettra des moyens pour vérifier la réalité de ces faits[7].

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Pourtant, le problème est connu : en 1999, l'Australie a accepté un réfugié politique allemand, victime d'abus rituels., car l'Allemagne n'a rien fait pour que justice soit rendue. Aux USA, c'est Karim Kamal, le père d'une enfant violée par un réseau pédophile et satanique dans le Var, qui a obtenu le statut de réfugié politique en 2001 suite aux persécutions d'une justice française vérolée jusqu'à la moëlle.

Joan Coleman a été violemment attaquée par moult experts qui on tout fait pour décrédibiliser les victimes et leurs thérapeutes. Nombre de "spécialistes" reviennent avec leur fantasme de « chasse aux sorcières », mais cet argumentaire des plus pauvres ne suffit plus. On a parlé de Jimmy Savile, pédophile impuni, grand ami de Thatcher et du prince Charles, qui a violé des centaines de mineurs. Mais on a soigneusement évité d'approfondir la question des rituels sataniques auxquels il s'adonnait dans les sous-sols des hôpitaux où il se baladait comme il voulait. Pourquoi ? Trop sulfureux ? Des rituels au cours desquels il hurlait « Heil Satan », par exemple, avant de mettre à mort de petits animaux[8].

On constate donc une inertie complète des justices nationales face à ce problème[9], ce qui s'explique par le fait que beaucoup de ces tarés occupent des postes clés dans la société. On commence à avoir assez d'éléments sur le sujet pour affirmer cela, en France comme en Belgique, en Angleterre, aux Pays-Bas, aux USA.

Bilan

Aujourd'hui, en France, le bon peuple pense que des tels abus ne peuvent pas exister, et surtout pas du fait de gens bien sous tous rapports. L'omerta judiciaire, et par conséquent médiatique, est telle que le citoyen peut n'avoir jamais entendu parler d'abus rituels, de type satanique, avec viols et meurtres d'enfants.

Pourtant s'il cherchait un tout petit peu, le citoyen tomberait sur de nombreux témoignages, dont en voici quelques-uns dans cet article. Même France 3 a diffusé un reportage sur le sujet il y a des années de cela.


Certaines victimes françaises ont parlé, dont une a osé le faire sous son vrai nom, Fabienne Amyot, qui parle carrément de « terrorisme satanique ». D'autres ont aussi écrit, pour raconter leur histoire, mais il est impossible de diffuser leurs témoignages sans les mettre en danger.

Personnellement, j'ai pu parler à des gens qui ont pu infiltrer ce genre de groupes, et qui ont confirmé pour les rituels à la con, les meurtres d'enfants, la pornographie.

Véronique Liaigre, une victime d'un réseau pédophile et satanique, a parlé des martinistes, d'autres ont évoqué d'autres cultes, mais la finalité est toujours la même : terroriser des victimes et les tenir ensuite par la compromission et la peur. Imaginez les nébuleuses occultes auxquelles on a à faire, et leur pouvoir car elles recrutent évidemment des gens qui peuvent leur être utiles.

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Il s'agit de mafias qui utilisent le satanisme pour agir tranquillement et pour corrompre. Au début, la cible peut être charmée par les breloques, les costumes, les machins ésotériques, un obscur « savoir » qu'on lui donne, et même par les partouzes qui suivent, avec la coke à foison. Sauf que très vite la fête va prendre une autre tournure, plus sadique, perverse. Là, la cible est coincée.

A côté de cela, j'observe la banalisation du satanisme, qui semble séduire pas mal de jeunes, peut-être à cause des clips de chanteurs à la mode comme lady gaga, bourrés de symboliques satanistes. Ils se revendiquent une religion comme les autres, et crient à la discrimination quand on les embête. Ils fricotent avec les nazis, les fascistes, ne respectent rien ni personne, et ils sont de plus en plus nombreux.

Toutefois, il est encore difficile de définir à quel point le contrôle mental est développé en France par la biais des abus rituels. Mais, il y a bien des personnes victimes de ces abus qui subissent plusieurs personnalités, toutes cloisonnées, qui n'ont aucun souvenir ou presque de leur enfance. Des gens qui peuvent être manipulés comme des marionnettes par ceux qui les traumatisent, généralement des proches[10]. Cela existe, mais je serais incapable de dire dans quelles proportions. On m'a seulement dit que si je me rendais compte du nombre de personnes qui subissent cela ou y sont impliquées, je n'en reviendrais pas. En tout cas, le satanisme semble bien pratique pour dissimuler d'autres activités peu avouables, ça fait écran de fumée et on ne va pas chercher plus loin.

Muriel Salmona, qui travaille auprès des victimes d'abus sexuels, a évoqué plusieurs cas de dissociation de la personnalité suite à ces abus. Elle a compris que le viol d'un enfant est le moyen le plus efficace d'obtenir une dissociation. « Ces troubles psychotraumatiques sont méconnus, presque jamais identifiés ni diagnostiqués (les médecins, les psychiatres ne sont pas formés), les victimes sont abandonnées sans traitement spécialisé », précise Muriel Salmona. De fait : pas d'étude du problème = pas de problème. C'est très pratique.

Et les victimes elles-mêmes sont amnésiques de la plupart de leurs traumatismes. J'ai croisé des gens qui ont commencé à se rappeler des traumatismes subis dans l'enfance passé 40 ans.

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« Ces troubles psychotraumatiques sont générés par des situations de peur et de stress extrêmes provoquées par les violences. Ces violences sexuelles sont tellement terrorisantes, sidérantes, incompréhensibles, incohérentes et impensables qu'elles vont pétrifier le psychisme - le mettre en panne - de telle sorte qu'il ne pourra plus jouer son rôle de modérateur de la réponse émotionnelle déclenchée par l'amygdale cérébrale qui joue un rôle d'alarme en commandant la sécrétion d'adrénaline et de cortisol (hormones de stress).

La réponse émotionnelle monte alors en puissance sans rien pour l'arrêter et atteint un stade de stress dépassé qui représente un risque vital cardio-vasculaire (adrénaline) et neurologique (cortisol) par "survoltage" et impose la mise en place par le cerveau de mécanismes de sauvegarde neurobiologiques exceptionnels sous la forme d'une disjonction. C'est un court circuit qui isole l'amygdale cérébrale et qui permet d'éteindre la réponse émotionnelle. Cette disjonction se fait à l'aide de la libération par le cerveau de neuromédiateurs qui sont des drogues dures endogènes morphine-like et kétamine-like. La disjonction entraîne une anesthésie émotionnelle et physique alors que les violences continuent et elle donne une sensation d'irréalité, de déconnexion" »
, ajoute Muriel Salmona. Mais pour aider ces victimes, il faut pouvoir les mettre à l'abri, ce qui est quasiment impossible sans les moyens de la justice.

Je ne voudrais pas faire peur, mais je pense qu'il est temps de regarder les choses en face et de comprendre quelle gangrène est en train de ruiner notre avenir, parce qu'elle vise nos enfants.
Je sais qu'il est très difficile pour les victimes de parler, surtout si elles sont encore en contact avec le milieu qui les a traumatisées. Mais chaque témoignage, même anonyme, permettra de lever un peu plus le voile sur l'horreur qui se déroule en coulisses. En tout cas, j'espère que toutes les victimes de ces barbares trouveront la force de se libérer de tout cela, et peut-être, un jour, de dénoncer ce système. En tout cas, il faut qu'ils sachent que des gens vont les croire.

Notes :

[1] On notera d'ailleurs les moyens financiers et de propagande impressionnants dont ont disposé les partisans de l'inexistence des réseaux pédo sataniques. Ils ont eu de larges tribunes dans l'ensemble des médias, de l'argent pour financer leurs associations, des invitations pour témoigner dans tous les procès d'abus rituels et accuser les enfants d'être tous des menteurs... En face, force est de constater l'absence totale de soutien de nos autorités aux groupes et associations qui tentent de venir en aide aux innombrables victimes de ces réseaux-qui-n'existent-pas.

[2] A l'origine, il s'agissait surtout de former et de donner des outils aux professionnels confrontés à des survivants d'abus rituels. Mais finalement, les victimes elles-mêmes sont arrivées aussi.

[3] Elle figure aussi dans la liste de satanistes établie par RAINS.

[4] Elle a été créée par un couple accusé d'abus sexuels par leur fille, qu'ils ont tout fait pour décrédibiliser mais qui est devenue elle-même thérapeute. Evidemment, Ralph Underwager a rejoint le conseil d'administration. Cette fondation nie la réalité des abus sexuels, surtout s'ils sont organisés par des réseaux, et était capable de dire en 1992, par exemple, que « 65% des accusations d'abus sexuels sont sans fondement, une augmentation de 35% depuis 1976 » (mais le lien vers la newsletter de la FMSF où on pouvait lire une telle connerie a disparu très récemment, il est même introuvable en cache ou via web archive. Il faut dire que c'était vraiment gros.

[5] Combien de fois les victimes ne se sont-elles pas entendu dire par un juge « ah oui mais vous avez bien vu à Outreau : les enfants ont menti ». Des psys comme Bensussan apprennent bien cela aux futurs juges en école de magistrature ! Outreau est bien un désastre judiciaire, mais pas pour les raisons que croit le public.

[6] Il y a cependant eu quelques condamnations aux USA pour abus rituels.

[7] Au contraire, on est occupé à faire taire la maman qui dénonce les viols et le reste, et on a confié les enfants à leur père, qu'ils accusent de les avoir fait entrer dans un réseau pédophile ultra violent. Mais, des affaires comme celle-là sont légion en France, et plus les faits décrits par les enfants sont atroces, moins ils ont de chance d'être protégés.

[8] Valerie Sinason, une psychothérapeute habituée à travailler avec les victimes d'abus rituels, avait tenté d'alerter depuis des années sur les dérives sataniques de Savile. Elle a eu à traiter deux de ses victimes, qui ont décrit des rituels et des viols répétés à l'hôpital de Stoke Mandeville (l'un des nombreux hôpitaux, y compris psychiatriques, dans lesquels Savile avait ses entrées).

[9] La France a eu droit à un rapport accablant de l'ONU sur la manière dont la « justice » traite les affaires de réseaux pédophiles. Depuis, rien n'a bougé et même pire : depuis Outreau, plus personne ne parle de réseaux pédophiles en France. On peut notamment lire dans ce rapport que « « Dans plusieurs cas qui ont été communiqués au Rapporteur spécial, il a été signalé que les individus accusés de commettre des abus étaient étroitement liés à des membres de l'appareil judiciaire ou à des individus occupant de hautes fonctions dans l'administration publique, qui étaient en mesure d'influencer l'issue des procédures à leur détriment, argument qui avait été également formulé par la Division nationale pour la répression des atteintes aux personnes et aux biens », et que « des progrès sensibles ne sont guère envisageables, à moins qu'une collaboration ne puisse s'instaurer entre le Gouvernement, l'appareil judiciaire, les ONG et les victimes » ». Je vous recommande de le lire entier, ainsi que le rapport du CIDE sur le même sujet.

[10] Car en France aussi, on dirait bien que le satanisme est une pratique générationnelle. Les enfants sont abusés par leurs parents, leur famille, des amis de leurs parents. Il peut être difficile d'imaginer des parents amener leurs enfants à des partouzes où ils subissent les pires abus, mais c'est bien ce qu'il se passe chez nous, en France, comme ailleurs.