Un médecin sierra-léonais est décédé mardi après avoir contracté le virus de l'Ebola. Il s'agit du deuxième spécialiste de la maladie qui a récemment succombé à ce virus qui fait actuellement des ravages en Afrique de l'Ouest. Un médecin canadien revenu samedi du Liberia, où il a passé un mois à lutter contre l'épidémie, est lui actuellement en quarantaine mais ne souffre d'aucun symptôme, a indiqué mardi l'ONG qui l'avait dépêché en Afrique.

Le médecin sierra-léonais, Sheik Umar Khan, avait été contaminé il y a quelques jours. Il est décédé dans un hôpital de Médecins Sans Frontières dans le nord du pays.

Samedi déjà, un autre médecin avait perdu la vie au Liberia, pays voisin, pour les mêmes raisons.

Le docteur canadien Azaria Marthyman observe quant à lui actuellement une période de confinement à son domicile de Victoria, sur l'île de Vancouver (côte Pacifique), bien qu'il n'ait pas été testé positif à la fièvre hémorragique qui a fait quelque 700 morts en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.

Par ailleurs, un médecin américain, Kent Brantly, qui a contracté le virus au Liberia où il soignait des patients touchés par Ebola, est "faible et vraiment malade", a rapporté mardi à l'AFP un de ses amis, David Mcray, médecin du Texas.

Selon les médecins qui s'occupent de lui à Monrovia, l'état du Dr Brantly, qui travaillait pour l'association caritative chrétienne Samaritan's Purse, est stable.

En tout, plus de 1200 personnes ont contracté la maladie, au Liberia mais aussi en Sierra Leone et en Guinée et 672 d'entre eux n'ont pas survécu.

D'après l'Organisation mondiale de la Santé, l'épidémie actuelle qui y sévit est la plus mortelle jamais enregistrée.

Ebola perturbe le trafic aérien et le foot

L'épidémie de fièvre hémorragique a conduit mardi une compagnie aérienne à suspendre ses vols vers la Sierra Leone et le Liberia, et la fédération libérienne de football à interrompre ses activités.

La semaine dernière, le Nigeria a annoncé le premier cas d'Ebola sur son sol, un Libérien ayant voyagé par avion de Monrovia à Lagos via Lomé et qui est décédé le 25 juillet.

De Lomé, la compagnie aérienne panafricaine Asky a annoncé l'interruption de ses liaisons avec le Liberia et de la Sierra Leone, suite au décès du Libérien, un de ses passagers. Selon la porte-parole d'Asky, Afoussath Traoré, la décision a été prise mardi avec effet immédiat, pour une durée non précisée.

En conséquence, l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI, une agence de l'ONU) et l'OMS vont se réunir d'urgence.

"Jusqu'à ce (mardi) matin (avant la décision d'Asky, NDLR), cela ne touchait pas l'aviation civile, mais maintenant nous sommes concernés", a souligné le secrétaire général de l'OACI Raymond Benjamin.

Pour freiner la propagation de la fièvre hémorragique, très contagieuse et souvent mortelle, la Fédération libérienne de football (LFA, Liberia football association) a ordonné mardi "avec effet immédiat, la suspension de toutes les activités de football et des activités connexes à travers le pays", selon son président, Musa Bility.

Au 23 juillet, selon l'OMS, la fièvre Ebola avait tué 129 personnes sur 249 cas signalés au Liberia depuis le début de l'année.

Ce bilan n'inclut pas le Libérien décédé le 25 juillet au Nigeria, Patrick Sawyer, un fonctionnaire du ministère libérien des Finances.

Son ministère a annoncé mardi avoir placé sous surveillance sanitaire ses agents ayant été en contact avec la victime. Ils ont été priés de travailler de leur domicile, jusqu'à nouvel ordre.

Cette décision concerne "un peu plus de 25 personnes qui sont actuellement sous surveillance pour 21 jours", durée maximum de l'incubation du virus, a expliqué à l'AFP Sidiki Trawally, directeur de la communication du ministère des Finances.

Le siège du ministère a été fermé temporairement - entre lundi et mardi - pour un nettoyage et une désinfection complète à la demande des autorités sanitaires.

Le virus Ebola se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d'animaux infectés.