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© InconnuRoger Cukierman, président du CRIF.
Dire que Gaza a été le théâtre d'un massacre est disproportionné. Ceci nous vient du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) qui le fait savoir dans un billet sur son site daté du mercredi 6 août.

L'usage des termes « massacre » et « carnage » par le président de la République et son ministre des affaires étrangères Laurent Fabius dans de très récents communiqués pour qualifier des opérations de l'armée Israélienne à Gaza - les bombardements des écoles de l'ONU en l'occurrence - est « disproportionné » pour Roger Cukierman.

Le président du CRIF, qui a tenu à le faire savoir dans un courrier adressé le 5 aout à François Hollande, estime que « le caractère disproportionné de ces termes a suscité de l'incompréhension et une vive émotion chez les Juifs français » car ils « ne tiennent pas compte des exactions commises par le Hamas sur la population palestinienne de Gaza, utilisée comme bouclier humain dans des écoles et des hôpitaux ou sont stockés armes et missiles ». Un des nombreux « arguments » servis lors de la manifestation pro-Israël le 31 juillet pour espérer légitimer l'opération israélienne contre Gaza.

« Ils ne tiennent pas compte des enlèvements et des assassinats de civils israéliens, ni des tunnels creusés pour tuer, ni des milliers de missiles lancés sur la population israélienne depuis 10 ans par les terroristes du Hamas », finit le CRIF, qui n'écrit aucun mot en faveur des Palestiniens de Gaza.

Dans son soutien sans conteste à Israël, l'instance ne tient pas compte des quelques 1 900 morts palestiniens, 9 500 blessés, 490 000 déplacés et les milliers de sans-abris dans une bande de Gaza en ruines des suites d'attaques massives israéliennes en 29 jours de conflit... Ni des opérations Plomb Durci en 2008-2009, Pilier de défense en 2012 et autres raids aériens menés ponctuellement contre les Gazaouis ces dernières années. La liste est bien longue mais la rallonger n'émouvra pas plus le CRIF.