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Produits chimiques aspergés sur les bâtiments à Monrovia, Liberia, pour tenter de prévenir l'épidémie d'Ebola. | AP/Abbas Dulleh
Alors que l'épidémie d'Ebola continue de s'étendre en Afrique de l'Ouest, un premier cas a été identifié au Sénégal, un pays dans lequel le virus n'était pas apparu jusqu'ici. Il s'agit, selon le gouvernement sénégalais, d'un jeune Guinéen qui aurait quitté son pays après avoir été infecté, alors que les frontières avaient été fermées fin-août. Il a été placé en quarantaine à Dakar, vendredi 29 août.

Le jeune homme s'est présenté mardi dans l'hôpital de Fann pour y recevoir des soins avait alors caché le fait qu'il avait été dans son pays d'origine en contact étroit avec des victimes de la fièvre, selon la ministre de la santé sénégalaise, Awa Marie Coll Seck.
« Le dispositif a été renforcé pour éviter la dissémination de la maladie à partir de ce cas importé ».
Selon les derniers chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 1 500 personnes ont été tuées par le virus et le nombre de personnes infectées pourrait grimper jusqu'à 20 000. Le 28 août, l'OMS a dénombré au total 3 069 cas dans quatre pays : le Liberia est le pays le plus touché avec 694 morts, la Sierra Leone en compte 422, la Guinée, 430, et le Nigeria, six.

DES PAYS VOISINS IMPATIENTS, VOIRE NERVEUX

L'agence précise que « plus de 40 % du nombre total des cas sont survenus au cours de trois dernières semaines » mais souligne que la majeure partie est concentrée « dans quelques localités » de la Guinée, la Sierra Leone et du Liberia. En République démocratique du Congo, Ebola a réapparu depuis deux semaines et tué treize personnes. Mais selon l'OMS, le foyer apparu en RDC est distinct de ceux d'Afrique de l'Ouest.

L'arrivée du virus au Sénégal, et le risque qu'il s'y diffuse dans la capitale Dakar et au-delà, ne manquera pas d'inquiéter les pays voisins. D'autant qu'au Nigeria, le virus a été détecté à 400 km de la capitale Lagos, où tous les cas étaient jusqu'alors situés

Une réunion des ministres de la santé des quinze pays membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui s'est déroulée jeudi, a montré à quel point les voisins des pays contaminés sont impatients, voire nerveux. Quelques résolutions ont été adoptées, notamment une meilleure surveillance des points d'entrée et de sortie entre les pays, avec la mise en place d'un questionnaire pour les personnes souhaitant traverser les frontières. La question de la création de couloirs humanitaires sera soumise aux chefs d'Etat.