Image
La Chaîne Météo fait le point sur l'éruption du volcan islandais en cours, avec un point spécifique sur l'évolution des vents pour le trafic aérien.

Une nouvelle éruption du volcan Bardarbunga a commencé dans la nuit de samedi à dimanche, avec l'apparition d'une nouvelle fissure d'1 kilomètre de long entre le glacier du Dyngjujokull et la caldeira d'Askja, d'où s'échappe de la lave. Pour le moment, aucune cendre n'a encore été détectée en altitude mais les autorités de l'aviation civile surveillent de très près l'évolution de la situation. L'éruption continue, de façon modérée, sans explosivité, et donc sans panache de cendre.

De vendredi matin à dimanche soir, la situation du volcan a nécessité de relever le niveau de l'alerte au rouge, avec ainsi l'interdiction de survol de la zone du volcan en avion. L'alerte comportait alors une interdiction de tous les vols en dessous de 1800 mètres d'altitude dans un rayon de 18 kilomètres autour du volcan. Cela n'a eu toutefois aucun impact sur l'aéroport de Reykjavik qui est resté ouvert durant le weekend. Actuellement, en raison de l'absence de cendre dans les rejets volcaniques, le niveau d'alerte a été rabaissé au orange. De plus, le nombre de séisme enregistré est en nette baisse, indiquant alors potentiellement une baisse de l'activité volcanique en perspective.

Une bombe à retardement ?

Le Bardarbunga est un volcan sous-glaciaire (voir notre article) : on ne voit pas le cratère car l'activité volcanique est située sous une épaisse calotte glaciaire, de 150 à 400 m d'épaisseur. Mais de la fumée est détectée depuis samedi dernier. Le danger serait une éruption massive qui propulserait des panaches de cendres et de vapeur d'eau (liée à la fonte du glacier) dans l'atmosphère. Néanmoins, indiquons que les volcans d'Islande ne sont pas "explosifs" comme l'Etna ou le Vésuve en Italie, donc moins dangereux.

L'Europe menacée ?

Si un nuage de cendres se forme, les conditions météo joueraient alors un rôle primordial, comme ce fut le cas au printemps 2010 avec l'éruption de l'Eyjafjol (plus de 100 000 vols annulés et 6 jours de paralysie total du trafic aérien européen). En cas de nuage de cendres volcaniques, le trafic aérien ne serait pas impacté en raison d'un flux de sud-sud-ouest (voire notre vidéo sur la direction des vents actuels). Les cendres volcaniques sont, dans ce cas, rejetées vers l'Arctique ou même le Groenland et non vers le reste de l'Europe. Ce vent de sud à sud-ouest se maintient toute la semaine , sous l'effet d'un puissant anticyclone qui gonfle sur le centre de l'Atlantique et qui rejette le courant perturbé vers le Groenland. Ces conditions météo ne devraient donc pas avoir d'influence sur le trafic aérien de la zone Nord Atlantique.