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© REUTERS/Carlos Garcia Rawlin
Le nouveau gouvernement suédois y voit "un signal important", Israël parle d'une décisions prématurée, à la limite de l'amateurisme.

En annonçant sa décision de bientôt reconnaitre la Palestine, une première pour un pays occidental membre de l'Union européenne, le nouveau gouvernement suédois s'est attiré les foudres d'Israël. Jerusalem estime que cette décision va compliquer les négociations qui patinent depuis des décennies. Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, s'est félicité de cette "grande et noble" initiative suédoise et a souhaité que d'autres capitales suivent l'exemple de Stockholm.

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© REUTERSPremier ministre Löfven
La Suède veut agir pour "une reconnaissance mutuelle". Le nouveau gouvernement formé vendredi, qui allie sociaux-démocrates et Verts, a décidé de prendre ses distances avec la diplomatie traditionnelle de la Suède, très souvent alignées sur les positions des États-Unis et de l'Europe de l'Ouest. "Une solution à deux États suppose une reconnaissance mutuelle et la volonté d'une coexistence pacifique. C'est pourquoi la Suède va reconnaître l'État de Palestine", a déclaré le Premier ministre Löfven dans son discours de politique générale. Cela doit se faire dans le respect "des exigences légitimes à la fois des Palestiniens et des Israéliens quant à leur autodétermination et leur sécurité", a-t-il précisé.

Israël accuse Stockholm de méconnaitre le sujet

Sans surprise, cette annonce a suscité une réaction négative d'Israël, qui a adopté un ton corrosif. "Le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman a regretté les déclarations hâtives faites par le nouveau Premier ministre sur une reconnaissance par la Suède d'un État palestinien, avant même apparemment qu'il n'ait eu le temps d'étudier la question en profondeur", a réagi le bureau du ministre israélien des Affaires étrangères dans un communiqué. "Le Premier ministre Löfven doit comprendre qu'aucune déclaration ou action par une partie externe ne peut se substituer à des négociations directes entre les deux parties" israélienne et palestinienne, a-t-il poursuivi plus diplomatiquement.


Commentaire : Si le sujet n'était pas aussi grave, on aurait bien envie de rire, allegro. On peut se demander, à moins d'habiter sur une autre planète, qui, sur Terre, n'a pas eu le temps d'étudier la question palestinienne et ses dizaines d'années de massacres, d'injustices, de tortures et de meurtres. De génocide en somme.


Les États-Unis jugent cette décision "prématurée". Les États-Unis ont pour leur part prévenu que toute "reconnaissance internationale d'un État palestinien" était "prématurée". La porte-parole du département d'État Jennifer Psaki a réaffirmé le "soutien" de Washington au principe d'un "État palestinien", mais par le biais d'un processus de paix, d'une "solution négociée" et de "reconnaissance mutuelle" entre Palestiniens et Israël. "Ce sont les parties qui doivent vouloir et pouvoir aller de l'avant", a-t-elle plaidé.

Selon un décompte de l'AFP, au moins 112 pays ont reconnu l'État de Palestine. D'après l'autorité palestinienne, ils seraient 134, dont sept membres de l'Union européenne : la République tchèque, la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, Malte et Chypre.