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À mesure que leur journée de travail avance, les médecins ont tendance à prescrire plus d'antibiotiques de façon inappropriée, selon une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) Internal Medicine.

Les médecins prennent de nombreuses décisions de soins pour les patients chaque jour. La demande cognitive cumulative de ces décisions peut éroder leur capacité à résister aux choix potentiellement inappropriés, expliquent les chercheurs.

Les psychologues ont appelé fatigue décisionnelle cette érosion de la maîtrise de soi après des prises de décisions répétées. Ils ont montré que le phénomène affecte des professionnels non médicaux. Par exemple des études ont montré une détérioration de la qualité des décisions chez les juges après une session de prises de décision.

Dans les soins de première ligne, notent les chercheurs, "la prescription d'antibiotiques pour les infections respiratoires aiguës est un service inapproprié courant. Les cliniciens peuvent prescrire des antibiotiques non nécessaires en raison d'une demande perçue ou explicite du patient, un désir que conclure la visite rapidement, ou une peur irréaliste de complications."

Jeffrey A. Linder du Brigham and Women's Hospital de Boston et ses collègues ont fait l'hypothèse que la fatigue décisionnelle, si présente, augmenterait la probabilité de prescription d'antibiotiques pour des personnes atteintes d'infections respiratoires aiguës à mesure que le temps de travail avance.

Ils ont mis en relation les données de facturations et les dossiers médicaux de patients de 23 cliniques de soins primaires durant 17 mois et ont analysé plus de 21 000 visites pour des infections respiratoires aiguës ayant eu lieu au cours de 2 sessions de 4 heures, 8 heures à midi et de 13 heures à 17 heures.

La prescription d'antibiotiques augmentait tout au long des séances du matin et de l'après-midi. Environ 5 % plus de patients recevaient des antibiotiques à la fin d'une session par rapport au début. Les médecins semblent « s'user » lors de leurs sessions de clinique du matin et de l'après-midi, notent les chercheurs.

Des solutions pourraient inclure des horaires différents, des sessions plus courtes, des pauses plus nombreuses ou peut-être même des collations, suggèrent-ils.