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Les voyageurs présentant des symptômes associés au virus Ebola devront se soumettre à des tests de température corporelle ciblés dans les aéroports canadiens par mesure préventive.

Ottawa a emboîté le pas à Washington, mercredi, en annonçant un resserrement des contrôles de sécurité dans les aéroports du pays.

« Le gouvernement prendra des mesures additionnelles en implantant des contrôles de température ciblés », a affirmé en Chambre la ministre fédérale de la Santé, Rona Ambrose, en réponse à une question de l'opposition.

Déjà, « les voyageurs en provenance des pays d'Afrique de l'Ouest touchés [par l'épidémie] sont repérés, et on leur demande des informations sur leur état de santé », a-t-elle spécifié.

Dans une déclaration écrite transmise en fin de journée, mercredi, l'administrateur en chef de la santé publique, le docteur Gregory Taylor, a précisé en quoi consistaient ces nouvelles mesures.

« Si les voyageurs sont malades ou qu'ils disent avoir été en contact avec une personne malade, ils seront envoyés à un officier de quarantaine de l'Agence de la santé publique du Canada », a-t-il indiqué, ajoutant que ceux-ci disposent de la formation et de l'équipement nécessaires pour gérer le tout.

Le communiqué ne dit pas quels aéroports du pays seront touchés par cette mesure, ni à partir de quel moment elle entrera en vigueur.

Aucun vol direct en provenance des pays affectés par l'épidémie ne se pose au Canada, a signalé le docteur Taylor, soulignant que l'Ebola représente un risque « très bas » pour la population canadienne.

Le porte-parole néo-démocrate en matière d'affaires internationales, Paul Dewar, a accusé le gouvernement d'improvisation dans ce dossier.

« Le gouvernement devrait agir et non réagir. [...] La ministre de la Santé y va d'une réponse de 30 secondes en Chambre au sujet des contrôles, et la ministre des Transports n'en sait rien », a-t-il laissé tomber à l'issue de la période de questions.

« Alors il me semble que leur plan est dicté par la confusion », a ajouté M. Dewar, qui n'avait pas pris connaissance de la déclaration du docteur Taylor avant de tenir ces propos.

L'annonce de la ministre Ambrose survient dans la foulée du décès d'un patient qui avait été hospitalisé au Texas après avoir reçu un diagnostic d'Ebola.

Washington a annoncé mercredi un resserrement des mesures de sécurité dans les aéroports après que cette information eut été rendue publique.

Les passagers en provenance des trois pays d'Afrique de l'Ouest (Liberia, Sierra Leone et Guinée) les plus touchés par l'épidémie feront l'objet de contrôles renforcés à leur arrivée dans cinq aéroports des États-Unis, a indiqué la Maison-Blanche.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, au moins 8033 personnes ont contracté la maladie à virus Ebola, et près de 3900 d'entre elles en sont mortes.