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Une image en fluorescence d'un ADN viral situé dans le cytoplasme d'une cellule. Crédits : A. Rottach/LMU via io9
De nombreux virus seraient capables de transformer leur ADN en une structure analogue à celle d'un fluide, pour pouvoir mieux infecter les cellules.

Comment les virus parviennent-ils aussi facilement à infecter les cellules hôtes ? Plus particulièrement, comment réussissent-ils à y injecter leur ADN, cette structure rigide dont on imagine a priori qu'il ne doit pas être chose aisée de la faire passer dans une cellule tierce ? Réponse : en transformant cet ADN rigide... en liquide.

Aussi fou que cela puisse paraître, c'est bel et bien ce que révèlent deux études, publiées séparément dans les revues Nature Chemical Biology et Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), respectivement sous les titres "Solid-to-fluid DNA transition inside HSV-1 capsid close to the temperature of infection" et "Solid-to-fluid - like DNA transition in viruses facilitates infection".

Selon ces travaux, tous deux menés par le physicien et biologiste Alex Evilevitch (Université Carnegie Mellon de Pennsylvanie, Etats-Unis), de nombreux virus seraient capables de faire passer leur ADN de leur structure cristalline rigide habituelle à une structure analogue à celle d'un fluide au cours de l'infection d'une cellule hôte. Un mécanisme qui aurait bien évidemment pour effet de faciliter ladite infection.

Pour parvenir à ce résultat, Alex Evilevitch et ses collègues ont étudié le comportement de deux virus distincts : Herpex Simplex, un virus qui infecte les humains (il cause notamment l'herpès buccal), et le virus phage lambda (un virus bactériophage qui infecte la bactérie E. coli).

Les chercheurs se sont aperçus que, lorsque l'un ou l'autre de ces deux virus infecte une cellule, l'ADN de ces virus passe d'une structure cristalline solide à une structure analogue à celle d'un fluide. Un phénomène qui se produit lorsque le milieu ambiant est à 37°C. Soit précisément la température moyenne du corps humain...

Selon les auteurs de ces deux études, ce résultat laisse entrevoir la possibilité de mettre au point de nouveaux traitements qui viseraient non pas l'ADN des virus, mais qui empêcheraient ces derniers d'accéder à cette fameuse phase au cours de laquelle leur ADN se transforme en une structure analogue à celle d'un fluide.