A l'échelle cosmique, la comète Siding Spring va frôler Mars dimanche, passant à 139.000 kilomètres de sa surface. Cinq sondes orbitant autour de la planète rouge vont pouvoir observer de près l'événement.


Quelque 139.500 kilomètres, soit moitié moins que la distance qui sépare la Terre de la Lune. C'est à cette distance, selon la Nasa, que la comète Siding Spring (ou C/2013 A1) va frôler Mars, dimanche. Par comparaison, elle passera dix fois plus près que n'importe quelle comète observée à proximité de la Terre. Si d'après les calculs des scientifiques, cet objet de 700 mètres de diamètre ne devrait pas heurter la planète, des débris de sa queue pourraient entrer dans la fine atmosphère martienne.

Les sondes en orbite en danger?

Le problème reste que ces débris issus de la chevelure ou coma (le nuage de poussières et de gaz dispersé par la comète) risquent également d'endommager les sondes en orbite autour de la planète. Cinq sondes évoluent à proximité de Mars: l'Européenne (ESA) Mars Express, les Américaines MRP, Mars Odyssey et Maven et l'Indienne Mars Orbiter Mission (MOM). Tous ces instruments auront les "yeux" tournés vers l'astre qui file dans l'espace à plus de 200.000 km/h, soit 56 kilomètres par seconde.

Une période critique de 20 minutes

Le moment le plus risqué pour les engins spatiaux en orbite débutera environ 90 minutes après le passage du noyau de la comète au plus près de la planète et durera environ 20 minutes, lorsque Mars traversera la partie la plus large de la traînée de poussières laissée par la comète.

Le mythique télescope Hubble en orbite terrestre sera aussi positionné pour observer cette visite stellaire, ainsi que Kepler, Swift, Spitzer et Chandra. Les satellites dédiés à l'observation du Soleil, Stereo et Soho seront également mobilisés. Et enfin, les télescopes professionnels et amateurs terrestres.

Les robots présents à la surface de Mars, Oppotunity et Curiosity auront plus de difficultés à observer le passage de Siding Spring qui se fera pour eux en plein jour.

"Un cadeau de la science cosmique"

John Grunsfeld, astronaute et administrateur adjoint de la Direction des missions scientifiques de la Nasa à Washington, voit cet événement comme "un cadeau de la science cosmique". "Cette comète n'est encore jamais entrée dans le système solaire interne, elle fournira une nouvelle source d'indices pour comprendre les premiers jours de notre système".