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L'association Robin des Bois a porté plainte pour "délit de pollution des eaux" et "abandon de déchets". Le groupe pétrolier ExxonMobil a été épinglé dans un reportage de France 2, intitulé Piège de plastique et diffusé mardi 7 octobre 2014. L'association pour la protection de l'homme et de l'environnement, Robin des Bois, accuse, dans ce documentaire, le complexe industriel de Port-Jérôme, près du Havre, spécialisé dans la fabrication des granules de plastique, nécessaires à la fabrication de multiples objets, de « laisser s'échapper dans la nature », des tonnes de quantité de ces micro-éléments. Des quantités phénoménales qui viendraient polluer les rivages et eaux de l'estuaire de la Seine.

Robin des Bois a d'ailleurs porté plainte contre X, auprès du procureur de la République du Havre, pour « délit de pollution des eaux » et « abandon de déchets ». Dans son viseur, le pétrolier ExxonMobil de Port-Jérôme, mais aussi quatre autres entreprises voisines.

De l'usine à la Seine

Ces granules de polyéthylène et de polypropylène, fabriqués à base de pétrole brut, ne mesurent que quelques millimètres de diamètre. Ils sont utilisés dans la conception de nombreux objets et équipements. Ceux qui sortent du complexe industriel de Port-Jérôme, servent, eux, dans l'automobile, l'électroménager et l'emballage. Ces granules sont conditionnés dans de gigantesques balles (de plastique) que les transporteurs acheminent, par les routes, jusqu'aux entreprises bénéficiaires. Dans Piège de plastique, Charlotte Nithart, la représentante de Robin des bois, démontre que ces micro-particules sortent aisément des murs de l'industriel et se répandent jusqu'aux rives de la Seine.

L'équivalent de 74 000 bouteilles de plastique

L'association de protection de l'homme et de l'environnement a même effectué un comptage, pendant plusieurs mois, au pied d'une conduite d'eau extérieure, implantée aux abords du complexe, au cours de l'année 2013. « 2,2 tonnes de granules sont passés par cette buse et partis dans la Seine. C'est l'équivalent de 74 000 bouteilles d'eau minérale ! », dénonce la jeune militante agacée par ce laxisme. Interrogé par la journaliste de France 2, Exxon Mobil aurait rejeté la faute sur les transporteurs, « pas suffisamment vigilants ».

Le reportage souligne qu'une fois dans l'eau, ces micro-particules absorbent et libèrent des produits chimiques qui viennent contaminer oiseaux et poissons. « 600 espèces sont victimes, aujourd'hui, des déchets marins », déplore l'association en attente, désormais, d'un retour de la justice.