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© B.GruaLe Mistral Vladivostok
Hier 25 novembre 2014, la France, par la bouche du président de la République, vient de confirmer que la livraison aux Russes des Bâtiments de projection et de commandement (BPC) Mistral, qui leur appartiennent, est reportée sine die. On ne trouve pas de mots trop forts pour qualifier cette forfaiture. Brigandage, gangstérisme à l'échelle internationale ? Même pas. Les gangsters prennent quelques risques personnels quand ils commettent leurs actes. C'est de la couardise. François Hollande, du fond de son bureau, ne prend aucun risque, sinon celui de déshonorer la France, et de compromettre, là aussi sine die, nos relations avec la Russie, indispensables pour l'avenir, autant de la France que de l'Europe.

Une nation maritime comme la France, ayant toujours cultivé (sauf devant Hitler) des traditions d'honneur naval, acceptera-t-elle de voir laisser débarquer du Vladivostock des marins russes qui avaient pu penser y être chez eux, malgré les rebuffades incessantes dont les autorités de Saint-Nazaire les accablaient, au mépris de toute solidarité entre gens de mer ? Et s'ils n'acceptaient pas d'abandonner leur bord volontairement, leur enverra-t-on les CRS ?

Plutôt que de gangstérisme, il faudrait parler de couardise déshonorante face aux pressions de l'Amérique. Une Amérique qui ne se prive pas de négocier avec la Russie lorsque ses intérêts l'exigent, comme actuellement face à l'Iran. Mais ce qui est bon pour Washington ne doit pas être autorisé à la France, qui, depuis la mort de De Gaulle, a perdu toute indépendance. Couardise aussi face aux membres européens de l'Otan, notamment les irresponsables Pologne et États baltes, qui, au lieu de contribuer à une vraie défense européenne, ne savent que confier la garde de leurs bijoux de famille à une puissance hégémonique atlantiste, devant laquelle ils se sont toujours couchés.

Que l'on ne dise pas que les deux BPC, à peine livrés aux Russes, seraient engagés dans des manœuvres d'intimidation, sinon dans de vrais conflits, contre l'Ukraine et autres grands alliés de l'Amérique. La Russie, détentrice de l'arme nucléaire tactique et de missiles qui sont les plus performants du monde, n'aurait pas besoin de tels arguments pour se faire entendre, si véritablement elle poursuivait des fins militaires. Connaissant la prudence de Poutine, elle n'y ferait appel qu'en réponse à des attaques délibérées.

Dieu sait que je n'ai guère de sympathie pour le Front national. Mais je ne pourrais que voter en faveur de Marine Le Pen aux prochaines élections, si elle s'opposait, sur le terrain et avec la vigueur nécessaire, à la trahison par la France de ses engagements à l'égard de la Russie.


Commentaire : Bon, encore faudrait-il que le fait de voter puisse réellement servir à quelque chose...