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Au tour des Inrocks de sonner la charge contre Étienne Chouard. L'hallali tous azimuts lancé par le système contre le héraut du non au projet de référendum européen en 2005, chantre d'une Constituante élue par tirage au sort, ne se dément décidément pas.

Le tort d'Étienne Chouard ? Avoir soutenu la liberté d'expression de gens de tous bords, y compris de l'autre bord que le sien : les Soral, Meyssan et autres "conspirationnistes" désignés à la vindicte de l'opinion par les médias mainstream. Un brin de naïveté ? Sans doute, et l'intéressé vient de publier une mise au point concernant Soral sur son blog.

Mais les Inrocks citent-ils à l'appui de leurs accusations des slogans de "conspirationnistes" repris par Étienne Chouard ? Non, ils avancent, comme si cela valait contamination par retour, qu'Étienne Chouard est cité par ceux-là, voire même qu'il est inscrit sur certaines de leurs pages ou de leurs groupes Facebook.

Problème : n'importe qui peut inscrire n'importe qui sur n'importe quelle page ou groupe Facebook à son insu. Et c'est bien ce dont se défend l'intéressé : non, il n'a jamais demandé à faire partie des groupes incriminés, ni "liké" personnellement la moindre des pages citées par "l'accusation".

Des procès en sorcellerie typiques des époques malades

Mais qu'à cela ne tienne, haro toute sur le vilain canard. Le plus désolant est qu'il se trouve de gens qui se disent de gauche pour participer à la curée en répercutant les dénonciations approximatives distillées par un média mainstream appartenant au milieu interlope de la grande finance (les Inrocks sont la propriété de Matthieu Pigasse, directeur général de la banque Lazard, au même titre que Le Monde et le Nouvel Observateur).

En vérité, l'affaire dépasse largement la seule personne d'Étienne Chouard. Le philosophe Noam Chomsky lui-même en fit les frais. Les procès en sorcellerie, typiques des époques malades, se caractérisent par une crispation violente des esprits échauffés, une exigence pathologique de pureté à tous les niveaux (identités nationale, morale, politique...), un rejet répulsif de tout ce qui est ou peut paraître étranger.

Le "déviant" politique ou désigné comme tel rejoint ici dans leurs infortunes le Rom, le sans-papier ou le bouc émissaire judéo-musulman du moment.

Ces "complotistes" qui frappent là où ça fait mal

En attendant, je connais suffisamment Étienne Chouard pour penser qu'il ne partage pas du tout les idées scabreuses qu'on lui prête. Du moins jusqu'à ces preuves du contraire que ceux qui l'excommunient sont bien en peine aujourd'hui d'apporter.

Je suis les études d'Étienne Chouard avec attention. Qu'on adhère ou non à tous ses partis pris en matière de constituante ou de démocratie n'enlève rien à la qualité de la tâche accomplie. Je lui sais gré de travailler sans se ménager, dans le bon sens et malgré les obstacles, à l'édification d'un monde d'après plus avenant.

Les attaques dont il est la cible en paraissent d'autant plus navrantes. L'accusation de complotisme semble être devenue le dernier réflexe de rejet utilisé par un vieux système acculé, reprise en boucle par les intoxiqués de la propagande, de droite comme hélas de gauche. Elle en dit bien plus long sur la confusion des procureurs, que sur la "déviance" soupçonnée des accusés.

Ceux-là, les "complotistes", forment certes un ensemble disparate : des tordus pas vraiment sympathiques (Dieudonné, Meyssan, Soral), mais aussi des éclaireurs éclairés et perspicaces qui frappent juste là où ça fait mal, dans des genres souvent différents : Olivier Berruyer, Pascal Boniface, Michel Collon, Jacques Sapir ou encore... Étienne Chouard.


Commentaire : Concernant les "tordus pas vraiment sympathiques", cela n'engage que la subjectivité de son auteur.