Traduction : N.N

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Un rapport du mouvement britannique Reprieve affirme que les drones américains au Yémen et au Pakistan tueraient 28 « anonymes » pour chaque cible réellement visée. De plus, « 41 hommes ont, semble-t-il, réussi l'impossible : mourir une première fois, puis une seconde, puis mourir encore. Ces rapports indiquent que chaque cible assassinée mourrait environ trois fois avant de réellement disparaître. »

On est loin de la précision tant vantée des attaques de drones et de la promesse d'une guerre future épargnant aux civils la ruine et la destruction et évitant les dégâts collatéraux. Le Président Obama disait en 2013 : « En concentrant notre action contre ceux qui veulent nous tuer, et non les gens parmi lesquels ils se cachent, nous choisissons le mode d'action le moins susceptible d'entraîner la perte de vies innocentes. »

Il faut le dire vite. Un extrait du rapport de Reprieve :
« Jusqu'à 1147 personnes pourraient avoir été tuées dans des opérations visant à éliminer 41 hommes, constituant un quart des victimes de frappes de drones au Pakistan et au Yémen. Dans ce dernier, des frappes visant 17 cibles seraient à l'origine de la moitié des victimes civiles confirmées. De plus, les preuves laissent penser qu'au moins quatre des 17 cibles seraient encore vivantes. De la même manière au Pakistan, 221 personnes, dont 103 enfants, ont été tuées dans le but d'éliminer quatre hommes, dont trois sont encore en vie et un mort de causes naturelles. Une des cibles, Fahd al-Quso, a été signalée comme tuée à la fois au Pakistan et au Yémen. Dans les quatre tentatives d'élimination de ce dernier, 48 personnes pourraient avoir perdu la vie. »
Le rapport complet, incluant le détail de la méthodologie utilisée pour les listes, se trouve ici.
(merci à The Liberty Crier et Break the Matrix.)

Plus tôt dans l'année, Newsweek rapportait que « la guerre des drones d'Obama ne semblait pas près de s'arrêter ». D'après une dépêche :
« Malgré quelques frappes de drones spectaculaires ayant mené à la disparition de chefs au Yémen et au Pakistan, celles-ci sont le sujet d'inquiétudes grandissantes à Washington, où l'on se demande si ces attaques ciblées ne pourraient pas être contre-productives. Les « dommages collatéraux » sont vus comme l'un des arguments utilisés par al-Qaïda, sapant ainsi la principale raison de mener cette campagne de frappes de drones - protéger les Américains. »
« Ce n'est jamais une bonne idée de se faire plus d'ennemis que ce dont vous pouvez vous débarrasser », nous a confié à ce propos un ancien membre de la NSA.