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Comment en est-on arrivé à la situation de désamour de plus en plus évident entre l'UE et ses citoyens ?

Face à l'ampleur croissante du rejet, n'importe quel responsable avisé de quelque entreprise que ce soit se poserait la question. Mais, les fonctionnaires autistes et surpayés de cette incompréhensible et ennuyeuse machine qu'est devenue l'UE, vivent dans leur bulle, sans même voir que celle-ci menace de plus en plus de leur éclater au visage et d'y entraîner les peuples qu'ils prétendent mener.

La faute à qui ? Certainement pas aux populations qui ont « subi » cette Europe mise en place par une pléthore de technocrates plus soucieux de leurs prérogatives et de leurs privilèges que d'accomplir ce qui était l'objectif initial d'un rapprochement des nations et des peuples européens entre eux. Salaires injustifiés, impôts minimes ou inexistants, avantages multiples, les fonctionnaires européens n'ont eu de cesse de s'octroyer quantité d'avantages incompréhensibles et infondés pour la plupart des habitants de l'Union.

Et n'allez pas croire que vu la taille des hémicycles et le nombre de fourmis qui y siègent l'on s'acharne à la besogne. Non ! Il s'agit plutôt d'une ambiance de cigale où chacun vient selon son humeur, se distraire, s'ennuyer et se diluer dans la masse anonyme de tous ces fonctionnaires improductifs, vivant largement sur le dos des populations européennes qui elles, ont de plus en plus de mal à nouer les deux bouts ! Pour exemple : le gaspillage éhonté qu'entraîne chaque mois depuis des dizaines d'années (!) la valse de ces technocrates contraints de se taper Strasbourg avec la noria de camions chargés de leurs dossiers pour quelques jours de cession... parce que la France en est encore à des prétentions d'un autre âge ! « Restrictions budgétaires », « économies », « restructurations », « écologie », répètent-ils à l'envi ?... oui, pour les autres, comme toujours !

Les dossiers de discorde entre les populations et cette technocratie omnipotente sont nombreux : privatisation des services ; dumping social par une concurrence faussée de la part de pays à bas salaires ; marchandisation des individus ; ouverture aveugle des frontières à des pays où sévissent des pratiques mafieuses ; politique extérieure erronée dans nombre de cas (Palestine, Libye, Syrie, Ukraine,...) et frappée d'injustices évidentes ; politique fiscale inéquitable ; politique énergétique disparate et illisible ; politique migratoire désastreuse ; choix écologiques timides face aux défis majeurs qui menacent les équilibres de la planète ; financiarisation de l'économie, ... et j'en passe ! Sans parler de la malencontreuse décision d'établir une monnaie unique dans des pays qui n'étaient manifestement pas prêts à y participer. Voilà le sinistre tableau qui fait qu'aujourd'hui des citoyens de plus en plus nombreux de pays voisins se dressent les uns contre les autres. Une partie des peuples de Grèce, d'Espagne, du Portugal, d'Italie et d'autres... en veut à l'Allemagne pour son intransigeance à imposer « les critères de convergence » jugés trop sévères, achevant ainsi les plus précaires qui étaient déjà à genoux... Loin d'un sentiment de solidarité, l'on assiste à un repli sur soi et à la tentation de s'isoler des autres... Belle réussite !

Et que dire des nababs qui président à la BCE (Banque centrale européenne) où l'on a d'abord aperçu l'hirsute néerlandais W. Duisenberg et son autisme profond ; auquel a succédé le pédant français J-Cl. Trichet champion des décisions ineptes face aux marchés ; pour se farcir aujourd'hui l'indécis M. Draghi qui en-dehors d'avertissements répétés ne parvient pas à prendre les mesures que la situation économique catastrophique de l'UE exige pourtant... En est-il un parmi eux qui est sommé de s'expliquer ou rendre des comptes de ses erreurs !? Nullement... Pareil pour les Solana, Ashton, Van Rompuy, Barroso and c°... champions de la figuration, des poignées de mains, du parler pour ne rien dire ! Dernier parvenu dans cette tragi-comédie européenne qui décidément rate ses virages à chaque coup, J-Cl. Juncker, nouveau président de la Commission, bel exemple de probité d'un 1er Ministre luxembourgeois dont le pays a pratiqué pendant des décennies l'évasion fiscale à grande échelle et défenseur farouche du secret bancaire... Ceux-là, non élus par la population, ne sont donc pas tenus pour responsables de leurs actes qui influent pourtant sur le quotidien de plus de centaines de millions d'individus. « Démocratie », disiez-vous !? Cherchez l'erreur !...

Malgré ce piètre constat, quand il est demandé de se prononcer sur leur désir d'Europe, une majorité de citoyens continue à en vouloir l'avènement. Comprenant que dans la marche globalisée du monde, il est sans doute plus utile de s'unir que de se diviser. De créer des ponts plutôt que des murs. Mais en revanche, pas dans le cadre de ce qui leur est proposé par les autorités en place. Et c'est là que le bât blesse : les fonctionnaires européens sont archi mal perçus - avec raison - par la population. Les décisions prises, les décrets arrêtés, les directives entérinées, les traités ordonnés contre l'avis des citoyens - quand ce n'est pas dans leur dos ! - ne font qu'éloigner ces derniers lentement mais sûrement des autorités qui les leur imposent. Et au lieu de s'interroger sur les raisons de cet écart préjudiciable à l'avenir même de l'Europe, celles-ci s'entêtent et poursuivent obstinément dans leur manière d'agir en lieu et place de se remettre en question. Et ainsi, année après année, ce qui devait tendre à réunir les peuples finit par les diviser.

A vrai dire, et comme toujours dès qu'il s'agit de responsabilités politiques, il y a une énorme carence pédagogique de la part des cadres des institutions européennes à l'égard des populations. Après des décennies de Marché commun, puis de CEE (Communauté économique européenne) et maintenant d'UE (Union Européenne), faites donc l'expérience d'un micro-trottoir à propos des institutions européennes et écoutez ce que les citoyens en disent. Vous verrez rapidement que seule une infime minorité peut en expliquer les rouages sommaires. Même à Bruxelles où l'Europe a établi ses quartiers, la population dans son écrasante majorité, ne comprend rien à rien à ces institutions complexes pour ne pas dire confuses. Avec pour résultat que l'UE se construit sans son principal acteur, à savoir, la population européenne elle-même ! Ou en d'autres mots, l'on a mis en place une gigantesque machine technocratique, en oubliant d'y insuffler le minimum d'âme indispensable à la rendre humaine, accessible et appréciable par ses concitoyens, principaux concernés par cet énorme projet...

Dès lors, comment ne pas penser que sauf changement radical, l'avenir de cette titanesque et invraisemblable machinerie est compromis ? Et que s'il survenait quelques pépins supplémentaires dans son actuelle élaboration, un effondrement de cet ensemble fragilisé par ceux-là mêmes qui en ont la charge n'est plus du domaine d'un mauvais rêve, mais au contraire, semble séduire de plus en plus de citoyens européens, lassés par tant de gabegies et d'incompétences... Jusqu'au sein des institutions elles-mêmes où croissent les « euro-sceptiques » le plus souvent de droite pour ne pas dire d'extrême-droite... Ce qui augure de lendemains bien éloignés des chants promis, mais plus proches de cauchemars que l'on pensait sans doute de manière naïve, appartenir définitivement au passé...