Traduction : Horizons et débats

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© Inconnu"Ce n'est pas ce que vous croyez!"
Il faut toujours un peu d'espoir. Cet espoir est devenu réalité à travers la sénatrice de la Californie, Mme Dianne Feinstein. Elle a été l'élément moteur du pire rapport qu'on ait pu présenter au Congrès américain. Ce qui a été publié dans ce rapport et ce que chacun peut encore s'imaginer en plus doit avoir des conséquences. Face aux médias alignés n'assumant pas leur responsabilité, il ne suffit pas d'attendre que le temps passe. Les États-Unis ne seront pas mesurés à l'aune des personnes ayant noirci certaines parties de ce rapport pour dissimuler le pire. Les Etats-Unis doivent être mesurés à l'aune de leur disposition à faire passer en jugement les personnes ayant perpétré ces crimes contre l'humanité et à déférer d'anciens présidents et ministres d'un gouvernement Bush devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Dans ce contexte, le fait de savoir si les Etats-Unis ont signé l'acte fondateur de la CPI ou non n'a aucune importance. Bill Clinton a en tous cas déjà placé sa signature sous ce document. Aujourd'hui, on ne peut qu'entrevoir pourquoi George W. Bush a retiré sa signature. Cela signifie-t-il que le reste du monde doit s'accommoder durablement à la situation que les États-Unis recouvrent le monde de guerres, de terreur et de tueries uniquement pour ne pas devoir se soumettre aux juges de la Haye?

Mme Feinstein peut avoir la certitude de la manière dont les choses vont se passer à Washington, à l'avenir. Suite à ce rapport, la division entre les pouvoirs bellicistes à Washington sera complète. Tout comme pendant la présidence Obama, son prédécesseur a été mis au pilori de manière historique, le prochain règlement de comptes est aussi sûr que deux et deux font quatre.

Les assassinats par drones dans de larges parties du monde, violant toutes les règles juridiques reconnues jusqu'il y a peu et dont le président actuel est responsable, demandent urgemment à être traités devant le Congrès à la manière de la sénatrice Feinstein. Vu la majorité parlementaire actuelle qui domine les deux chambres du Congrès depuis les dernières élections, il ne faudra vraisemblablement plus attendre bien longtemps. Après qu'aux États-Unis, on a laissé se délabrer de larges pans de l'économie financière mondiale à la suite de la faillite de Lehmann-Brothers, nous risquons de devoir subir une « guerre civile politique » telle que le monde ne l'a encore jamais endurée. Il ne s'agit pas de donner satisfaction aux victimes, de soumettre les coupables à leur juste punition ou d'enfin faire un procès justifié d'un ancien gouvernement. L'unique chose qui compte, c'est d'avoir pouvoir dans la forteresse, coûte que coûte.

Et nous? Pourquoi Mme la Chancelière fédérale n'a-t-elle pas exigé, lors de la récente journée du parti CDU à Cologne - bien qu'alors certains détails bouleversants du rapport de Washington étaient déjà connus - , une rencontre immédiate des chefs d'États et de gouvernements des pays-membres de l'OTAN? Comme toutes les autres personnes politiques, elle sait pertinemment que les crimes contre l'humanité relatés dans le rapport n'auraient pas été possibles sans le soutien de l'OTAN. On n'a nullement besoin d'attendre l'apparition d'un secrétaire général de l'OTAN norvégien paraissant s'être volatilisé ces derniers jours.

Le pivot de ce réseau meurtrier s'appelle Ramstein et cette base aérienne se trouve en Allemagne. En Pologne - pays se comportant actuellement de manière totalement déplacée quand il s'agit de combattre son pire ennemi - , on préconise qu'il ne faut surtout pas trop s'occuper de ce rapport washingtonien. Mais nous n'avons pas besoin de montrer quelqu'un du doigt, même si on pense à certaines personnes du passé, notamment à un certain « Quisling ». Le gouvernement fédéral allemand semble avoir décidé de se comporter comme si de rien n'était. Il ne réalise pas que l'idée de la communauté des valeurs est définitivement morte, si elle ne met pas à l'ordre du jour au plus haut niveau ces évènements et ne profite pas de cette occasion pour « faire le ménage au sein de l'Alliance » s'imposant depuis longtemps. Cela prouve à quel point il a été fatal de confier à l'OTAN, à l'aide du Pacte nord-atlantique accepté par les Parlements des États-membres, l'application de la politique américaine à travers le monde.

Ces derniers jours, suite à une série d'homicides, il y a eu aux États-Unis, tels les derniers soubresauts des vertus démocratiques, des manifestations avec le slogan : « We can't breathe. » Oui, il en est ainsi. L'OTAN nous a une seule fois préservé la paix, aujourd'hui, elle nous apporte la guerre. Pas uniquement à nous, mais elle ensanglante toute la région de l'Ukraine à l'Afghanistan, d'une manière ou d'une autre. Notre liberté de presse n'existe plus que sur le papier. Les citoyens ont le sentiment que leur propre gouvernement est au plus haut niveau, impuissant, indépendamment du fait qu'il s'agisse de guerres ou de flux de réfugiés. Selon certains articles de presse, il faut, en Grande-Bretagne, renoncer à utiliser le terme de « Noël » dans un nombre considérable de communes, parce que cela pourrait déplaire aux personnes affluant sur l'île. De nombreuses personnes ont l'impression fondée qu'il s'agit de notre forme de vie qu'on veut éliminer - à l'aide de processus sur lesquels notre gouvernement ne semble avoir aucune influence. On préfère diaboliser les personnes qui désirent avoir un gouvernement capable d'agir dans un pays libre. L'atmosphère est étouffante dans le pays et le gouvernement ne veut pas la prendre en considération.