Traduction : Jacques

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© InconnuLa Une sur une attaque terroriste en chine, dans aljazeera le 29 novembre 2014
Imaginez qu'une attaque terroriste fasse 15 morts aux États‑Unis ? « Un nouveau 9/11 ? », titreraient sans doute les journaux. Mais lorsqu'en Chine des terroristes soutenus par les États‑Unis tuent plusieurs personnes avant d'être tués eux aussi, c'est à peine si cela fait les manchettes [des journaux de l'Occident].

Comme je l'ai démontré à de nombreuses reprises déjà, les terroristes de la province du Xinjiang sont ouvertement et largement financés et soutenus par les États‑Unis. C'est d'ailleurs ce que l'on peut lire sur la PLEINE page du site Web officiel de la National Endowment for Democracy (NED) consacrée au soutien offert par la Fondation à cette seule province, fait que l'agence de propagande qatarienne Al Jazeera oublie commodément de mentionner dans son reportage. Cela s'inscrit dans une vaste campagne de subversion soutenue par les États‑Unis et dont fait partie le mouvement Occupy Central, qui s'achève piteusement à Hong Kong.

À présent qu'il est clairement démontré que le mouvement Occupy Central de Hong Kong est un mouvement de sédition soutenu par les États‑Unis [1], les lecteurs devraient comprendre que toute cette agitation récente n'est qu'un volet d'une vaste campagne menée sans relâche par les États‑Unis dans le but d'endiguer et de gagner à ses vues la nation chinoise.


Commentaire : Voir, à propos de cette « authentique » révolution :

- « L'art de la guerre » : Hong Kong, sous les parapluies
- Hong Kong : manifestations et manipulations... virales


Déjà, à l'époque de la guerre du Vietnam, la publication en 1969 des Dossiers secrets du Pentagone, comme on les a appelés, révélait que ce conflit faisait tout simplement partie d'une stratégie d'envergure destinée à endiguer et à contrôler la Chine.

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Les Occidentaux se partageant le gâteau chinois, sous l’oeil effaré d’un Chinois
Trois citations importantes [2] tirées de ces Dossiers mettent en évidence cette stratégie. Il y est dit que : « (...) la décision de février de bombarder le Nord Vietnam et l'autorisation de juillet de lancer la 1re phase de déploiement n'ont de sens que si elles viennent appuyer la stratégie de longue haleine menée par les États‑Unis pour endiguer la Chine. »

On y lit aussi que : « La Chine (à l'instar de l'Allemagne de 1917, de l'Allemagne, pour l'Occident, et du Japon, pour l'Orient, des années 1930, et de l'URSS de 1947) se profile comme une puissance majeure menaçant de miner notre importance et notre efficacité dans le monde et à plus long terme, mais de manière plus menaçante encore, de monter toute l'Asie contre nous. »

Finalement, on y trouve un aperçu de l'immense théâtre régional à l'échelle duquel les États‑Unis s'étaient mobilisés contre la Chine à l'époque : « Tout effort de longue durée visant à endiguer la Chine (vu que l'URSS " endigue " la Chine au nord et au nord‑ouest) doit comporter trois fronts : a) le front Japon‑Corée; b) le front indo‑pakistanais; et c) le front du Sud‑Est asiatique. »

En définitive, les États‑Unis ont perdu la guerre du Vietnam, ainsi que toute chance d'utiliser les Vietnamiens comme alliés interposés contre Beijing. Mais la longue guerre contre Beijing allait se poursuivre ailleurs.

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© InconnuLa théorie du collier de perles est une théorie géopolitique à propos des intentions potentielles chinois dans la région de l’océan Indien (Wikipédia)
Cette stratégie d'endiguement [3] allait être actualisée et exposée de façon détaillée dans le rapport de 2006 du Strategic Studies Institute, intitulé String of Pearls: Meeting the Challenge of China's Rising Power across the Asian Littoral [Le collier de perles : Pour répondre au défi de la puissance grandissante de la Chine sur le littoral asiatique] [4]. Ce rapport présente, dans leurs grandes lignes, les efforts déployés par la Chine pour sauvegarder son réseau vital d'approvisionnement en pétrole s'étendant du Moyen‑Orient à ses rives de la mer de Chine méridionale, ainsi que les moyens à mettre en œuvre par les États‑Unis pour maintenir leur hégémonie à l'échelle des océans Indien et Pacifique. L'hypothèse est que si l'Occident, par sa politique étrangère, échouait à convaincre la Chine de participer en acteur responsable au système international de Wall Street et de Londres, une position de plus en plus conflictuelle devrait alors s'imposer pour parvenir à contenir la montée en puissante de cette nation.

Cette guerre par alliés interposés s'est manifestée sous la forme des prétendus printemps arabes, au cours desquels les intérêts chinois ont été mis à mal dans des pays comme la Libye, réduits au chaos par des mouvements de subversion soutenus par les États‑Unis, voire par des interventions militaires directes. Le Soudan sert lui aussi de terrain de bataille interposé [5] où l'Occident engendre le chaos pour expulser les intérêts chinois du continent africain.

Plus récemment, des troubles politiques ont ébranlé l'Asie du Sud‑Est. La Thaïlande ne s'est que tout récemment débarrassée d'un régime fantoche des États‑Unis [6] dirigé par le dictateur Thaksin Shinawatra, et ce, tandis que le Myanmar voisin s'efforce de conjurer le mouvement de sédition des fronts politiques anglo‑américains dirigés par Aung San Suu Kyi [7].

En Chine même, les États‑Unis se servent du terrorisme pour déstabiliser et diviser la société chinoise et rendre ingouvernable le vaste territoire chinois. Dans la province de l'ouest du pays, le Xinjiang, les États‑Unis soutiennent pleinement des séparatistes violents [8].

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© InconnuSoldats patrouillant dans un aéroport chinois
En effet, en ce qui concerne le soutien offert aux séparatistes ouïghours du Xinjiang, les États‑Unis figurent au tout premier plan, et ce, par l'entremise de la Fondation nationale pour la démocratie (National Endowment for Democracy, alias NED) du Département d'État états-unien. Pour la Chine, on trouve sur le site Web de la NED [9] une page consacrée à la région occidentale dite du Xinjiang/Turkestan oriental, sur laquelle sont décrits les divers fronts financés par les États‑Unis, dont ceux‑ci :
- International Uyghur Human Rights and Democracy Foundation, 187 918 $ : La Fondation soutient les droits des femmes et des enfants de l'ethnie ouïghoure. Elle tiendra à jour un site Web en langues anglaise et ouïghoure et s'efforcera de sensibiliser le public à la situation relative aux droits des femmes et des enfants ouïghours.

- International Uyghur PEN Club, 45 000 $ : L'International Uyghur PEN Club encourage la liberté d'expression des Ouïghurs. Il tiendra à jour un site Web offrant de l'information sur les écrits frappés d'interdiction et sur le travail et le statut des poètes, historiens, journalistes et autres personnes faisant l'objet de persécutions. Uyghur PEN mènera aussi des campagnes de sensibilisation internationale au nom des écrivains emprisonnés.

- Uyghur American Association, 280 000 $ : L'Association sensibilise le public aux questions des droits de la personne touchant les Ouïghours. Son projet Uyghur Human Rights vise à rechercher, à étayer et à porter à l'attention de la communauté internationale de l'information indépendante et précise sur les cas de violation des droits de la personne touchant les populations d'ascendance turque de la Région autonome ouïghoure du Xinjiang.

- Congrès mondial ouïghour, 185 000 $ : Le Congrès renforce les compétences des groupes prodémocratiques ouïghours et de leurs leaders à mettre en œuvre des campagnes efficaces axées sur les droits de la personne et la démocratie. Il organisera à l'intention de ces groupes et de ces leaders une conférence sur les questions interethniques et il travaillera à la défense des droits des Ouïghours.
Il importe de souligner que la liste qui précède a été tirée du site web de la NED en mars 2014. Depuis, la NED a supprimé le nom de plusieurs organisations, comme elle l'a fait antérieurement dans le cas d'autres pays visés par son action avant l'intensification de campagnes de déstabilisation, et ce, afin de couvrir son rôle dans ces campagnes.

Toutes ces organisations qui bénéficient du soutien de la NED revendiquent ouvertement la séparation d'avec la Chine, sans même reconnaître au préalable la souveraineté de celle‑ci dans la région, souveraineté qu'elles qualifient plutôt d'occupation chinoise.

En ce qui concerne l'attaque terroriste de Kunming de mars 2014 [10], le Congrès mondial ouïghour financé par les États‑Unis a même tenté de la justifier en soutenant que les autorités chinoises n'avaient guère laissé d'autre choix aux séparatistes. Dans son reportage intitulé Les actes de violence survenus à la station de train de Kunming en Chine ont fait 33 morts [11], la station Radio Free Asia du Département d'État américain [12] déclarait ce qui suit :

Le porte‑parole du Congrès mondial ouïghour Dilxat Raxit a affirmé par courriel que « rien ne justifiait des attaques sur des civils », mais il a ajouté que des mesures discriminatoires et répressives ont pour effet de susciter des réactions extrêmes.
Des véritables guerres par alliés interposés des années 1960 touchant l'ensemble de l'Asie du Sud‑Est aux Printemps arabes de 2011 organisés par les États‑Unis [13], en passant par le terrorisme au Xinjiang et par l'agitation politique qui secoue actuellement Hong Kong, il faut savoir que ce à quoi nous assistons n'est pas une bataille pour la démocratie ou pour la liberté d'expression, mais une bataille existentielle dont l'enjeu est la souveraineté de la Chine. Car quels que soient les problèmes que les Chinois puissent avoir avec leur gouvernement, ces problèmes leur appartiennent, et c'est à eux seuls de les régler à leur façon. Sous prétexte de contribuer à l'avancement de la démocratie, les États‑Unis continueront de s'efforcer de gangréner la Chine au moyen d'organisations et de principes bénéficiant de leur appui, de subvertir, de gagner à leurs vues ou de renverser l'ordre politique instauré par Beijing, et d'établir sur ses cendres son propre ordre néocolonial au seul service, lui, des intérêts de Wall Street et de Washington (et non de ceux du peuple chinois).
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© InconnuLe leader de la manifestation, Benny Tai, dont l’action est indissociablement liée à celle du National Democratic Institute du Département d’État américain, et qui a été durant des années directeur du Centre for Comparative and Public Law (CCPL), connu pour sa collaboration avec le gouvernement américain et pour les subventions qu’il en reçoit, appelle à « l’occupation » de Hong Kong. Rappelons que Hong Kong a déjà été occupée par la Grande‑Bretagne de 1841 à 1997.
Quant à la foule qui participe au mouvement « Occupy Central », nombreux sont ceux et celles qui agissent en toute bonne foi ; mais leurs leaders eux sont délibérément associés à des intérêts étrangers qui cherchent à subvertir, à diviser et à détruire le peuple chinois, ce qui n'est pas étranger à ce qu'a subi la Chine aux mains des puissances étranges des années 1800 jusqu'au début des années 1900.

Notes :

[1] Hong Kong's "Occupy Central" is US-backed Sedition (Tony Cartalucci, New Western Outlook, 01-10-2014)
[2] Tiananmen 2.0 (Ulson Gunnar, New Western Outlook, 16-06-2014)

[3] Collapsing China: 1997 Neo-Con report describes containing and collapsing China (Tony Cartalucci, Land Destroyer Report)

[4] String of Pearls: Meeting the Challenge of China's Rising Power Across the Asian Littoral (Strategic Studies Institute)

[5] The Plundering of South Sudan (Land Destroyer Report, 09-01-2014)

[6] Thai Coup Stings Western Meddlers (Tony Cartalucci , New Western Outlook, 26-05-2014)

[7] Aung San Suu Kyi Silent Over Rohingya Violence, but Decries Crackdown on Anti-Chinese Protest (Land Destroyer Report, 01-12-2012)

[8] China Terror Attack Mars Historic Gas Deal (Tony Cartalucci, New Western Outlook, 27-05-2014)

[9] National Endowment for Democracy (China (Xinjiang/East Turkestan)

[10] China Terror Attack Mars Historic Gas Deal (Tony Cartalucci, New Western Outlook, 27-05-2014)

[11] China's Kunming Train Station Violence Leaves 33 Dead (About Radio Free Asia, 02-03-2014)

[12] About Radio Free Asia

[13] 2011 - Year of the Dupe, A timeline & history: One year into the engineered « Arab Spring, » one step closer to global hegemony (Tony Cartalucci, Land Destroyer Report, 24-12-2011)