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L'embargo décrété par la Russie sur certains produits alimentaires européens en représailles aux sanctions imposées par Bruxelles a causé un préjudice considérable à l'agriculture française, estime Xavier Beulin, président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA). « L'impact de l'embargo russe est rude. C'est un conflit diplomatique dont les conséquences économiques sont graves pour le monde paysan. La Russie représente 10 % des exportations totales agricoles européennes. C'est un volume important, qui s'est évaporé en pertes sèches pour beaucoup de producteurs », a déclaré M. Beulin dans une interview à La Croix.

Selon le quotidien, en 2013, la France a exporté vers la Russie des produits agroalimentaires pour 750 millions d'euros.

« Les secteurs les plus touchés sont ceux des fruits et légumes, des viandes et des produits laitiers. Le premier marché s'est écroulé rapidement, du fait de la nature périssable des produits. Les maraîchers français ont accumulé les stocks, comme beaucoup de collègues européens. Ces volumes ont saturé le marché communautaire, causant la chute des prix », a indiqué l'expert.

Il a déclaré avoir écrit une lettre à François Hollande, rencontré à deux reprises l'ambassadeur russe à Paris et appelé l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à prendre les mesures nécessaires pour remédier à la situation, car l'embargo russe enfreint, selon lui, les normes internationales.

« Mais pour le moment, je ne vois aucune perspective de sortie de crise », a constaté M. Beulin.

D'après lui, les producteurs agricoles se sont mobilisés pour trouver des marchés alternatifs, mais ils n'arrivent pas pour le moment à le faire pour différentes raisons.

« Aujourd'hui, une seule politique peut nous sortir de l'impasse : rétablir des relations commerciales avec la Russie ! Je ne peux pas imaginer un futur proche sans la Russie », a conclu le président de la FNSEA.