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© AFP Photo/Pierre DuffourDutch comic book author Bernard Willem Holtrop, aka Willem, signs books in Angouleme, central France, on January 31, 2014
Le dessinateur néerlandais de Charlie Hebdo Willem a soutenu samedi dans la presse néerlandaise "vomir sur ceux qui, subitement, disent être nos amis" à la suite de l'attaque perpétrée contre l'hebdomadaire satirique, et a épinglé la présidente du Front national Marine Le Pen. "Nous avons beaucoup de nouveaux amis, comme le pape, la reine Elizabeth ou Poutine : ça me fait bien rire", a-t-il ironisé dans un entretien au quotidien néerlandais de centre gauche Volkskrant : "Marine Le Pen est ravie lorsque les islamistes se mettent à tirer un peu partout."


Commentaire : Juste pour clarifier, Poutine ne fait pas ami-ami avec les types de Charlie Hebdo et assimilés, au contraire de nombre de personnalités en Occident. Il a présenté ses condoléances aux familles et aux personnes affectées par les attentats, et a souligné le fait que le Kremlin condamnait le terrorisme sous toutes ses formes.


Interrogé sur le soutien du chef de file de l'extrême droite néerlandaise Geert Wilders, Willem persiste et signe : "Nous vomissons sur tous ces gens qui, subitement, disent être nos amis." De son vrai nom Bernard Holtrop, le dessinateur satirique de 73 ans réside en France depuis de nombreuses années. Il publie ses dessins dans Charlie Hebdo et dans le quotidien Libération.

"Ils n'ont jamais vu Charlie Hebdo"

Questionné sur le soutien mondial à Charlie Hebdo, Willem poursuit, ironique : "Ils n'ont jamais vu Charlie Hebdo." "Il y a quelques années, des milliers de gens sont descendus dans les rues au Pakistan pour manifester contre Charlie Hebdo. Ils ne savaient pas ce que c'était", a-t-il assuré. "Maintenant, c'est le contraire, mais si les gens manifestent pour défendre le libre mot, c'est naturellement une bonne chose", a-t-il conclu.

Willem était dans le train mercredi entre Lorient et Paris lorsqu'il a appris l'attaque menée contre Charlie Hebdo par deux islamistes radicaux. "Je ne viens jamais aux réunions de rédaction, car je n'aime pas ça", avait-il assuré au quotidien Libération : "Ça m'a sauvé la vie, peut-être."

Il avait aussi insisté sur l'importance de continuer à publier Charlie Hebdo et à dessiner : "Sinon, ils ont gagné."