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En répondant à la question posée par le titre de cet essai, le chapitre du mois dernier, la partie 8a a évoqué une partie de la recherche sur le cerveau qui montre que nous, les humains, avons des différences dans nos structures cérébrales, et que ces différences nous aident à expliquer pourquoi certains d'entre nous sommes plus ouverts aux nouvelles idées et pouvons mieux gérer l'incertitude que d'autres. En outre, la recherche, qui démontre l'emprise tenace du cerveau sur les croyances, et ce même malgré les preuves contraires [à ces croyances], nous aide à comprendre pourquoi la tâche consistant à éduquer les gens à propos du 9/11 devient autant psychologique que fondée sur des preuves.

Comment acquérons nous nos valeurs et notre morale ? Par le raisonnement, par l'émotion, ou par les deux ? Est-ce que les conservateurs et les libéraux sont différents dans leurs valeurs ? Est-ce que la morale varie selon les cultures ? Est-ce que notre neurologie affecte notre morale ?
Ce sont à ces types de questions que les psychologues et neurologues de la moralité tentent de répondre, et récemment, la recherche en psychologie morale a fait un bon vertigineux. Il s'agit d'un sujet brûlant.

Quelques chercheurs en sciences humaines et en sciences ont rédigé une liste de points concernant la recherche sur la moralité sur laquelle ils étaient tous en accord. Parmi leurs points de consensus, il apparaissait que la moralité humaine est à la fois inné et acquise culturellement. Les blocs de construction innés de la moralité humaine sont générés par l'évolution, la sélection naturelle jouant un rôle critique. (1)

Une question que les militants du 9/11 se posent souvent est : « Pourquoi est-ce que davantage de gens ne s'engagent-ils pas pour notre mouvement, ou tout du moins nous soutiennent, quand ils comprennent clairement que le 9/11 était une mise en scène ? » Pourquoi est-ce que, au lieu de ça, il restent silencieux ? Beaucoup concluent de cette évidence - et des implications de cette évidence - que des éléments au sein de notre gouvernement devaient être impliqués dans ce massacre. Ils savent que, à la suite du 9/11, des centaines de milliers de nos frères humains ont été assassinés, des pays ont été mis à sac, et les libertés civiles ont été étripées ; et ils sont conscients qu'à ce jour ces atrocités continuent.

Qu'est ce qui empêche les gens de faire ce qu'il faut ? Qu'est ce qui empêche nos journalistes indépendants de faire ce qu'il faut ? Qu'est ce qui empêche nos représentants au Congrès de faire ce qu'il faut ? Ces représentants connaissent sûrement les implications des preuves du 9/11, mais ils sont plus silencieux - et pire encore - que la plupart des citoyens de notre pays. C'est une question d'éthique. Je mets au défi les psychologues de l'éthique (morale) de s'attaquer à ce problème, au lieu de se joindre à ce formidable silence !

George Lakoff a observé la recherche en psychologie morale. Dans son livre, "l'esprit politique", il résume certaines des conclusions qui nous donnent un aperçu du profond silence de ceux qui ont au moins accepté l'évidence concernant le 9/11 et ses implications, mais qui ont choisi de rester silencieux.

Lakoff théorise que nos cerveaux sont conditionnés pour nous diriger vers le bien-être. Le bien-être est lié à un comportement droit, qui est guidé par nos convictions morales, dont beaucoup sont intégrées dans le système nerveux humain. Par exemple, la recherche sur les neurones miroirs (2) montre que nous sommes prédisposés pour l'empathie et la coopération. Un neurone miroir est un type de cellules du cerveau qui réagit de la même manière lorsque nous observons une action spécifique réalisée par quelqu'un d'autre, qu'il le fait lorsque nous effectuons exactement la même action nous-mêmes. Cette découverte des neuroscientifiques contribue à expliquer notre capacité humaine à l'empathie.

Le mécanisme des neurones miroirs se traduit par la valeur morale commune à de nombreuses religions : « Fais à autrui ce que tu voudrais qu'il te fasse ». Dans le judaïsme, par exemple, « mitsva » signifie un commandement de faire le bien, et dans le langage courant, mitsva en est venu à signifier un simple acte de bonté humaine. Mais pourquoi est-ce que mitsva est un commandement ? Selon les recherches sur le cerveau, nous dit Lakoff, ce commandement, et d'autres qui lui sont semblables, démontre notre câblage neuronal : nous nous sentons bien lorsque nous sommes gentils avec les autres. Du point de vue des neurones miroirs, quand nous voyons les autres heureux, nous devenons heureux.

Cette structure innée peut rendre difficile pour les sceptiques du 9/11 la présentation des éléments de preuve montrant que l'on ne nous a pas dit la vérité sur le 9/11, parce que pratiquement personne ne va se sentir heureux en entendant cette information. Si nous sommes psychologiquement sain, nous ne voulons pas causer de détresse chez les autres. Néanmoins, une vocation morale supérieure pousse en avant les militants du Mouvement pour la Vérité sur le 9/11, de sorte qu'ils dépassent courageusement leurs barrières internes tabous, et qu'ils présentent de façon téméraire leur témoignage. Il y trop de risque, croient-ils, à ne pas le faire.

Lakoff théorise que les convictions morales sont préétablies dans nos cerveaux. S'il a raison, nous pouvons facilement voir comment ces convictions innées aident à expliquer pourquoi des gens biens se taisent - ou pire - à propos du 9/11.
Les convictions préétablies qui sont particulièrement pertinentes pour le sujet présent sont les suivantes : Nous serons mieux si :

1. en tant qu'enfants, nous obéissons à nos parents plutôt que si nous leur désobéissons ;
2. nous sommes avec notre communauté plutôt qu'en opposition avec celle-ci ;
3. et nous ne contestons pas ceux qui ont plus de pouvoir que nous. (3)
Puisque nous entendons couramment les institutions gouvernantes en termes familiaux - ce qui est le cas, nous voyons des figures d'autorité comme des figures parentales - alors si nous voulons nous sentir bien, notre « câblage » nous conduit à obéir et à croire en nos institutions gouvernementales. Compte tenu de notre « cablâge », nous sommes aussi prédisposés à être en conformité avec les croyances de notre communauté.

Par conséquent, selon la conduite du cerveau vers le bien-être, la moralité exige de rester dans les limites de notre communauté - adhérant ainsi à la réalité du consensus actuel et aux mœurs de la culture. Contester ces limites est perçu par le cerveau comme déviant, et devenir déviant est synonyme de devenir immoral. (4) C'est le cas même si le défi à la communauté est évidemment d'une vocation morale supérieure, comme dans le cas de la résistance étudiante de la Rose Blanche qui a protesté contre les bellicistes et les camps de concentration de l'Allemagne nazie. Dans ce cas tragique, les autorités ont vu ces étudiants comme des déviants immoraux menaçant la structure du pouvoir. Ils ont été emprisonnés, et après un simulacre de procès, les courageux jeunes leaders ont été sommairement exécutés. Ces étudiants avaient fameusement insisté, « Nous ne resterons pas silencieux ! » - Un let-motiv qui vit de nos jours dans l'esprit des activistes de tous bords, mais surtout ceux qui prennent fait et cause pour les sujets difficiles et tabous comme le 9/11.

Les questions deviennent alors : « Si nous sommes prédisposés pour nous conformer à l'autorité, comment est ce que le changement peut se produire un jour ? Pourquoi y a t-il des révolutions contre la tyrannie et la corruption ? Pourquoi est ce que la réalité consensuelle changerait un jour ? »
Il semble que les humains sont très tolérants envers leurs figures d'autorité, mais lorsque les parents ou les institutions gouvernantes vont trop loin en abusant ou en trompant, d'autres convictions morales biologiquement définies entrent en scène, notamment :

1) La morale signifie Equité
2) La morale signifie Honnêteté
3) La morale signifie Bonheur
4) La morale signifie Liberté (5)
La recherche sur les divers sujets fascinants du cerveau et de la psychologie morale se poursuivra certainement, nous éclairant davantage sur notre résistance humaine envers l'information qui contredit nos mythologies sacrées, et nous donnant plus de perspicacité sur le fait de savoir pourquoi ceux qui connaissent les éléments de preuve à propos du 9/11 ne retrouvent pas la voix - leur silence ne laissant entendre que le son des grillons.

Changeant de prisme pour comprendre pourquoi certaines personnes peuvent devenir agressivement zélées au sujet de la vision du monde qu'elles ont choisie, notre exploration va nous mener à la suite aux théories de la Gestion de la Terreur et de la Justification des Systèmes.

Notes :

(1) Une déclaration de consensus a abouti entre les participants à la conférence Edge.org, la nouvelle science de la moralité (20-22 Juin 2010), http://www.edge.org/3rd_culture/moralit ... nsus.html

(2) Neurones miroirs (http://fr.wikipedia.org/wiki/Neurone_miroir)

(3) George Lakoff, l'esprit politique (Penguin Books, 2009), chap. 4.

(4) Ibid.

(5) Ibid.