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La cité du dieu singe suscitait les passions depuis des décennies. Jusqu'à ce qu'une expédition la "retrouve" au cœur de la jungle hondurienne en 2015. La preuve par l'exemple qu'il est encore possible de découvrir des cités perdues.

Une expédition menée en 2015 par l'archéologue Christopher Fisher a découvert un site archéologique encore jamais exploré au coeur de la jungle hondurienne. Il s'agirait de la Cité blanche aussi parfois appelée la Cité du dieu singe. Cette cité perdue se situe dans la région reculée de La Mosquitia, dans le nord-est du Honduras. Les 52 pièces archéologiques découvertes sur le site appartiennent à une culture aujourd'hui disparue et dateraient de 1 000 à 1 400 après J.-C. Ce ne serait que le sommet de l'iceberg, car les archéologues s'attendent à retrouver beaucoup d'autres vestiges sous terre. Parfaitement conservée et restée inviolée, la ville blanche pourrait être la plus importante découverte du début du XXIe siècle puisqu'elle pourrait servir de prémices à la découverte d'une civilisation perdue.

Rumeurs et secret d'État

Les premières mentions de cette ville sont apparues dès le 16e siècle dans les écrits du colon espagnol Hernán Cortés, signale le quotidien hondurien La Prensa. Le mythe de la ville blanche serait né suite à des rumeurs tenaces faisant référence à des remparts blancs surgissant dans la jungle. De nombreuses expéditions eurent lieu dans les années 20 pour retrouver cette cité. Seul l'explorateur américain Theodore Morde revint en 1940 d'une expédition de cinq mois au Honduras avec des milliers de pièces archéologiques. Il jure alors que ces pièces viennent de la ville blanche sans toutefois en révéler l'emplacement pour éviter tout pillage. Dans ses écrits, il avance que les locaux lui auraient révélé qu'une énorme statue d'un dieu singe y serait enterrée. Il se suicide peu de temps après.

L'expédition sur le terrain a eu lieu cette année, mais la ville avait été identifiée dès 2012 par un avion équipé d'un scanner à l'initiative de chercheurs de l'université de Houston et du Centre américain de cartographie. Les données récoltées ont permis de faire une carte en 3D de la vallée. Les coordonnées de cette cité perdue avaient néanmoins été déclarées "secret d'État" par Porfirio Lobo Sosa, le président du Honduras à l'époque, afin de protéger le site.

Un secret éventé par manque de moyen

Si cette découverte est aujourd'hui révélée, c'est essentiellement par manque de moyen de l'état hondurien qui n'a pas l'argent nécessaire pour protéger un tel site. Il est vrai que la déforestation fait des ravages dans cette région reculée tout comme l'élevage de boeuf qui s'étale chaque année davantage. Le directeur de l'université du Honduras et l'Institut hondurien d'anthropologie et d'histoire (IHAH) qui a participé à l'expédition de 2015 s'est donc résolu à faire appel à l'aide internationale pour protéger les vestiges de cette cité perdue.

Le magazine National Geographic a publié un long reportage et les premières photos de la cité perdue. Le tout est à lire ici.