I'm Chalie
Les programmes télévisés comme « Plus belle la vie » visent à induire l'identification inconsciente (facilitée par la médiation de l'écran) du téléspectateur aux personnages de la série. Il suffit ensuite de mettre en scène les personnages de la série pour que le téléspectateur s'identifie non seulement au personnage (le temps de l'épisode), mais également à ses attitudes, ce qui influera à terme sur les comportements du téléspectateur.

Ce mécanisme de manipulation n'est pas nouveau, et est expliqué ouvertement dans des ouvrages sur la psychologie du consommateur, où l'on découvre comment inoculer inconsciemment à une cible (le consommateur) des représentations mentales (des attitudes) qui influeront à terme sur ses actes d'achat (son comportement). La réussite de cette opération marketing dépendra essentiellement de la fréquence d'exposition du consommateur au message, et du contexte d'exposition au message. Plus la fréquence et la durée d'exposition au message est élevée, plus le message va imprégner et façonner la psychologie du consommateur. De même, plus le message sera associé à des émotions, plus il sera facilement assimilé par la cible, car l'émotion court-circuite les processus de raisonnement critique.

Revenons à « Plus belle la vie ». L'exposition du téléspectateur au message est quotidienne et dure depuis des années. Le nombre d'épisodes de cette série dépasse les 2600. La série captive environ 4 à 5 millions de personnes tous les soirs. Chaque épisode est un programme de rééducation partielle qui fonctionne comme une publicité. À la différence qu'il ne s'agit pas d'induire prioritairement un acte d'achat, mais d'induire un ensemble d'attitudes mentales qui vont influer sur le mode de traitement de la réalité et modifier progressivement les réactions du téléspectateur aux évènements.

Il s'agit tout simplement d'une forme légèrement plus perfectionné de conditionnement, tel qu'il fut découvert par Pavlov et perfectionné par Skinner, destiné à modifier la réponse du téléspectateur à un stimulus, en lui inoculant un ensemble de réponses pré-établies qui seront mobilisées prioritairement par le téléspectateur à chaque fois qu'il sera confronté à un stimulus semblable.

Ce programme fonctionne essentiellement par un processus classique de conditionnement comportemental que l'on résumera ainsi, en s'appuyant sur la récente séquence diffusée dans la série et consacrée aux attentats contre Charlie Hebdo :

1. « Il y a des attentats » (Constatation initiale).

2. « Nous sommes très affectés par cette barbarie » (Cohésion émotionnelle personnage-téléspectateur, mise en mots de l'état de choc partagé, processus identificatoire enclenché).

3. « Il ne faut pas se diviser, d'autant qu'en ce moment le climat en France est propice à la division » (Introduction d'une première attitude implicite, selon un raisonnement pseudo-logique destiné à induire une confusion des responsabilités : a) les terroristes veulent nous diviser b) certains auteurs « d'extrême-droite » génèrent de la division en mettant en évidence la faillite du « vivre-ensemble » c) ces auteurs sont en quelques sortes complices des terroristes. Première conclusion implicite : remettre en cause le « vivre-ensemble » et le multiculturalisme, c'est faire le jeu du terrorisme).

4. « Il ne faut pas faire d'amalgames » (Introduction explicite d'une seconde attitude dans la brèche ouverte par l'émotion. Le prêt-à-penser cosmopolite est réactualisé).

5. « Il faut acheter Charlie Hebdo » (Décharge du stress dans l'acte d'achat, qui validera en quelques sortes le cycle de conditionnement-rééducation par l'implication active du consommateur. Méthode conforme au processus de conditionnement opérant tel que développé par Skinner dans les années 50. Notion de renforcement positif).

En résumé : une réponse programmée est inoculée au téléspectateur qui dispose désormais d'une réaction politiquement correcte au stimulus « Charlie Hebdo », lui permettant de réagir en faisant l'économie de la réflexion critique.

La mise en scène doit faciliter l'identification du téléspectateur : tous les personnages de la scène sont d'accords sur l'attitude à adopter, et chaque téléspectateur, jeune ou vieux, homme ou femme, noir ou blanc, peut s'identifier à l'un des personnages pour entrer en résonance avec lui (le choix des personnages pour cette séquence n'est évidemment pas un hasard).
À l'arrière-plan, un figurant porte une vignette « Je suis Charlie » sur la poitrine. Cette même vignette est également visible sur le comptoir, permettant de multiplier les impacts du message durant cette courte séquence et de renforcer le sentiment d'unanimité, ce qui est essentiel au processus de normalisation d'une attitude.

Ce genre de processus de conditionnement est évidemment largement répandu et permet aux médias de masse de façonner l'opinion depuis des décennies. Le média « télévision » est évidemment un catalyseur du processus de conditionnement puisque son mode de fonctionnement influe, c'est désormais établi, sur les processus électro-physiologiques du cerveau en induisant une sorte de transe hypnotique propice à la rééducation.

« Plus belle la vie », c'est donc un organe de propagande ahurissant, digne d'un programme de rééducation de la RDA. Un outil d'ingénierie sociale payé par le contribuable (Chutzpah !), où la banalisation de l'homosexualité côtoie la normalisation du métissage, le tout mâtiné d'une bienpensance insupportable et d'hymnes systématiques à la « tolérance », au « progrès », à la « diversité » et au « vivre-ensemble ».

Et pour couronner le tout, vous apprendrez que cette série est scénarisée par... Olivier Szulzynger, juif et « militant de gauche ». Ce qui est évidemment un pur hasard.