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© InconnuRory Collins
J'ai écrit plusieurs billets dans ce blog à propos des statines et il apparaît aujourd'hui que certains des acteurs les plus en vue de la promotion des statines et donc de leurs effets supposés bénéfiques sur l'organisme sont de plus en plus circonspects quant à leurs effets secondaires qui pourraient être révélateurs de perturbations profondes de la mise en place architecturale des membranes cellulaires. Le cholestérol est en effet un constituant très important de ces membranes et toute perturbation de son métabolisme peut entrainer des effets secondaires néfastes.

Notre organisme synthétise environ 1 gramme de cholestérol chaque jour pour toute une série de besoins métaboliques et physiologiques et le reste de notre cholestérol est en majeure partie immobilisé dans les membranes cellulaires. Deux fonctions du cholestérol sont essentielles pour le bon fonctionnement de l'organisme : la production de sels biliaires, des détergents dérivés directement d'un précurseur du cholestérol (voir infra), et la synthèse des hormones sexuelles. Comme la médecine se veut une science très exacte, des « règles » ont été définies pour situer le seuil de cholestérol à ne pas dépasser afin d'éviter des problèmes cardio-vasculaires (Wikipedia) :

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Or chaque individu gère son propre métabolisme selon son activité physique, son régime alimentaire et l'environnement dans lequel il évolue. Par voie de conséquence le cholestérol sanguin total se répartit différemment entre le « bon » et le « mauvais » cholestérol selon les personnes et édicter une règle applicable sans discernement à tous est ainsi un non-sens. Pourquoi avoir défini qu'à plus de 240 mg/dL on entrait dans la zone dangereuse, tout simplement pour inciter les médecins à prescrire ces produits appelés statines qui réduisent la synthèse du cholestérol dans le foie. Ces normes ont semble-t-il été décidées par des comités ad hoc sous la pression des grandes firmes pharmaceutiques productrices de statines et c'est très facile à comprendre : il s'agit d'un gigantesque business de plusieurs dizaines de milliards de dollars par an.


Comme les médecins ne veulent pas prendre de risques et les patients veulent être rassurés, la prise de statines est progressivement devenue une norme, or comme n'importe quel médicament, y compris d'ailleurs les plus anodins comme l'aspirine, les statines présentent des effets secondaires nombreux qui n'ont pas fait l'objet d'études détaillées rendues publiques car comme je le mentionnais en début de billet, un effet secondaire pour ce genre de médicament peut être révélateur de graves perturbations du métabolisme pouvant à terme conduire à de véritables pathologies et des dommages irréversibles de l'organisme. Or les fabricants de statines (Merck, Bristol-Myers Squibb mais aussi beaucoup d'autres laboratoires car les statines sont pour la plupart dans le domaine public) n'ont jamais divulgué les centaines de milliers de pages d'essais cliniques qui ont répertorié un nombre invraisemblable d'effets secondaires bien identifiés par ces mêmes laboratoires.

Le Professeur Michel de Lorgeril, spécialiste de la « santé des artères » relate dans son blog l'incroyable revirement d'opinion du très respectable Sir Rory Collins, Lord du Royaume-Uni ennobli par la volonté de Sa Gracieuse et Royale Majesté Elizabeth « The Second » pour bons et loyaux services rendus à la cause de la santé publique du Royaume (voir le lien) . Difficile il y a encore quelque semaines d'imaginer que cet éminent personnage sévissant à l'Université d'Oxford qui fut pendant des années un adepte inconditionnel de l'administration sans limite de statines pour le bien-être des artères de ses co-sujets (de Sa Majesté) découvre comme ça, par hasard, d'un seul coup, peut-être après un mauvais rêve, qu'en réalité les statines sont carrément plus dangereuses que bénéfiques. Cet illustrissime personnage a avoué devant la presse (plus ou moins de caniveau) britannique qu'ON (les laboratoires pharmaceutiques dont il était conseiller scientifique) lui avait caché les effets secondaires néfastes des statines ... pendant près de trente ans !

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À ce point de mon récit la question de savoir qui se moque de qui se pose frontalement parce que Sir Rory Collins avait naturellement accès à toutes les données ultra-secrètes des laboratoires pharmaceutiques (Merck en particulier) qu'il conseillait. Il a donc menti effrontément pour que ses « clients » réalisent le maximum de profits au détriment de la santé de dizaines de millions de personnes.

Répertorier les plaintes des patients autoritairement sous traitement avec des statines sans justification impérieuse serait un immense travail. On ne compte pas les personnes se plaignant de souffrir de douleurs musculaires débilitantes, de cataractes, de diabète aggravé par la prise de ces médicaments, de fatigue générale ou encore de pertes de mémoire... ça fait beaucoup ! L'Éditrice en chef du très respecté British Medical Journal (BMJ), Fiona Godlee, n'a pas hésité à déclarer :
« C'est un réel problème. Nous avions considéré que tous les détails des effets secondaires possibles avaient été pris en compte avant les nouvelles directives qui ont rendu éligibles à ces drogues des milliers de personnes supplémentaires ».
Elle a envoyé un courrier à tous les superviseurs des essais cliniques les plus importants en les priant de bien vouloir rendre publics les moindres détails de ces travaux afin qu'ils soient disponibles pour des analyses indépendantes des laboratoires pharmaceutiques.

Il ne faut pas rêver ! Si Sir Rory Collins a menti pendant des années ce n'est pas cet appel de l'Éditrice du BMJ qui changera la règle de la frauduleuse omerta courante dans ce milieu très spécial qu'est l'industrie pharmaceutique : le profit et les dividendes versés aux actionnaires sont plus précieux que la santé des patients, il ne faut pas avoir peur de le dire haut et fort. Le Docteur Michel de Lorgeril le répète :
« Sur la base des données scientifiques (partiellement censurées) disponibles les statines sont très certainement aussi inefficaces qu'elles sont toxiques ... et toxiques de façons multiples ».
Les statines bloquent le fonctionnement d'une activité enzymatique essentielle pour un grand nombre de voies métaboliques issues du farnesyl-pyrophosphate. Il s'agit de l'HMG-CoA réductase. Le farnesyl-PP est un précurseur du cholestérol, certes, mais aussi du noyau hématinique de l'hémoglobine, des ubiquinones, des stérols eux-mêmes précurseurs des sels biliaires, des hormones sexuelles et de certains autres métabolites importants pour assurer la fonctionnalité d'activités enzymatiques ou signalétiques variées. On comprend donc aisément que toucher à cette voie de biosynthèse est une aberration très grave qui aboutit inévitablement à des effets secondaires que se sont bien gardé de divulguer les laboratoires pharmaceutiques. N'importe quel étudiant de première année de médecine comprendra aisément que les statines sont des produits sont dangereux !