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Après des semaines de tergiversations, le Pentagone a annoncé le 19 mars l'envoi, d'ici la fin avril, de personnel militaire américain en Ukraine, afin d'entraîner les forces armées ukrainiennes. Il s'agit donc d'une victoire pour la secrétaire d'Etat-adjointe Victoria Nuland et d'autres néoconservateurs qui poussent à l'affrontement avec la Russie.

Le commandant de l'armée américaine en Europe, le général Ben Hodges, a défendu la décision, prétendant qu'une telle décision ne signifie pas automatiquement que Washington estime que les accords de Minsk ont échoué.

Ce qui est certain, c'est qu'une telle attitude n'encourage pas Kiev à vouloir les respecter. Dernière exemple en date : la semaine dernière, le gouvernement du président Porochenko a déposé au parlement un projet de loi, censé prévoir une plus grande autonomie pour l'Est du pays. Le seul hic, c'est qu'il contient une disposition perfide exigeant que les forces anti-Kiev se rendent avant de pouvoir ouvrir les entretiens sur le fédéralisme ou l'autonomie.

C'est une violation claire des accords de Minsk. Par conséquent, le chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov, a appelé la chancelière Merkel et le président Hollande à « sauver Minsk ». Il craint que des « provocateurs à Kiev » tentent de créer un incident en vue de faire capoter le cessez-le-feu et d'encourager la livraison d'armes aux forces ukrainiennes.

Naïveté danoise

L'ambassadeur russe à Copenhague, Mikhail Vanin, a indiqué sans ambages dans une tribune libre que si le Danemark participe au système américain de défense antimissiles,
cela veut dire que les navires de guerre danois seront la cible de missiles nucléaires russes. Il est très important de le savoir. Je pense que les Danois ne comprennent pas complètement la situation.
Entre-temps, la Russie a conduit des manœuvres rapidement organisées dans l'ouest du pays pour tester ses capacités en cas de conflit total avec l'OTAN. Elles comprennent le déploiement de sous-marins dotés d'armes nucléaires et l'envoi vers l'avant de forces stratégiques mobiles. Si les médias occidentaux présentent ces exercices sur le sol russe comme un acte d'agression, les manœuvres américaines dans toute l'Europe de l'Est sont décrites comme des initiatives destinées à « assurer la paix ».

En plus, le parlement de Kiev a récemment adopté une loi prévoyant cinq manœuvres de l'OTAN en Ukraine au cours de 2015, dont trois dirigées par les Etats-Unis.

Le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, a également annoncé la semaine dernière que si l'Ukraine demandait à rejoindre l'OTAN, il étudierait la demande. Et le commandant suprême de l'OTAN, le général Philip Breedlove, a appelé peu après à la fourniture d'armes à l'Ukraine, tout en reconnaissant qu'une telle action mènerait à une escalade de la crise avec la Russie.