Image
© afp.com/Iroz Gaizka Des gens profitent de températures estivales au bord de l'Océan à Capbreton, près de Bayonne, le 18 octobre 2014
Ni bombe nucléaire, ni fonte des glaces: l'extinction de l'humanité pourrait provenir de l'acidité des océans. C'est ce qu'une nouvelle étude tend à démontrer.

Le monde du silence continue lentement de dépérir. Selon une récente étude menée par une équipe de l'Université d'Edimbourg, la situation est plus qu'alarmante. En cause, l'acidification des océans. Autrement dit, la forte concentration de dioxyde de carbone qui continue toujours de croître, alors que l'océan ne peut en ingérer qu'une certaine quantité.

Un phénomène qui s'est déjà produit il y a 252 millions d'années à cause d'énormes éruptions volcaniques. Plus de 90% des espèces animales marines et plus des deux tiers des espèces terrestres avaient alors été rayées du globe.

En 250 ans, l'acidité des océans a déjà augmenté de 30%

Les récentes recherches scientifiques tendent à prouver que nous sommes sur la même pente. Cette fois-ci, l'augmentation des gaz à effet de serre générée par les activités humaines est responsable. Selon Matthew Clarkson, géophysicien à l'Université d'Edimbourg, les résultats "sont préoccupants".

En 2008, le projet EPOCA (Projet européen sur l'Acidification des Océans) révélait déjà que l'acidité des océans avait augmenté de 30% en 250 ans, depuis le début du développement industriel. Concrètement, cette évolution est constatée sur la faune marine. Les coquillages et les coraux se dissolvent progressivement. Le carbonate, leur principal composant, est rongé par l'acide des océans.

Une chaîne alimentaire bouleversée

Une évolution qui menace toute la chaîne alimentaire, dont l'homme fait partie. Or la pêche nourrit 820 millions de personnes dans le monde, selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture). En 2012, un Français consommait en moyenne plus de 33 kg de produits aquatiques, selon FranceAgriMer.

Si la dernière grande extinction, dite de Permien Triasique, s'est étendue sur 60 000 ans, l'acidification des océans a joué un rôle majeur dans l'extinction de l'humanité. Il a en effet entraîné une perte massive d'oxygène et une hausse importante des températures.