Jean-Yves Le Drian s'est rendu à Beyrouth pour superviser la première partie d'une livraison d'armes de la part de la France, suite à un don de près de 3 milliards d'euros de l'Arabie Saoudite au Liban pour renforcer son armée.
Soldats libanais lors de la cérémonie d'accueil des armées françaises
© ReutersSoldats libanais lors de la cérémonie d'accueil des armées françaises
Le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian est ce lundi au Liban pour assister à la première livraison d'armes officielle de la France à l'armée libanaise. Le ministre français a été reçu par son homologue libanais Samir Mokbel lors d'une cérémonie officielle qui s'est déroulée lundi matin à 8h30 (heure française).
Point presse conjoint avec Samir Mokbel, ministre de la Défense de la République libanaise
© TwitterPoint presse conjoint avec Samir Mokbel, ministre de la Défense de la République libanaise
Cette première livraison est composée de 48 missiles antichar Milan. Au total ce sont 250 véhicules de combat ou de transfert de troupes, sept porte-hélicoptères Cougar, trois corvettes et plusieurs équipements de reconnaissance, communication et interception qui viendront renforcer les forces libanaises.
Ce plan de livraison d'armes comprend également un volet de formation de plus d'une centaine d'officiers et de sous-officiers pendant sept ans. « C'est une véritable transformation des forces armées libanaises qui doit s'engager », dit-on dans l'éclairage de Jean-Yves Le Drian.

Une partie de l'armée libanaise, forte de 70 000 hommes, reçoit déjà une formation dispensée par des conseillers militaires américains et britanniques. Les États-Unis ont déjà fourni une assistance militaire au Liban de plus de 930 millions d'euros depuis 2006.

Cependant de nombreuses voix s'élèvent pour critiquer ce nouvel apport d'armes dans une région déjà en proie à de nombreuses crises.


C'est l'Arabie saoudite, craignant que l'instabilité ne s'accroisse dans la région, qui finance l'armement du pays au cèdre. Le Liban présente au nord et à l'est une frontière commune avec la Syrie, en proie à une guerre civile depuis 4 ans et qui a déjà fait plus de 210 000 morts, dont pratiquement la moitié de civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Un petit garçon dans un camp de l'UNHCR pour les réfugiés syriens dans le sud du Liban le 14 avril, 2015
© TwitterUn petit garçon dans un camp de l'UNHCR pour les réfugiés syriens dans le sud du Liban le 14 avril, 2015
Le Liban voit donc affluer un grand nombre de réfugiés à ses frontières, et doit faire face à des incursions djihadistes de Daesh et du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda.

Les Libanais sont très divisés sur la question de la Syrie. Les chiites soutiennent le déploiement du Hezbollah en Syrie en la qualifiant de guerre préventive, pour empêcher les djihadistes du groupe Etat islamique et du Front al-Nosra d'envahir le Liban.

Les sunnites, eux, appuient majoritairement la rébellion syrienne. Ils dénoncent par contre le soutien apporté par le Hezbollah au régime syrien. Ils accusent ainsi le parti chiite d'avoir pris cette décision unilatéralement et d'avoir, par conséquent, impliqué le Liban dans le conflit syrien.

C'est un gouvernement de coalition qui dirige le pays. Le Liban n'a pas de président à sa tête depuis près de 11 mois et sa désignation est bloquée par le contexte politique actuel.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, le Liban craint un débordement du conflit voisin sur son territoire, les deux pays partageant une histoire commune tant sur le plan politique que religieux.