On voit sur ce modèle réalisé par l'Université de l'Utah la chambre magmatique du volcan, colorée en orange; en rouge, le réservoir de magma récemment découvert, et en jaune, le panache mantellique, c'est-à-dire des roches qui remontent du manteau terrestre.



C'est l'équivalent géologique de mettre au jour «la plomberie» du super-volcan de Yellowstone, au nord-ouest des Etats-Unis. Des scientifiques ont, en effet, découvert sous la chambre magmatique de cette caldéra (c'est-à-dire une vaste dépression de forme elliptique) géante de 70 km sur 30 km, un gigantesque réservoir de magma.

Selon les vulcanologues, qui publient leur recherche dans le journal scientifique américain Science, cette découverte permet de mieux évaluer les risques sismiques et volcaniques, alors que la dernière éruption du Yellowstone, cataclysmique, remonte à 640.000 ans.

De quoi remplir 11 fois le Grand Canyon

Le réservoir, dont l'existence était soupçonnée, se situe à 45 km de profondeur. Il mesure 19 km de haut sur 64 km de long et 40 km de large. Il se trouve sous la chambre magmatique qui elle fait 10.400 km cubes. Les roches en partie fondues qu'il contient rempliraient 11,2 fois le Grand Canyon du Colorado.

Contrairement à ce l'on peut penser, les roches qui se trouvent dans la chambre sous le volcan et dans le réservoir ne sont pas complétement fondues mais se trouvent pour la plupart à l'état solide et spongieux. Elles sont très chaudes avec des poches liquides. Ces scientifiques ont calculé qu'en moyenne 9% du magma de la chambre est en fusion. Cette proportion est de 2% dans le réservoir se trouvant en dessous.

La plus grande partie de l'Amérique du Nord recouverte de cendres

Yellowstone compte parmi les plus grands super-volcans du monde où se produisent fréquemment des secousses sismiques et où l'activité géo-thermale est la plus vigoureuse du continent. Les trois dernières éruptions de Yellowstone qui s'étend sur trois Etats (Wyoming-Idaho-Montana), avaient recouvert de cendres la plus grande partie de l'Amérique du Nord et ont eu un impact sur le climat terrestre.

Si une éruption devait se produire aujourd'hui elle serait aussi catastrophique, selon ce géologue qui estime ce risque à un sur 700.000 annuellement. Ce chiffre correspond à peu près à l'espacement entre les trois précédentes éruptions dont la dernière remonte à 640.000 ans. Les deux autres ont eu lieu il y a 1,2 million et deux millions d'années respectivement.