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© DANIEL PETTY/DRSur le site de Teotihuacàn, la Cité du cinquième soleil
Des archéologues ont trouvé du mercure liquide dans un profond tunnel du site précolombien Teotihuacán, proche de Mexico. Cette découverte pourrait mettre au jour de nouveaux éléments sur la mythique cité.

Quand il a découvert du mercure liquide dans les entrailles du site précolombien Teotihuacán, l'archéologue mexicain Sergio Gómez s'est dit "vraiment surpris".

La "Cité du cinquième soleil", un ensemble très étendu - 20 km2- situé à 2200 m d'altitude au nord-ouest de Mexico, remonte à 200 ans avant J.C. Ces vestiges témoignent que la ville a abrité une civilisation multiculturelle estimée entre 200 000 à 300 000 habitants. Son nom, Teotihuacán, provient d'un mot nahuatl, la langue des Nahuas, l'une des ethnies qui ont habité la cité. Le métal a été découvert ces jours-ci dans un tunnel "sacré, fermé il y a 1800 ans" et situé sous la pyramide dite du Serpent à plumes, note le quotidien mexicain El Universal. Un passage qui n'a été découvert qu'en 2003.

Selon les chercheurs, le mercure liquide était très rare au Mexique à l'époque précolombienne, alors qu'on en trouvait dans des sites mayas voisins. Sa présence pourrait révéler une utilisation pour des cérémonies rituelles ou pour représenter un lac ou un fleuve du "monde souterrain", ce monde dirigé par les dieux. Les habitants de l'époque auraient attribué à ce métal des pouvoirs surnaturels, selon les hypothèses rapportées par El Universal.

Une tombe royale ?

Dans la logique des archéologues, cette découverte pourrait les conduire jusqu'au secret ultime : une tombe royale. Mais même alors, le site n'aura pas livré tous ses secrets, loin s'en faut. De fait, on ignore comment était administrée la prodigieuse cité, et son système politique fait débat. On ne sait pas non plus pourquoi Teotihuacán a été abandonnée, bien avant la conquête espagnole du XVe siècle, vers les années 650.

Selon une récente étude évoquée par le site CNN Mexico, son effondrement serait dû à "un affrontement de classes" entre les élites de la métropole et les représentants légaux des quartiers (les maires). Une histoire que les générations suivantes ont souvent connue...