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© Inconnu
La décision a été prise : Lors du conseil d'administration du 15 avril 2015, Pôle emploi a décidé de mettre le paquet sur le flicage des chômeurs : "Tous les demandeurs d'emploi sont susceptibles d'être contrôlés", de manière "ciblée", "aléatoire" ou suite à un signalement. 200 agents seront recrutés prochainement pour cette noble tâche, pour une mise en oeuvre dans toute la France dès le mois d'août. L'objectif ? En radier un sur sept, comme ce qui s'est passé en Poitou-Charentes, "région pilote" dans le contrôle des chômeurs. Et aussi, bien entendu, mettre la pression sur les chômeurs pour les pousser à accepter des emplois toujours plus précaires et mal payés.

Certains échapperont-ils à ce contrôle généralisé ?

Bien sûr, pas de panique, les contrôles c'est pour les pauvres, pas pour les riches et les puissants. Le changement, c'est pas pour maintenant ! Ainsi, en parallèle à la mise en place de la brigade de "police des chômeurs", on est scandalisés en constatant une baisse des effectifs aux impôts et à l'inspection du travail, affectés aux contrôle des abus qui coûtent très cher aux travailleurs.
Merci Valls et Hollande, ces gens-là vont donc, eux, continuer à échapper aux contrôles :

- Les anciens cadres de Pôle emploi qui ont signé une rupture conventionnelle et qui partent avec une prime de dizaines de milliers d'euros, avant de toucher des allocations chômages de plusieurs milliers d'euros pendant des mois, voire des années, en attendant la retraite.

- Les directeurs d'agence Pôle emploi qui ferment les yeux sur la diffusion, sur le site pole-emploi.fr, des offres d'emploi illégales

- Les patrons voyous qui coulent leur boîte et licencient tout leur personnel, après avoir touché des millions d'euros d'aides publiques

- Les patrons voyous qui ne paient pas leurs cotisations, et ceux qui ne paient pas leurs impôts en France, laissant ainsi aux autres contribuables la chance de payer des impôts à leur place

- Les patrons voyous qui ne respectent pas le code du travail, entre autres la sécurité et l'hygiène (voir page 18 et 19 du diagnostic "santé-travail" de l'ORS de Bretagne, qui indique les secteurs les plus dangereux), ou le paiement de toutes les heures travaillées (premier cas de recours aux prud'hommes)

- Les patrons qui abusent des emplois précaires (CDD, intérim, temps partiel subi) et qui ne rendent de compte à personne
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© Le MondeIl s'agit ici uniquement des fraudes détectées
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© Collectif pour un audit citoyen de la dette publiqueAutre source, concernant une évaluation totale des fraudes
Mais, au fait, à quoi ça sert, le contrôle des chômeurs ?

Alors que le chômage a explosé et que le nombre d'offres d'emploi décentes est dérisoire, Pôle emploi choisit, encore et encore, de pointer du doigt les victimes de la crise. Ainsi, si les chômeurs ne trouvent pas de boulot, ce serait de leur faute. Il faudrait ainsi continuer à harceler les chômeurs, en leur demandant de rendre des comptes sur leurs démarches, encore et encore. Il faudrait que les chômeurs montrent "patte blanche" afin de faire valoir leur statut de "bon pauvre" qui leur donne droit à une allocation de misère.

On s'étrangle de colère, car sur le Morbihan, 75,000 personnes sont inscrites au Pôle emploi, et seulement 800 nouvelles offres d'emploi en CDI temps plein sont diffusées tous les mois. Ce serait tellement plus utile d'affecter les agents Pôle emploi à contacter les employeurs pour récupérer des CDI temps plein plutôt qu'à fliquer les chômeurs !

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