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© InconnuUn demi-millier de personnes ont défilé à Ouagadougou contre Monsanto
De Paris à Ouagadougou et Rio, plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi contre le géant américain de la biotechnologie agricole Monsanto, et plus spécialement contre les OGM, pesticides et autres produits chimiques, dans le cadre d'une mobilisation mondiale.

Des appels à manifester avaient été lancés dans plus de 400 villes situées dans une quarantaine de pays. Lancée en 2013 par la mouvance Occupy, la Marche mondiale contre Monsanto se réclame "d'une dynamique citoyenne, autogérée par les groupes qui s'en emparent localement".

En Suisse, environ 2.500 personnes ont manifesté à Bâle et Morgues où Monsanto possède son siège pour l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient.

A Paris, de 2.000 à 3.000 personnes ont répondu à l'appel de collectifs citoyens et de nombreuses associations comme Greenpeace, le collectif "Alternatiba" ou "Stop Tafta". Les manifestants scandaient notamment "Vade retro Monsanto", "Monsanto non, ma santé oui" ou encore "Des OGM? on n'en veut pas !".

Ailleurs en France, où des appels à manifester avaient été lancés dans 35 villes, plusieurs milliers de manifestants sont descendus dans la rue.

L'herbicide Round-Up, produit-phare de Monsanto récemment classé comme "cancérogène probable" par l'agence du cancer de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), était particulièrement ciblé par les manifestants: "Envie d'un petit suicide collectif? Ayez le réflexe Round-Up ", proclamait ainsi à Rennes (ouest) une pancarte, surmontée d'une tête de mort en carton.

A Strasbourg (est), entre 800 et un millier de manifestants se sont rassemblés devant le Parlement européen, avant de se coucher sur le sol pour observer une minute de silence devant le Conseil de l'Europe, "en hommage aux victimes existantes et à venir empoisonnées par les pesticides", selon l'un des organisateurs.

Sur le continent africain, un demi-millier de personnes ont défilé à Ouagadougou contre le géant américain, qui a introduit le coton transgénique au Burkina Faso en 2003. Ce pays est le seul d'Afrique de l'Ouest à avoir expérimenté la culture de coton OGM en plein champ. Les manifestants ont demandé aux autorités burkinabè "un moratoire d'au moins 10 ans" afin de "poursuivre des recherches indépendantes" sur les OGM.

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Des scènes similaires se sont produites de l'autre côté de l'océan Atlantique. Quelque 500 personnes, dont des familles avec enfants, ont manifesté dans la bonne humeur à Los Angeles sous le soleil californien. "Nous devrions savoir ce qu'il y a dans notre nourriture lorsque nous la mangeons. Ce que nous faisons entrer dans nos corps", a déclaré Carole Walker, l'une des manifestantes.

Plus au sud du continent américain, 250 personnes ont chanté et dansé à Rio de Janeiro (Brésil) en accusant Monsanto de "bioterrorisme". A Santiago, capitale du Chili, un millier de personnes a demandé le retrait de Monsanto du pays et la fin de la production de nourritures génétiquement modifiées.

Contacté par l'AFP, Monsanto n'a pas donné suite dans l'immédiat.

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