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© InconnuLes organochlorés et - phosphorés concernés
Le lymphome non hodgkinien vient enfin d'être reconnu comme maladie professionnelle liée à l'emploi de certains pesticides, selon un décret paru mardi 9 juin au Journal officiel. «Une avancée importante» pour l'association Phyto-victimes, qui espère élargir la liste.

Selon ce nouveau «tableau» des maladies professionnelles, le numéro 59, le lymphome non hodgkinien est désormais reconnu comme maladie survenant suite à des « travaux exposant habituellement aux composés organochlorés, aux composés organophosphorés, au carbaryl, au toxaphène ou à l'atrazine ».

L'exposition peut avoir eu lieu «lors de la manipulation ou l'emploi de ces produits, par contact ou par inhalation» ou « par contact avec les cultures, les surfaces, les animaux traités ou lors de l'entretien des machines destinées à l'application des pesticides », ajoute le texte, qui fixe un délai de prise en charge de 10 ans, «sous réserve d'une durée d'exposition de 10 ans». Le dernier ajout à la liste des maladies professionnelles, ou tableau n°58, remonte à avril 2012, avec la maladie de Parkinson, toujours avec les pesticides.

D'autres maladies en vue

Contactée par le JDLE, l'association Phyto-victimes y voit une « avancée importante » : « des reconnaissances de maladie professionnelle avaient déjà été obtenues [par des personnes souffrant d'un lymphome non hodgkinien], mais la procédure était très longue. Cela va ouvrir la voie à des gens qui n'osaient pas lancer une telle démarche jusque-là ».

Pour l'association, le combat doit continuer avec « de nombreuses autres pathologies », dont d'autres hémopathies (maladies du sang), des maladies neurodégénératives, dont la maladie d'Alzheimer, ainsi qu'avec d'autres cancers, notamment celui de la prostate.

Quant à la durée minimale d'exposition de 10 ans, la même qu'avec la maladie de Parkinson, Phyto-victimes reconnaît que « cela a été sujet à beaucoup de discussions. On aurait aimé que ce soit moins, mais il est compliqué de fixer un seuil. Dans les faits, il pourrait très bien y avoir reconnaissance d'une maladie professionnelle même en-dessous de 10 ans, en présence d'éléments probants. Et rien n'exclut que ce seuil soit un jour revu à la baisse ».