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Ils ne se décident pas à sortir du goulag européen. Pourquoi ? Les solutions alternatives existent et ils ont "promis" de rester au service du peuple. Hormis la réponse claire et précise que formulerait une victime des révolutions de couleur - personne ne désobéit aux ordres donnés par les complices de l'empire sous peine de mort pour lui et les siens - il se peut aussi que Syriza incarne la cerise sur le gâteau pour tous les membres de la zone euro.

Ils font le spectacle, balbutient des phrases toutes faites, expriment des sentiments convenus, avec une intonation d'acteurs. Ils rencontrent les fonctionnaires européens, ces figures hautaines dont on a pu constater, il y a peu, à quel point chacun est rempli de courage. Pendant ce temps, les responsables placés à la tête des autres pays européens ainsi qu'à la Commission sont tranquilles pour poursuivre le programme d'affaiblissement de l'Europe, obsession des fanatiques anglo-saxons depuis l'époque napoléonienne.

Négocier, mais pourquoi ?

La descente aux enfers de la population grecque est connue. Le PIB a chuté de quasi 25% en 8 ans, ce qui rappelle à quel point les efforts pour se hausser sont difficiles alors que les responsables de la finance détruisent tout en un clin d'œil. Les dépenses publiques, depuis la crise de 2007, ont baissé de plus de 18% alors que les recettes fiscales ont cru de 2,5%. La dette publique a évolué très raisonnablement, elle a à peine cru d'environ 20 % sur la même période, et l'excédent primaire, calcul demandé par les usuriers, a débuté en 2011 et ne cesse de se confirmer. Tout cela est bien meilleur que les résultats affichés par la plupart des autres pays de la zone euro. A telle enseigne que le satrape placé à la tête du Mécanisme Européen de Stabilité (MES), Klaus Regling, affirmait l'an dernier (en avril 2014) qu'il n'y avait aucun problème pour le renouvellement de la dette grecque sur les 10 prochaines années.

La dette grecque

Jusqu'à plus ample informé, elle est détenue à 40% au moins par le M.E.S. de l'Union Européenne, le reste est entre les mains du FMI et des pays de l'Union. En période de hautes eaux, grâce à la création monétaire forcenée des « faux-monnayeurs », les taux d'intérêt sont négatifs, le poids global des intérêts est donc faible et l'amortissement s'étale sur un délai très long, presque une génération (25 ans). Toutefois les usuriers, qu'ils soient privés ou publics, veulent des esclaves pour l'éternité. La dette, c'est le contrôle facile sur l'humanité, surtout lorsque la monnaie ne coûte rien à produire. Pour obtenir les clauses favorables du paiement des intérêts à partir de la dixième année après le début du prêt, et un délai d'exemption avant ce premier versement, il faut remplir des conditions : imposer des hausses de TVA, impôt uniquement payé par les ménages résidents, que l'on appauvrit au passage ; éliminer les retraites puisque le bétail doit travailler jusqu'à son dernier souffle, contrairement à ceux qui possèdent la richesse; privatiser au profit des « faux-monnayeurs », à qui il suffit d'émettre des dollars (ou des euros) pour acheter ce que bon leur semble. Or, Syriza s'est prosterné devant ces idoles. Il a augmenté la TVA sur certains produits, réduit les retraites - supprimé la retraite anticipée - vendu des infrastructures, le port du Pirée, les chemins de fer, les aéroports. Les financiers ne sont pas satisfaits ? Ou est-ce un scénario pour duper ?

L'obsession de la révolution permanente

De même que l'empire et ses affidés européens ont détruit les régimes arabes trop stables et indépendants, de même ils éliminent ceux qui ne leur conviennent pas en Europe. Le remplacement en Allemagne a commencé avec les guerres mondiales. En France, il a suivi le départ de De Gaulle. En Italie, le pouvoir de Berlusconi a été délogé au profit d'horreurs pires encore. En Espagne, le niveau dans lequel se meut le pouvoir est tellement répugnant que les élites d'Amérique latine ont fait peur à l'ancien responsable Felipe Gonzalez, qui a fui le Vénézuela, sous les huées d'une population chaque jour plus lucide. Il y a peu, l'empire US s'en est pris à l'Ukraine, et désormais l'abcès de fixation se trouve en Grèce, spectacle qui permet de faire marcher les autres pays au rythme du Bilderberg.

On ne saurait passer sous silence le chantage de Goldman Sachs placé à la tête de la BCE, Mario Draghi, dont le programme d'émission de monnaie est une horreur pour la population mais un cadeau fantastique à tous ceux spéculent. Malgré des concessions, le spectacle grec continue. On cache ainsi la destruction de l'Europe, et l'ampleur donnée aux négociations servira à montrer aux éventuels « inconformes » d'autres pays qu'il n'y a aucune chance de changer quoi que ce soit sur le fond. Quelques points de détail sont susceptibles de modification mais l'essentiel doit être décidé par les chargés de mission du bien en soi qui, depuis la guerre de sécession aux États-Unis, ont montré leur aptitude à répandre ce bien sur la terre.

Le sociologue James Petras a rappelé opportunément que Syriza a reconnu la légitimité de la dette externe d'un montant approximatif de 350 billions de dollars, alors qu'elle trouve sa source dans des escroqueries financières habituelles. Le parti a déclaré qu'il voulait la rembourser. Syriza a affirmé sa volonté de rester dans l'Union Européenne et la zone euro. Il a passé un accord avec un parti favorable aux infamies de l'OTAN. Le ministre de la défense a offert à l'organisation de nouvelles bases, en particulier sur l'île de Carpathos. Il a pompeusement proposé de créer un espace de défense avec Chypre et Israël.

Dans le même mouvement, la Turquie est agitée par les agents habituels du chaos, la Macédoine est mise en ébullition avec un plan qui a déjà fonctionné dans les Balkans et en Ukraine, et tout pays européen est susceptible de connaître les mêmes soulèvements organisés par les démons de l'ombre. Après que la TVA, les retraites, les biens publics, tout le programme de pillage de la Grèce aura été réussi, viendra le tour des autres parties, du moins pour ce qu'il en reste car la France et l'Allemagne ont déjà quasi tout donné.

Syriza sera-t-il finalement un leurre de plus ?

Sa fonction serait-elle d'attirer les mécontents vers de pseudo contestataires qui ,en réalité, se prosternent sur l'essentiel ? Avec Syriza, les alternatives sont éliminées par fragmentation de l'opposition. En même temps, il permet de peaufiner la liquidation de l'Europe, désormais offerte en prime aux populations venant du vaste monde.