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© Flickr/ Dominic Piégsa
Une pétition appelant à se retirer de l'UE a recueilli en Autriche 261.159 signatures, un nombre plus de deux fois supérieur aux 100.000 signatures nécessaires pour amener les autorités à étudier cette initiative.

Le mouvement pour la sortie de l'UE gagne en ampleur en Autriche. Plus de 260.000 personnes ont déjà signé une pétition appelant à rompre les relations avec l'Union européenne. Les Autrichiens sont particulièrement choqués par l'exemple négatif de la Grèce qui s'est retrouvée au bord d'une débâcle économique après plusieurs décennies d'intégration à l'UE.

La pétition a été rédigée par Inge Rauscher (66 ans), ancienne traductrice actuellement à la retraite, qui a toujours été hostile à la présence de l'Autriche dans l'UE. En 2000, elle avait lancé une initiative similaire, mais n'avait alors réussi à mobiliser que 3,35% de l'électorat. A l'heure actuelle, ce pourcentage est passé à 4,12%. Au total, 261.159 Autrichiens ont apposé leurs signatures en faveur de la sortie de l'UE. Ce chiffre est plus de deux fois supérieur aux 100.000 signatures nécessaires pour amener les autorités à étudier une initiative populaire.

Mme Rauscher et ses partisans sont persuadés que la situation économique, sociale et écologique en Autriche sera meilleure si le pays se retire de l'Union européenne. Selon la militante, c'est parce les gens craignent une répétition de la crise grecque dans leur pays qu'ils sont plus nombreux à soutenir cette proposition qu'il y a 10 ans. "De nombreuses personnes sont préoccupées par l'augmentation des prix des articles de consommation courante. Ils sont parfaitement conscients que la voie empruntée par l'UE ne mène nulle part", a déclaré Inge Rauscher dans une interview à l'agence Sputnik.
"Les Autrichiens sont privés de voix dans leur propre pays. L'UE n'a rien à voir avec la démocratie. Et de nombreuses personnes le voient bien : le chômage est en hausse, la dette publique augmente. La situation se dégrade dans tous les domaines. Nous recevons de Bruxelles des instructions absurdes dont l'exécution exige des dépenses substantielles et une multitude d'inepties bureaucratiques", estime la retraitée.
Elle est persuadée que l'euro — expérience fondamentale de l'UE — ne tiendra pas longtemps. En outre, un précipice se creuse entre les pays européens du sud et du nord. La situation qui prévaut au Portugal, en Espagne, en Italie et ailleurs n'est guère meilleure qu'en Autriche. "Plus vite ces pays sortiront de l'UE, plus leur économie sera prospère", affirme Mme Rauscher. L'un des problèmes principaux qui se posent actuellement aux membres de l'Union, c'est la perte de leur souveraineté nationale.

"Cela se répercute nécessairement sur la vie quotidienne. De plus il y a les sanctions visant la Russie. Sanctions qu'un pays neutre n'aurait jamais soutenues", a conclu la militante du mouvement pour la sortie de l'Autriche de l'UE.