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Le premier ministre du Koweït, Cheikh Jaber Al-Moubarak Al-Ahmad Al-Sabah, au Parlement, le 1er juillet. YASSER AL-ZAYYAT / AFP
Le Koweït a mis en place une mesure radicale et controversée pour lutter contre le terrorisme. Comme le rapporte le site de RFI, le Parlement de ce petit pays pétrolier a adopté mercredi 15 juillet, à la demande du gouvernement, une loi ordonnant aux citoyens koweïtiens ainsi qu'aux résidents étrangers de subir un test ADN afin d'établir une base de données nationale.

Le but de cette législation est de faciliter le travail d'investigations criminelles et policières, et ainsi procéder à des arrestations plus rapides. L'adoption de cette mesure fait suite à un attentat-suicide commis dans une mosquée chiite le 26 juin et revendiqué par l'Etat islamique, qui a fait 26 morts et 277 blessés.

Par ailleurs, les députés koweïtiens ont créé un fonds d'urgence de 400 millions de dollars (363 millions d'euros) afin de financer ce dispositif. Le Parlement a également prévu des sanctions d'un an de prison et jusqu'à 300 000 dollars d'amende (272 000 euros) pour tout Koweïtien refusant de se soumettre au fichage ADN.

Une loi inédite

Si de nombreux pays ont des bases de données qui gardent une trace de l'ADN de toute personne ayant été déclarée coupable d'un crime, cette loi est la première du genre à rendre obligatoire la collecte de l'ADN pour tous les citoyens. Une mesure inédite qui suscite la controverse quant à la protection de la vie privée et sur l'utilisation que la police peut faire de ces données.

Une telle disposition législative serait impossible à adopter par les parlements des pays européens. La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) avait empêché le Royaume-Uni de mettre en place un fichage de ce type en 2008. Les juges avaient alors considéré que le maintien d'un échantillon d'ADN pour un délit non pénal « ne pouvait pas être considéré comme nécessaire dans une société démocratique ».