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Le chercheur Joaquín Sorianello qui avait dénoncé des failles de sécurité dans le système de vote électronique choisi par la mairie de Buenos Aires est poursuivi en justice par l'entreprise privée qui l'a fourni, Magic Software Argentina. Il sollicite les dons des internautes pour payer sa défense.

Au début du mois dernier, le chercheur en sécurité informatique Joaquín Sorianello voyait débarquer chez lui la police argentine, venue perquisitionner son domicile et embarquer l'ensemble de son matériel informatique. Quelques jours plus tôt, ce professeur d'informatique avait démontré que le système de vote électronique mis en place par la mairie de Buenos Aires pour les élections municipales avait des failles de sécurité qui permettaient, entre autres, de dérober les certificats SSL pour envoyer de faux résultats de bureaux de vote vers l'ordinateur central.

Pour appuyer sa démonstration l'homme avait publié sur Github de la documentation et le code source de la machine à voter, en principe confidentiel même s'il s'agit d'une élection publique censée respecter les standards de transparence d'une démocratie digne de ce nom (rassurez-vous, en France non plus le code source des machines à voter est un secret industriel).

L'élection était programmée le 5 juillet 2015 — et a bien eu lieu à cette date, mais Joaquín Sorianello avait prévenu dès le 25 juin la société Magic Software Argentina (MSA), qui avait remporté l'appel d'offres pour la fourniture des solutions de vote électronique à Buenos Aires. Elle avait donc tout le temps de corriger les failles et de remercier le hacker.

Mais MSA a porté plainte. Le chercheur n'a toujours pas récupéré son matériel informatique essentiel à son travail, et demande désormais l'aide financière des internautes. Il précise qu'il a besoin d'un peu moins de 30 000 pesos (2 900 euros environ) pour payer ses avocats.