Une passagère du train Amsterdam-Paris affirma qu'il n'y avait eu aucun "coup de feu". Trois jours plus tard, François Molins, procureur de la République, a déclaré que des "détonations" auraient retenti.

Le vendredi 21 août, à 23h55, le site de la chaîne I Télé a mis en ligne le témoignage de Margaux, revenue d'un congrès à Anvers et passagère du train Amsterdam-Paris dans lequel se serait déroulée, six heures plus tôt, une violente altercation entre le Marocain Ayoub El-Khazzani et un groupe d'Américains présents à bord.

Détail particulier : présente dans le "compartiment juste à côté", elle rejeta le terme -employé par le correspondant d'I Télé- de "fusillade" (à 2'10) et affirma catégoriquement ne pas avoir entendu de "coup de feu".



"C'était juste une tentative d'ouvrir le feu qui s'est produit", déclara-t-elle.

Une telle déclaration contredit la version officielle formulée par François Molins, procureur de la République de Paris et proche de la mouvance pro-israélienne radicale, lors de sa conférence de presse tenue le mardi 25 août.

Il évoqua (à 2'17) "l'usage d'une arme" et "plusieurs détonations entendues par les passagers du train". Ce sont ces "détonations" (terme répété à 2'38) qui auraient fait réagir les deux soldats américains.


Le seul passager -nommément identifié- à évoquer une "fusillade" et des "coups de feu" entendus est une passagère : l'Américaine Christina Coons, "travailleuse sociale" de New York qui est apparue dans ce reportage de BFM TV, en compagnie d'une compatriote prénommé Amy.

Remarquons que le passager français prénommé Laurent et interrogé par BFM TV affirme également, comme Margaux, n'avoir rien entendu.


Présente dans le wagon voisin, la compagne de Jean-Hugues Anglade, également journaliste à Paris Match, ne fait état d'aucun tir entendu durant son long entretien avec BFM TV.

Quant à Cristina Coons, elle a continué de témoigner avec la même fougue, de retour au Etats-Unis.


Les témoignages de Margaux, Laurent et Charlotte Leloup (contrairement à ceux de Cristina Coons et Amy) semblent confirmer incidemment une partie essentielle du récit délivré par l'accusé Ayoub El Khazzani. Comme l'illustrent ces entretiens accordés par son ex-avocate Sophie David, le Marocain, qui aurait été conseillé par d'autres mystérieux SDF avant de monter dans le train Amsterdam-Paris pour "rançonner des gens", affirme n'avoir tiré aucun coup de feu.