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© SERGE POUZET/SIPAUne enquête menée par l'association Générations futures, parue en mars dernier, révélait que "la contamination des femmes en âge d'avoir des enfants est généralisée"
Des chercheurs français viennent de mettre au jour le processus moléculaire de l'"effet cocktail" lié à l'exposition aux perturbateurs endocriniens. Ce que cela signifie : l'association de substances de notre environnement quotidien provoque cancers, obésité et diabète.

Ils sont partout autour de nous. Dans notre alimentation, à cause de l'usage des pesticides, dans les cosmétiques ou encore dans certains médicaments, comme la pilule contraceptive. Des substances polluantes provenant de l'activité humaine ou de la nature qui, lorsqu'elles sont en contact, peuvent avoir de graves conséquences sur la santé.

C'est justement le mécanisme de cet "effet cocktail" qui a été élucidé par une équipe de chercheurs français, dont les résultats seront publiés prochainement dans la revue Nature Communications. Si la plupart du temps ces substances sont inoffensives lorsqu'elles sont absorbées de manière isolée, l'association de ces perturbateurs endocriniens a pour effet d'augmenter leur toxicité.

Œstrogènes et pesticides, un cocktail à haut risque

Les conséquences ? Des altérations physiologiques ou métaboliques conduisant à des cancers, de l'obésité ou du diabète. En juin dernier, une étude menée par deux chercheurs du CHU de Montpellier a démontré que les petits garçons dont les mères ont été exposées à des perturbateurs endocriniens ont trois fois plus de risques de développer un hypospadias, une malformation génitale.

Des équipes de chercheurs de l'Inserm et du CNRS à Montpellier sont parvenus à décrypter, le processus moléculaire qui pourrait contribuer à l'effet cocktail des perturbateurs endocriniens au cours d'une expérience in vitro (en dehors d'un organisme vivant). Leur conclusion ? Une partie des œstrogènes contenus dans les pilules contraceptives, tel que l'éthinylestradiol, et les pesticides organochlorés, comme le transnonchlor, sont très peu actifs lorsqu'ils sont pris isolément.

21,35 perturbateurs endocriniens par femme en moyenne

Pour appuyer leur théorie, les scientifiques ont constaté que ka combinaison de ces deux perturbateurs endocriniens avait pour effet d'augmenter leur toxicité en se fixant de manière simultané au récepteur situé dans le noyau des cellules. Cette découverte scientifique devrait permettre d'améliorer la prévention des risques liés aux perturbateurs endocriniens.

Et pour cause : une enquête menée en France par l'association Générations futures, parue en mars dernier, indiquait que "la contamination des femmes en âge d'avoir des enfants est généralisée". 21,35 : c'est le nombre moyen de perturbateurs endocriniens qui ont été retrouvés sur le échantillons de cheveux prélevés sur les 28 femmes qui ont participé à l'étude.