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Une fois que l'on connaît le parcours d'Al Gore, son influence centrale sur l'acceptation du concept de réchauffement anthropique, ses liens avérés avec la sphère financière la plus scélérate de la planète, il est temps de détailler son business. Un business qui n'a pas toujours bien marché, mais devient florissant avec l'abrutissement des masses par une propagande politique mondiale unique dans l'histoire.

De mémoire, tu n'auras pas

Le business-plan pour créer une « économie décarbonée » est basé sur des amalgames et des raccourcis simples mais qui permettent d'engager une somme d'acteurs considérables. Le fruit de cette campagne de comm' planétaire, pour un homme d'affaires avisé comme Al Gore, est de devenir l'un des acteurs financiers centraux dans la nouvelle économie en cours de création. Puisqu'il s'agit bien de cela : l'opération « Changement climatique anthropique » mène à un basculement économique, politique global, au profit de ceux qui ont engagé l'opération, et la pilotent. Aidés de la toute puissante ONU, pour les crédits carbone, comme nous le verrons plus loin...

Il y a bien entendu des accrocs dans cette opération, et comme dans tout business, des tentatives ratées pour prendre des parts de marchés un peu n'importe comment. Le coup des agro-carburants pour sauver la planète des rejets de CO2 des véhicules au pétrole, en est un. A l'époque, en 2007, les médias n'ont cesse de faire la promotion de ce nouveau moyen pour être « éco-responsable » : il suffit de faire pousser des plantes oléagineuses ou à sucre pour en faire des carburants permettant de « couper » les carburants fossiles. Ainsi, les véhicules rejettent moins de CO2, et il est moins nécessaire de tirer et exploiter du pétrole. Idée géniale.

En fait, non : les agro-carburants détruisent les cultures vivrières, forcent à détruire des forêts, particulièrement au Brésil, et le pire, c'est qu'ils coûtent plus en CO2 qu'ils n'en font économiser pour les produire. Comment des gens payés forts chers pour calculer années après années les degrés à venir en fonction de paramètres délirants d'une planète entière (2°C, 3°C, 4-5°C ?) n'ont-ils jamais pu comprendre par avance que les agro-carburants créaient l'inverse de ce qu'ils étaient censés faire ? Mystère...

Le calcul du coût CO2 est devenu le seul repère sur la pollution depuis cette époque. Les Nobel de la paix GIEC et Gore (GG) sont au cœur du discours : le CO2 représente les 4 cavaliers de l'apocalypse, et c'est lui qui doit concentrer toute l'attention écologique planétaire. En 2009, à la suite du Grenelle de l'environnement, vous pouviez acheter des véhicules diesel « Eco2 ». Un véhicule écologique diesel ? Oui, absolument : il rejette moins de CO2 que les véhicules essence, donc c'était écolo. L'Etat offrait même des primes, c'est dire...

Mais comme pour les agro-carburants, le diesel avec peu de CO2 n'est plus à l'honneur, il est même pointé du doigt. Logique, puisque les particules fines qu'il dégage (à l'inverse de l'essence qui n'en dégage pas, mais dégage plus de CO2 que le diesel) commencent à poser légèrement problème lors des pics de pollution dans l'Hexagone. Donc maintenant, c'est le véhicule électrique qui est à l'honneur en France : il va permettre de conserver l'industrie nucléaire et éviter d'opérer un basculement massif vers les énergies renouvelables. Malin.

Mais qui s'en soucie, s'en souvient et surtout, se préoccupe des réalités écologiques planétaires ? La mémoire de poisson rouge des masses sur-informées devant leur poste de télé ou sur twitter permet de remettre à jour la compréhension des sujets environnementaux, basés sur le réchauffement global par l'homme, en quasi temps réel. La mémoire de l'histoire ne sert à rien, c'est bien connu. Dans la même TL twitter, deux articles sur le carbone et les océans étaient twittés, à un jour d'intervalle :





C'est un sujet formidable pour les scientifiques les échanges de CO2, puisque tellement difficile et complexe à apréhender, avec des données excessivement ardues à récupérer, d'une fiabilité incertaine, qu'on peut à près tout lui faire dire. Quant aux masses, qu'elles se débrouillent, tout ce qu'on lui demande c'est de répéter le même mantra : il faut sauver la planète, c'est nous qui allons la tuer en rejetant trop de CO2. De toute manière, même si les deux informations sont vraies, ou sont fausses, ou les deux, dans le cas d'espèce des océans, ça n'a aucune importance : l'intérêt réside dans une unique préoccupation, celle de parler du problème (écologique) du carbone, au public.

Le carbone, c'est la vie, et ça se marchande

Cette étude des émissions carbone, de leur calcul, des techniques, technologies pour diminuer leur rejet est une inépuisable source de revenus pour un nombre incroyable de professionnels. Au point que les crédits carbone, officiels et validés par l'ONU, ou non-officiels (mais autorisés) ont été inventés, à la suite des fameuses Bourse d'échange carbone. Avec ces nouveaux produits financiers, nous ne sommes plus dans la simple création de revenus ou d'emplois autour de la protection de l'environnement par la lutte contre les émissions carbone, mais dans un système financier à l'échelle d'une planète. Qui sont les acteurs principaux de ce nouveau business ? Les hedge funds. Ces nouveaux produits financiers ont été créés sur mesure pour eux par Goldman Sachs, premier investisseur de la première bourse carbone, aux Etats-Unis en 2003, et dont l'un des dirigeants est Blood, l'associé N° 2 de GIM... le hedge fund d'Al Gore (voir épisode précédent : https://reflets.info/al-gore-le-nobel-menteur-sauveur-de-planete-et-milliardaire-du-carbone-2/) Les crédits carbone servent à monnayer les activités des industries en fonction de leur capacité à émettre moins de gaz carbonique. Explications par une entreprise spécialiste du domaine, Climat Mundi :
« Les crédits carbone sont des unités qui sont attribuées au porteur de projet qui réduit les émissions de gaz à effet de serre, et que le porteur de projet peut ensuite commercialiser pour financer son projet. Un crédit carbone représente une réduction de CO2 d'une tonne. Par exemple, une usine hydroélectrique évite l'émission de 30.000 t eqCO2 par an (parce qu'elle évite de brûler du charbon dans une centrale thermique pour fabriquer la même quantité de courant électrique). Le porteur de projet (souvent l'exploitatnt de l'usine) se voit attribuer 30.000 crédits carbone représentant chacun 1 tonne d'eqCO2 évitée. Il vend ses crédits carbone à quelqu'un qui lui achète, comme par exemple Climat Mundi. Le revenu correspondant lui permet de rendre viable son installation. »
Formidable, non ? Le hedge fund donne plein d'argent à un industriel « respectueux de l'environnement ». Et comment tout ça est-il vérifié, réglementé ? De la manière suivante :
« Qui attribue les crédits carbone et comment (cas des CER) ? Le cas le plus connu est celui des projets certifiés dans le cadre du Protocole de Kyoto, qui sont appelés « mécanismes de développement propre » (projets MDP / CDM en anglais, comme « clean development mechanism »), et qui délivrent un certain type de crédits carbone appelés CER (certified emission reduction). Les crédits carbone de type CER sont attribués par les Nations unies (plus précisément par le ... »bureau exécutif du mécanisme de développement propre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques »... ouf), suite à un mécanisme très précis :
Suivent les règles, protocoles pour faire accepter le dossier, et à la fin :
Sur la base du rapport de vérification, l'ONU attribue les crédits carbone au porteur de projet. Concrètement parlant, elle lui crédite un « compte carbone », identique à un compte bancaire, mais contenant non pas des euros ou des dollars, mais des crédits carbone. Une fois en possession de ses crédits carbone, le porteur de projet peut les commercialiser et s'assurer un revenu qui lui permet de financer son projet. Les CER sont les seuls crédits carbone utilisables par les acteurs ayant des obligations réglementaires relatives aux émissions de gaz à effet de serre (pays développés signataires du protocole de Kyoto ou industriels soumis au système européen d'échange de permis d'émission).
Résumons : un projet, une validation onusienne avec des CER, puis la vente des CER à un hedge fund qui paye en espèces sonnantes et trébuchantes et joue avec sur les bourses carbone mondiales, en se les faisant acheter par des gros pollueurs, qui compensent. Simple, efficace, pratique. Et si vous n'êtes pas un pays dans la liste des pays signataires des accords sur le climat ? Pas grave, on a d'autres produits financiers à vous refiler. Pas tamponnés par l'ONU, mais légaux. Bien entendu...
Qui attribue les crédits carbone et comment (cas des VER) ? Les VER (verified emission reductions) sont des crédits carbone « non officiels », c'est à dire non attribués par les Nations unies. Ils correspondent à des réductions d'émissions qui n'ont pas suivi la totalité de la procédure des Nations unies. Par exemple, un projet répondant aux critères techniques de l'ONU (mesurabilité, additionalité, existence d'un plan de suivi,...) mais situé dans un pays n'ayant pas ratifié le protocole de Kyoto (la Turquie par exemple), ne se verra pas attribuer de crédits carbone par l'ONU sous forme de CER. Il pourra cependant suivre la même procédure technique et se voir attribuer des VER. Un porteur de projet peut aussi juger que le process onusien est trop long et préférer commercialiser ses crédits sur la marché volontaire: les crédits seront alors achetés par des acteurs qui n'ont pas d'obligation, mais achètent des crédits carbone pour leur politique de responsabilité sociale et environnementale.
Génial ! Donc ces produits financiers basés sur la réduction des émissions carbone peuvent se négocier sans contrôle particulier, et ça c'est bon pour Al Gore et GIM ! En plus ils ont un V comme « verified ». Tout va bien...
Il existe de nombreux standards utilisés sur le marché volontaire, les plus connus et utilisés étant le VSC (Verified Carbon Standard) et le Gold Standard. Dans ce cas les réductions d'émissions sont vérifiées par des organismes agréés par l'organisation portant le standard, en général les mêmes que ceux agréés par l'UNFCCC. Par ailleurs, l'ONU ne reconnait que les réductions d'émission générées par un projet après sa date d'enregistrement. Or, les procédures administratives de l'ONU sont lourdes, et il peut arriver qu'un projet commence à fonctionner (et donc à générer des réductions d'émissions) avant son enregistrement. Dans ce cas, les réductions d'émissions générées avant l'enregistrement ne donneront pas lieu à l'émission de CER, mais pourront donner lieu à l'émission de VER, selon le VCS. On parle dans ce cas de VER-pré CDM
Oui, comme d'habitude ça devient vite complexe, avec plein de ramifications, d'exceptions, de sous-règles. Mais tout ça permet de faire tourner un paquet d'argent, au plus grand profit des entreprises spécialisées. Les mauvais esprits diront qu'il y aurait même des escroqueries à l'échelle de pays comme la France, des calculs au doigt mouillé, mais tout ça n'est que mensonges relayés par les lobbyistes du pétrole, qui comme chacun le sait, sont vent debout contre la réduction des émissions de carbone... tout en finançant les bourses carbone, telles BP avec l'ECX (Europe). Bien entendu...

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Un monde décarboné... taillé pour les 1%

Le prophète en chef de l'apocalypse climatique par les rejets de CO2 s'est fait attraper par de méchants journalistes américains : notre grand défenseur de l'environnement, qui appelait chacun à faire un effort pour décarboner individuellement son mode de vie, possédait en effet une villa de 20 pièces avec piscine consommant 20 fois la consommation moyenne d'un foyer Américain — qui est de plus de 10 000 Watts-heure, la plus importante au monde. La villa de Gore : 221 000 Watts-heure par an. Pas mal !

mediamatters.org/research/2007/03/01/reports-on-criticism-of-gore-omitted-steps-he-r/138162 (en anglais).

La réponse d'Al ne s'est pas faite attendre : il paye sa surconso en crédits carbone... à sa propre boite. Alors, quelque chose à redire ? Notre ami Al est un contributeur exemplaire à la cause climatique. Une précision intéressante sur cette nouvelle vague mondiale écologiste, qui en fin de compte permet aux 1% de verdir à moindre frais leurs dévorante activité énergétique... La liste des investissements d'Al Gore et son froudroyant enrichissement personnel à hauteur de 200 millions de $ est longue comme une cheminée de centrale au charbon : de la bourse CCX, aux panneaux solaires (abandonnés quand ça ne marchait pas assez bien), à sa chaîne de TV Current TV qu'il revend à Al Jazeera, détenue par une compagnie pétrolière Qatari (si, si), du hedge fund éthique, on ne sait plus où donner de la tête : http://www.newsmax.com/Newsfront/al-gore-romney-rich/2013/05/06/id/502891/ (en anglais).

Al Gore a longuement travaillé au corps la « sensibilité écologique carbo-centré » américaine puis planétaire, et est arrivé à ses fins. Les GG Nobel de la paix sont désormais tranquilles, l'opération carbone est en cours.

A moins que...

Malgré la propagande, des scientifiques bossent encore...

Le bon président français, François Hollande a une grande sensibilité écologique, et il le fait savoir en organisant la COP21 qui devrait permettre de « sauver la planète »... ou pas. Dans le même temps, ce sacré farceur de pépère travaille pour que le carbone soit lucratif pour la France. Ce qui ne mange pas de pain puisque ce pays, le plus nucléarisé au monde, est très peu émetteur de CO2 (à peine 0,8% de l'ensemble des pays de la planète).



Ce matin a débuté sur France Culture « La semaine sur le climat ». Le premier intervenant sur ce thème a été Jean-François Berger, membre du conseil scientifique de l'Inrap, qui enseigne la géoarchéologie et l'archéogéographie dans les universités de Paris I, de Nice-Sophia Antipolis et d'Avignon, et spécialiste de l'archéologie et l'environnement. Où l'on apprend que l'étude des climats anciens (de -7000 ans - à -3000 ans dans son cas) s'est modifiée en peu de temps, et que la conviction scientifique d'un climat linéaire au néolithique s'avère fausse. De grands changements climatiques ont eu lieu à ces époques, avec des effets sur plusieurs siècles, et ce avec une fréquence assez régulière. La déglaciation de -6200 dont parle le chercheur est un événement très intéressant pour comprendre les changements climatiques qui surviennent sur la planète depuis longtemps. C'est passionnant, pour ceux qui ont envie de mieux comprendre le climat. Mais plus complexe que les explications d'Al Gore...


Pour la période précise de l'optimum médiéval, qui a créé la première controverse sur la chaleur actuelle et antérieure, une base de données de centaines d'études scientifiques existe. La synthèse pour chaque étude de l'optimum médiéval est à lire. C'est un état de la science. Toutes ces études indiquent que durant la période en question, de 900 à 1400, la température moyenne de ces régions était supérieure ou équivalente à aujourd'hui. Les exemples pour l'Europe sont intéressants... » Mais attendez, Al Gore, est pourtant récompensé pour son travail, relié à celui du GIEC, et ses affirmations sur les périodes de changements climatiques ne correspondraient pas à la réalité scientifique ? » Bizarre. Surement des mauvaises langues complotistes. Puisque commencer à mettre en doute Gore, le GIEC, c'est faire le jeu des multinationales, et c'est empêcher l'écologie de pouvoir enfin se déployer sur la planète. Allez, heureusement, il y a la COP21 et les bourses carbone : on la sauvera, la planète !