Alba ventura
© RTL (Impression d'écran)
Poutine, Obama, Hollande : il y avait du beau monde lundi 28 septembre au siège des Nations unies, à New York. On peut dire ce que l'on veut du président russe, mais il a fait un bon coup. Il était totalement marginalisé, il n'avait pas mis les pieds à l'ONU depuis dix ans, et le voilà qui orchestre un retour en force. Celui qui était vu comme un sectaire s'est présenté comme un pragmatique.


Commentaire : Peut-être tout simplement parce qu'il EST effectivement plus pragmatique que certains leaders, qui ne profèrent que des discours pseudomoralistes sans offrir la moindre solution concrète pour soulager des populations qui souffrent, et qu'ils prétendent vouloir sauver ?
Pseudomoralisme : La conviction qu'il existe des valeurs morales et que certaines actions violent des règles morales est un phénomène tellement commun et ancien qu'il semble avoir quelque substrat au niveau du patrimoine instinctif (encore qu'il ne soit certainement pas entièrement adéquat dans le cadre de la vérité morale), et qu'il ne fait pas que représenter des siècles d'expérience, de culture, de religion et de socialisation. Dès lors, toute insinuation infiltrée dans des slogans moraux est toujours suggestive, même quand les critères "moraux" utilisés ne sont que pure invention ad hoc. N'importe quel acte peut donc être vu comme immoral ou moral par le biais de pseudomoralismes et de la suggestion active; il se trouvera toujours des gens pour tomber dans le panneau de ce genre de raisonnements.

A titre d'exemple d'acte mauvais dont la valeur négative ne suscite aucun doute dans aucune situation sociale, les experts en éthique citent souvent la maltraitance d'enfants. Mais les psychologues se trouvent fréquemment confrontés à des qualifications pseudo-morales de ce comportement dans leur cabinet, comme dans le cas de cette famille déjà mentionnée, où la soeur aînée avait subi une lésion dans la zone préfrontale. Ses jeunes frères affirmaient avec force que les traitements sadiques infligés par leur soeur à son fils provenaient du sens moral exceptionnellement élevé de celle-ci, et ils avaient été convaincus de cela par autosuggestion. La pseudo-morale échappe adroitement au contrôle de notre bon sens, et conduit parfois à l'affirmation d'un comportement dont le caractère est manifestement pathologique.

[Extrait de La Ponérologie Politique, de Andrzej M. Lobaczewski]

Barack Obama s'est dit prêt à travailler avec lui et avec l'Iran, pour lutter contre les terroristes de Daesh. Même si le cas Bachar al-Assad continue de les diviser.En fait, ce qui a été acté entre Poutine et Obama, c'est : "Très bien, on est d'accord sur le fait que l'on a des désaccords, mais travaillons ce sur quoi on peut être d'accord". C'est-à-dire comment réduire à néant l'État Islamique.

Bachar n'est plus l'urgence

Vladimir Poutine a même réussi à convaincre Hubert Védrine, l'ancien ministre des Affaires étrangères, qui explique qu'il faut s'allier avec Assad contre Daesh.
Védrine est peut-être un adepte de la realpolitik, mais il n'est pas un des premiers adhérents de l'alliance franco-russe. Poutine est donc le vainqueur médiatique et politique. On peut dire qu'il n'a pas fait le voyage pour rien.


De son côté, Bachar al-Assad s'en sort plutôt bien pour le moment. Il y a deux ans, c'était l'ennemi juré, l'infâme dictateur (ça l'est toujours). Il fallait s'en débarrasser en priorité. Aujourd'hui l'idée qui chemine, c'est que le départ d'Assad ne s'impose plus dans l'immédiat. Il y avait deux cibles simultanées : Daesh et Bachar. On voit que finalement l'urgence c'est Daesh. Certains sont en train de se dire qu'il faudrait aider le président syrien, voire s'allier avec lui.


Commentaire : Ouais, ennemi juré infâme dictateur aux yeux des élites occidentales et des terroristes sanguinaires qu'elles soutiennent. C'est aux Syriens - et non aux rapaces de Washington et de Bruxelles - de dire si leur président, Bashar al-Assad, mérite de rester au pouvoir ou non,


Hollande sur un fil

Côté français, on voit bien que François Hollande est sur un fil. Ce dernier a déjà bougé sur le dossier syrien. Il ne voulait pas frapper la Syrie, parce que c'était une manière de soutenir le régime de Bachar. Et on a frappé !

François Hollande reste très déterminé. Mais jusqu'à quand ? À New York, il a d'abord dit : "La France parle avec tout le monde et n'écarte personne". Puis il a ajouté que "Bachar ne pouvait pas faire partie de la solution en Syrie". Que doit-on comprendre ? Que Bachar pourrait être mis de côté pour un temps, en attendant de mettre en place une transition politique ?


Commentaire : Ces deux exemples de contradiction montrent en effet que Hollande ne sait pas de quoi il parle, qu'il parle au nom de plusieurs maîtres, et que la structure de pouvoir, du moins dans son expression verbale, souffre de schizophrénie.


Manuel Valls a précisé que les frappes contre la Syrie visaient des "sanctuaires de Daesh où sont formés ceux qui s'en prennent à la France". En entendant cette phrase, on pourrait penser que lorsque l'on est menacé sur notre territoire, les grands principes peuvent accepter quelques exceptions.


Commentaire : Pour davantage d'exemples des contradictions manifestes du cher Président de la République Française : Hollande se ridiculise à l'ONU : en Syrie, "Assad est une partie du problème, pas de la solution"


Le carnet du jour

Nathalie Koscuisko-Morizeta boudé le meeting de soutien à Valérie Pécresse (candidate aux régionales en Île-de-France) dimanche 27 septembre, alors que tout le monde était chez les Républicains. NKM en a marre de "ces faux meetings qui ne servent en réalité que de tremplin à la primaire".

Pas tout à fait faux ! Les régionales passent visiblement au second plan par rapport à la primaire. La preuve, selon un observateur : dans son discours de clôture aux journées parlementaires de Reims, Nicolas Sarkozy, en 45 minutes, n'a pas une seule fois parlé du scrutin.