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Selon des sources médicales palestiniennes, un jeune homme Palestinien et une femme palestinienne ont été tués vendredi à la mi-journée par des tirs d'armes à feu de soldats israéliens, dans deux incidents séparés, et un jeune Palestinien a été tué jeudi soir lors d'un raid israélien dans le camp de Shufat.

Cisjordanie occupée : Vendredi 9 octobre, Fares Al Ja'bari, âgé de 19 ans, a été tué par des tirs de soldats israéliens à l'entrée de la colonie illégale de Kiryat Arba située dans la ville d'Hébron, au sud de la Cisjordanie . L'armée israélienne a affirmé que Al Ja'bari a essayé de poignarder un soldat et est parvenu à s'emparer de son arme. Des témoins oculaires palestiniens ont en revanche assuré aux médias que le jeune homme n'avait aucun couteau ou autre objet pointu avec lui et que les soldats l'ont abattu sans motif. Des sources locales ont précisé que les soldats ont laissé Al Ja'bari se vider de son sang sur le sol, et ont empêché l'équipe médicale palestinienne présente sur les lieux d'accéder au blessé pour lui apporter une assistance médicale. Selon les mêmes sources, le domicile de Al Ja'bari se trouve juste à côté de la colonie illégale de Kiryat Arba. Par la suite, un groupe de colons a encerclé et caillassé la maison de la famille Al Ja'bari alors que ses occupants se trouvaient toujours à l'intérieur.

Vendredi également, dans la ville d'Al Afula qui se trouve près de Nazareth, des soldats israéliens et des officiers de police ont tiré sur une femme et l'ont tuée, dans une station de bus. Dans une vidéo mise en ligne sur Facebook, on voit une dizaine de policiers et de soldats venir entourer une femme qui se tient debout les mains en l'air quand elle est assassinée de sang froid. La vidéo montre que la femme n'est pas du tout menaçante et ne porte aucune arme.


Toujours vendredi et dans le sud de la Cisjordanie , des soldats israéliens ont attaqué des manifestants à proximité du mur qui sépare Bethléem de Jérusalem. Le Ministère de la Santé a indiqué que six jeunes ont été blessés par des tirs israéliens, dont un touché au pied par une balle réelle. 23 jeunes Palestiniens ont également été blessés, dont quatre grièvement touchés par des tirs à balles réelles, à l'entrée de la ville d'Al Berah, non loin de la ville de Ramallah. Cette semaine, des manifestations contre le mur de séparation et la colonisation ont été organisées dans les villages de Bil'in, Ni'lin, al Nabi Saleh ainsi que Kafr Qadum. Elles ont toutes été réprimées par les soldats israéliens qui ont fait grand usage de balles réelles, de balles caoutchouc acier et de grenades lacrymogènes tirées sur les manifestants non armés.

Jeudi 8 octobre en fin de journée, un jeune Palestinien a été tué et au moins 35 autres personnes ont été blessées durant des affrontements avec l'armée israélienne dans le camp de réfugiés de Shufat, à Jérusalem. Des sources médicales palestiniennes ont précisé que Wasam Faraj, âgé de 20 ans, a été tué d'une balle explosive reçue en plein cœur. Les combats ont été déclenchés par l'invasion du camp par l'armée israélienne qui venait mettre à sac le domicile de la famille de Subhi Abu Khalifa, après qu'il ait attaqué au couteau et blessé deux israéliens à Jérusalem, plus tôt dans la journée de jeudi. Le gouvernement israélien a récemment réactivé une ancienne loi qui autorise son armée à démolir les maisons d'attaquants palestiniens et de leurs familles.

Dans toute la Cisjordanie occupée et à Jérusalem Est, les colons israéliens ont poursuivi leurs exactions et représailles violentes en nette hausse depuis la mort du couple de colons, tués près de Naplouse le 1er octobre. Dans la nuit de mercredi, dans la ville occupée d'Hébron, environ 70 colons se sont rassemblés dans le quartier de Tel Rumeida où ils ont harcelé, insulté et physiquement agressé des résidents palestiniens et des activistes internationaux, blessant plusieurs personnes. Jeudi soir, c'est à Jérusalem que des centaines d'Israéliens d'extrême-droite ont déambulé dans les rues en chantant « Mort aux Arabes » avant d'essayer de s'infiltrer dans les quartiers palestiniens, selon des médias israéliens.

Du fait de ces attaques, les Palestiniens restent sur leurs gardes et ce d'autant plus que l'Autorité Palestinienne n'a aucune compétence juridique sur les colons et que les forces israéliennes ne viennent que rarement au secours de Palestiniens attaqués par des colons. Les violences se poursuivent toujours en cette fin de semaine à travers la Cisjordanie occupée où des attaques de colons contre des Palestiniens et leurs terres ont également eu lieu vendredi 9 octobre dans plusieurs villages des environs de Naplouse. Dans le village de Yanun, les colons s'en sont pris aux Palestiniens qui récoltaient leurs olives sur leurs terres. Le petit village de Yanun est un des nombreux villages des environs de Naplouse à être entouré de colonies israéliennes et d'avant-postes illégaux connus pour être habités par des colons extrémistes qui mènent régulièrement des attaques contre leurs voisins palestiniens, sous la protection militaire de l'armée israélienne.

La Société du Croissant Rouge palestinien a annoncé vendredi que 1640 Palestiniens ont été blessés à travers la Cisjordanie , depuis début octobre jusqu'à jeudi minuit. 101 personnes ont été blessées par des tirs à balles réelles de l'armée israélienne, 442 l'ont été par des balles d'acier recouvertes de caoutchouc et les 1066 autres ont été traités pour les effets d'inhalations massives de gaz lacrymogènes. De plus, la RCS a indiqué que 31 personnes ont été passées à tabac et blessées par des soldats. La vague actuelle d'affrontements violents a commencé il y a une semaine environ, tandis que les colons israéliens, placés sous la protection de l'armée israélienne, multipliaient leurs invasions au sein de l'Esplanade des Mosquées., dans la vieille ville de Jérusalem.