Ce jeudi, le Premier ministre indien, Narendra Damodardas Modi, s'est rendu dans la région de Chennai, dans le sud de l'Inde, ravagée depuis deux semaines par des pluies de mousson torrentielles. Ces pluies historiques qui ont provoqué des inondations sans précédent affectent, selon les autorités, plus d'un million de personnes. Au moins 200.000 ont été évacuées de cette ville, située dans l'état du Tamil Nadu et souvent plus connue par son ancienne dénomination : Madras.
inondations Inde
© Atul Yadav/AP/SIPAA Chennai, les routes et les voies de chemin de fer sont coupées et l'aéroport est fermé car les pistes sont recouvertes d'eau

Dans le cadre de cette visite, et après avoir survolé les zones sinistrées, Narendra Damodardas Modi a annoncé que quelque 200 millions d'euros ont été débloqués immédiatement afin de faire face à l'urgence. Un chiffre qui parait bien faible au regard de l'estimation avancée mercredi par l'ASSOCHAM qui regroupe les chambres de commerce et d'industrie indiennes. Selon elle, les dégâts causés par les inondations approcheraient déjà le montant faramineux de 4 milliards d'euros.


Les entreprises à Chennai pèsent 60 milliards d'euros en Bourse

Au delà du drame humain et des 269 décès officiels, c'est en effet l'impact économique de cette catastrophe naturelle qui commence à inquiéter sérieusement les autorités indiennes. Car Chennai, souvent présentée comme la concurrente de Bengalore, compte pas moins de 165 sociétés, principalement dans l'automobile et les nouvelles technologies. Dont la capitalisation boursière avoisine les 60 milliards d'euros.
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© Strdel / AFPChennai, le 1er décembre 2015.
Difficile en effet de poursuivre l'activité : les routes et les voies de chemin de fer sont coupées et l'aéroport est fermé car les pistes sont recouvertes d'eau. Une à une, les principales sociétés installées sur place annoncent la fermeture de leurs sites et l'arrêt de leur production. Au moins temporairement et en tentant de rassurer en soulignant que le phénomène de mousson étant habituel en Inde, elles seront couvertes en partie par leurs assurances.


Ce jeudi, c'est le fabricant de pneumatiques Apollo Tyres (le 16ème mondial) qui a annoncé être obligé d'interrompre sa production. Une annonce qui fait suite à celle, la veille, de sociétés telles que Cognizant, Infosys, TCS, Hyundai (qui a trois sites), Ford, BMW ou bien encore Renault-Nissan qui y a installé là, en 2010, sa première usine commune à vocation mondiale.

Des jours de congés pour les ouvriers

Il est vrai que, lorsque ce ne sont pas les sites qui sont totalement bloqués par la montée des eaux, c'est tout simplement le personnel des usines qui ne peut pas se rendre sur place. D'ailleurs, les pouvoirs publics ont demandé aux entreprises de donner des jours de congés à leurs employés. Une consigne suivie d'effets.


"Aujourd'hui, l'usine ne fonctionne pas. La sécurité de nos employés est primordiale. Nous surveillons la situation de près et la reprise de l'activité dépendra entièrement de l'amélioration de la météo", a de fait déclaré mercredi Sumit Sawhney, le responsable des opérations de Renault en Inde.


Mais pour l'heure, cette amélioration des conditions météorologiques tarde à se faire sentir. La pluie tombait toujours ce jeudi, accentuant une situation déjà désastreuse.

Sur le seul mois de novembre pas moins de 1.218 millimètres d'eau sont tombés sur la région. Soit trois fois plus que ce qui est habituellement constaté sur le mois. Et alors que, généralement, on compte 407,4 mm d'eau sur tout le mois de novembre, sur la seule journée du 1er décembre, ce sont 374 mm qui ont été mesurés par les services de météorologie.
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