Une vingtaine de personnes ont été tuées mardi à Homs, dans le centre de la Syrie, quand un poste de contrôle gouvernemental a été ciblé par au moins deux kamikazes, a fait savoir l'agence de presse syrienne officielle. L'attaque, qui a été revendiquée par le groupe armé État islamique, s'est produite au moment où les forces gouvernementales recapturaient une ville stratégique dans le sud du pays.
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© AFPL'Etat Islamique continue ses frappes. Que fait la coalition pour arrêter les massacres ?
Le gouverneur de Homs, Talal Barazi, a dit à l'agence SANA que le poste de contrôle a tout d'abord été attaqué par une voiture piégée, puis par un kamikaze. L'attentat a été revendiqué par le groupe État islamique, selon ce que rapporte l'agence de presse Aamaq, qui est affiliée aux djihadistes.


Des images diffusées par la télévision syrienne montrent des commerces et des appartements lourdement endommagés dans le quartier de Zahra, qui est habité principalement par des membres de la secte alaouite à laquelle appartient aussi le président Bachar el-Assad.

L'Observatoire syrien des droits de la personne, à Londres, évoque un bilan de 25 morts, dont 15 membres des forces de l'ordre.
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L'Observatoire cite des témoins selon qui le premier kamikaze a attiré une foule en criant des insultes à l'endroit du gouverneur de Homs, avant de faire exploser son véhicule.

Homs est la troisième plus grande ville de Syrie et elle a été une des premières à se soulever contre le régime Assad en 2012. Les forces gouvernementales ont depuis chassé la majorité des militants de la ville, qui a été pratiquement rasée au sol.


Pendant ce temps, dans le sud du pays, l'armée a repris le contrôle de la ville de Sheikh Meskin, mettant fin à une offensive lancée à la fin décembre. L'armée s'était précédemment emparé d'une base militaire voisine.

Sheikh Meskin se trouve à proximité d'une autoroute qui relie la capitale, Damas, à la frontière avec la Jordanie et à la ville frontalière de Daraa, qui est contrôlée par les insurgés. Des combats féroces se poursuivent à l'extérieur de la ville et les forces gouvernementales seraient appuyées par des frappes aériennes russes.


Par ailleurs, la Russie s'oppose vivement à la volonté de la Turquie d'exclure une importante entité kurde, le Parti de l'Union démocratique, des pourparlers sur le processus de paix en Syrie.

Moscou considère que le Parti de l'Union démocratique joue un rôle majeur dans la lutte aux djihadistes du groupe État islamique et qu'il est un atout incontournable dans la recherche de la paix en Syrie.

Pour sa part, la Turquie considère que le Parti de l'Union démocratique est une filiale du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène depuis des décennies une résistance à la Turquie qui le considère comme une organisation terroriste.

D'autre part, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, a nié que le Kremlin ait offert l'asile politique en Russie au président syrien Bashar el-Assad s'il quittait le pouvoir.

La Russie, qui est un allié-clef du président syrien, a des relations tendues avec la Turquie depuis qu'un avion de chasse turc a abattu un avion de guerre russe, en novembre, le long de la frontière séparant la Syrie de la Turquie.

Enfin, plusieurs agences onusiennes demandent aux combattants syriens de cesser de bombarder les écoles, de permettre aux travailleurs humanitaires d'avoir accès aux malades et de surmonter « l'échec politique » pour mettre fin à un conflit interminable.

Les dirigeants de l'Unicef et de l'Organisation mondiale de la Santé ont notamment déploré la détérioration des soins de santé et du sort des enfants.

L'Unicef a d'ailleurs lancé vendredi un appel de 2,8 milliards $ US pour venir en aide à 43 millions d'enfants qui souffrent en raison d'une situation d'urgence humanitaire à l'échelle mondiale. Pour la toute première fois, la majeure partie de l'appel, soit 25 pour cent, est impartie à l'éducation pour les enfants en situation d'urgence.

La majeure partie de l'appel, soit 1,16 milliard $ US, est impartie à l'aide essentielle pour la Syrie et la crise des réfugiés syriens en Égypte, en Iraq, en Jordanie, au Liban et en Turquie.